- [Partie 1] Rappel historique, contexte et véritables raisons de l'intervention militaire française
- 1. Arrivée au pouvoir de Kadhafi en 1969
- 2. La Libye sous Kadhafi
- 3. Les attentats de Lockerbie de 1988 et du vol U772 d'UTA de 1989
- 4. Allégations de financement de la campagne électorale de Sarkozy en 2007
- 5. Les véritables raisons de l'intervention française contre la Libye de Kadhafi
- Comment l'Etat français sous Sarkozy a détruit le régime de Kadhafi et la Libye en 2011 [Partie 2]
- 1. Le "printemps libyen" et le soutien de la France
- 2. Une guerre déclenchée sur de fausses informations
- 3. Propagande raciste de médias incitant au nettoyage ethnique des minorités noires en Libye
- 4. Une guerre "votée" par presque toute la classe politique française
- 5. Le soutien français aux rebelles djihadistes en Libye
- Histoires françafricaines (7) : Comment l'Etat français sous Sarkozy a détruit le régime de Kadhafi et la Libye en 2011 [Partie 3]
- Crimes de guerre et crimes contre l'humanité perpétués ou/et soutenus par l'Etat français en Libye sous Sarkozy
- Assasinat de Kadhafi : une mort de style colonial
- Les profits de Total en Libye après la guerre contre Kadhafi
- [Partie 4] Comment les chefs de guerre Hollande et Macron du régime français ont poursuivi le sale boulot visant à continuer à déstabiliser la Libye
Nous revenons sur la destruction du régime libyen de Kadhafi par l'Etat français allié aux Etats britannique et étatsunien ainsi que les régimes islamistes (Qatar et Arabie saoudite). Il y a eu comme par le passé en Afrique (au Libéria, au Burkina Faso) une convergence d'intérêts entre la Françafrique et l'Américafrique pour liquider un Etat ou/et un responsable politique dont les projets entravaient les plans des puissances occidentales.
- Comment les Etats-Unis et la France ont organisé l'assassinat de Thomas Sankara (vidéo RAI 3)
- Burkina Faso : l'assassinat de Sankara, «un complot international» (Afrik.com)
- Le président de l’Assemblée nationale, Claude Bartolone, s’oppose à l’ouverture d’une commission d’enquête parlementaire sur l’assassinat de Thomas Sankara (CIJS)
- Le sénateur Johnson confirme : Blaise Compaoré a assassiné Thomas Sankara (Thomas Sankara Website)
- A la demande de François Hollande, les forces spéciales françaises du COS auraient exfiltré le dictateur Compaoré en Côte d'Ivoire
-Assassinat de Thomas Sankara. Le juge demande à la France la levée du secret défense (Billets d'Afrique)
Cette fois-ci, il a fallu une alliance plus large pour abattre le régime puissant de Kadhafi et une coalition internationale. C'est donc dans le cadre de l'OTAN que l'Etat français sous Sarkozy a été à la pointe de la destruction du régime libyen et de l'installation des rebelles au pouvoir dont une grande partie était des djihadistes.
Dans cette première partie, nous faisons un bref rappel historique et revenons sur le contexte et les véritables raisons qui ont présidé à la destruction du régime libyen par la France, la Grande-Bretagne et les Etats-Unis.
Histoires françafricaines (7) : Comment l'Etat français sous Sarkozy a détruit le régime de Kadhafi et la Libye en 2011
- [Partie 1] Rappel historique, contexte et véritables raisons de l'intervention militaire française
- 1. Arrivée au pouvoir de Kadhafi en 1969
- 2. La Libye sous Kadhafi
- 3. Les attentats de Lockerbie de 1988 et du vol U772 d'UTA de 1989
- 4. Allégations de financement de la campagne électorale de Sarkozy en 2007
- 5. Les véritables raisons de l'intervention française contre la Libye de Kadhafi
"La Libye méritait en fait d'être déstabilisée pas seulement parce que Kadhafi disait souvent la vérité mais parce qu'il voulait créer cette Union africaine qui aurait été indépendante monétairement, financièrement et économiquement des pays occidentaux donc de l'Union européenne et des Etats-Unis. Ce qui était probablement intolérable pour les dits pays occidentaux notamment cela aurait mis fin à moyen ou à long-terme à la licence du franc CFA, donc c'était intolérable pour la France et en fait il y aurait eu une monnaie africaine qui était en bonne voie et il avait investi des dizaines de dizaines de milliards de dollars dans ce projet". Michel Raimbaud, ancien ambassadeur français (cf. interview vidéo à la fin de l'article).
1. Arrivée au pouvoir de Kadhafi en 1969
Le 1er septembre 1969, un coup d'état renverse le roi Idris Ier. Le colonel Mouamar Kadhafi, alors âgé de 27 ans prend le pouvoir et proclame la république. Avec des officiers de l'armée, il a profité du déplacement du roi à l'étranger pour prendre le pouvoir. Le quartier général de l'armée libyenne devient le véritable centre de décision du pouvoir. Kadhafi est profondément marqué par Nasser, son maître à penser qu'il considère comme un leader pour tous les Arabes.
Le roi Idriss Ier avait été installé au pouvoir à Benghazi en 1951 par l’armée britannique, il était l’émir de l’Ordre Sénussi, une confrérie soufie née en Arabie saoudite et très proche du wahhabisme. Il s'agissait d'un régime monarchique néocolonial sous la tutelle britannique et étatsunienne où la découverte de pétrole en 1956 va profiter aux compagnies pétrolières anglo-étatsunienne et au pouvoir monarchique mais très peu à la population suscitant des tensions croissantes dans le pays à la fin des années soixante. (Wikipedia)
Sous Kadhafi, on observe un rassemblement des tribus libyennes sous son égide ainsi qu'une redistribution de l'argent du pétrole. Comme dans beaucoup de régimes socialistes, l'école est gratuite et obligatoire, les soins de santé sont gratuits, ainsi que les études à l'université. L'accès à la propriété est favorisée, une grande partie des Libyens deviennent propriétaires de leur logement sous Kadhafi. Il va diriger son pays de manière despotique pendant 42 ans. Mais contrairement aux despotes installés par la France en Afrique dans son pré carré (Cameroun, Gabon, Togo, Congo-Brazzaville, Burkina Faso, Tchad...) - un processus passé sous silence par les médias français traditionnels et dits libres - Kadhafi va assurer une prospérité à son pays jamais connue dans l'Afrique moderne.
Lire également :
- De la coloniale à la Françafrique en passant par la France de Vichy. L'histoire d'une longue collaboration française avec le racisme et la dictature
2. La Libye sous Kadhafi
Selon Patrick Mbecko : "Sous Mouammar Kadhafi, la Libye était le pays le plus prospère d'Afrique. Avant la démocratisation chaotique de l'OTAN, en 2011, le pays était engagé dans un processus de transformation socio-économique important. Le PIB/hab était de 13 300 dollars, soit le 81e rang mondial, avant l'Argentine, l'Afrique du Sud et le Brésil. La Libye a également instauré un programme de prestation sociale lancé en mars 2008 par Mouammar Kadhafi lui-même. La même année, le Guide, comme on l'appelait chez lui, proposait de distribuer les revenus du pétrole directement et de façon égalitaire aux citoyens. Dans le rapport sur les Objectifs du millénaire pour le développement (OMD) 2010, la Jamahiriya fut félicitée pour les avancées réalisées dans l'exécution du plan mondial visant à réduire la pauvreté et à promouvoir les droits de la personne humaine. La même année, la croissance dépassait les 10 % et le PIB par habitant augmentait de 8,5 %. À la veille de l'intervention de l'OTAN, le pays de Kadhafi a été félicité par le FMI pour ses performances macro-économiques."
Selon Wikipedia, "Les revenus pétroliers couplés à une faible population ont permis à la Libye d'avoir le PIB le plus élevé par habitant sur le continent africain. Depuis 2000, la Libye a enregistré des taux de croissance records avec une estimation à 8,1 % d'augmentation du PIB en 2006. Depuis 2011, cependant, les deux guerres civiles successives ont désorganisé l'économie du pays, dont les différentes factions rivales se disputent les ressources pétrolières".
Sous Kadhafi, la Libye va connaître un essor économique considérable en 2010 :
1/ L'électricité coûte 4 euros par mois en 2010.
2/ L’eau à usage domestique est gratuite.
3/ Le prix d’un litre d’essence est de 0,08 EUROS.
4/ Le coût de la vie en Libye est beaucoup moins élevé que celui qui prévaut en France. Par exemple, le prix d'une demi baguette de pain en France est d'environ 0,40 Euros , tandis qu'en Libye il est de 0,11 Euros. Si on voulait acheter 40 demi baguettes de pain en France, cela reviendrait donc à 16 Euros, alors qu'en Libye on les paierait 4,40 Euros...
5/ Les banques libyennes accordent des prêts sans intérêts.
6/ Les citoyens n'ont pas d'impôts à payer, et la TVA n'existe pas.
7/ L' "Etat" a investi beaucoup d’argent pour la création de divers emplois.
8/ La Libye ne doit de l’argent à personne et ne doit pas un centime à personne. La France a 233 milliards de dettes en janvier 2011, soit 67% du PIB
9/ Le prix pour l’achat d’une voiture (Chevrolet, Toyota, Nissan, Mitsubishi, Peugeot, Renault...) est au prix d'usine (voitures importées du Japon, Corée du sud, Chine, Etats-Unis…).
10/ Pour chaque étudiant voulant faire ses études à l’étranger, le "gouvernement" attribue une bourse de 1 627,11 Euros par mois.
11/ Tout étudiant diplômé reçoit le salaire moyen de la profession du cursus choisi s’il ne trouve pas d’emploi.
12/ Lorsqu’un couple se marie, l' "Etat" paie le premier appartement ou maison (150 mètres carrés).
13/ Chaque famille libyenne, sur présentation du livret de famille, reçoit une aide de 300 EUROS par mois.
14/ Il existe des endroits nommés « Jamaiya », où on vend à moitié prix les produits d’alimentation pour toute famille nombreuse, sur présentation du livret de famille.
15/ Tout retraité perçoit une aide de 200 Euros par mois.
16/ Pour tout employé dans la fonction publique, en cas de mobilité nécessaire à travers la Libye, l’ "Etat" fournit une voiture et une maison gratuitement. Et quelque temps après, ces biens sont à lui.
17/ Dans le service public, même si la personne s’absente un ou deux jours, pas de déduction de ces jours sur son salaire, et pas de justificatif de maladie.
18/ Tout(e) citoyen(ne) libyen(ne) n’ayant pas de logement peut s'inscrire auprès d’un organisme d' "Etat", et il lui en sera attribué un sans qu’il ou elle n’avance aucuns frais, et sans crédit. Le droit au logement est fondamental, en Libye. Et un logement doit appartenir à celui qui l'occupe.
19/ Tout citoyen libyen souhaitant faire des travaux dans sa maison peut s'inscrire auprès d’un organisme d' "Etat", et ces travaux seront effectués gratuitement par des entreprises de travaux publics choisies par l' "Etat".
20/ Le souci de l'égalité entre hommes et femmes prévaut, et les femmes ont accès à des fonctions importantes et à des postes de responsabilité.
21/ Chaque citoyen(ne) libyen(ne) peut s'investir activement dans la vie politique et dans la gestion des affaires publiques, aux niveaux local, régional et national, dans le cadre d'un système de démocratie directe (cela va des Congrès populaires de base, permanents, jusqu'au Congrès général du peuple, le grand congrès national qui se réunit une fois par an)
La Libye révolutionnaire dans le monde (1969-2011)", Editions Paroles Vives, 542 pages, 29 € (port compris). Contact avec Françoise Petitdemange
Autre source : Bamada.
Enfin la Jamahariya libyenne est connue pour avoir pacifié les tensions entre les tribus libyennes, avoir lutté contre le racisme libyen en favorisant l'intégration des Noirs (nous verrons le destin qui leur sera réservé durant la guerre menée par la France, la Grande-Bretagne et les USA et après) ainsi que pour être un des pays les plus importants en Afrique du nord pour la régulation des migrations en Méditerranée et au nord de l'Afrique. Selon la TdG, "ce riche pays pétrolier aux frontières poreuses est devenu, depuis, un carrefour de contrebande d'armes, de drogues et surtout de trafic lucratif de migrants de l'Afrique subsaharienne, qui tentent la périlleuse traversée de la mer Méditerranée pour rejoindre l'Europe. Profitant du chaos, les djihadistes - notamment ceux de l'Etat islamique (EI) et d'Al-Qaïda - ont fait de l'immense territoire libyen un de leurs repaires. Et sur le plan politique, deux autorités rivales se disputent le pouvoir".
Mais si l'on en croît WIkipedia, la Jamahariya socialiste de Kadhafi a sorti ce pays du tiers monde de manière despotique. Le régime Kadhafi fut également accusé par les puissances occidentales de financer le terrorisme.
"Kadhafi se distingue d'emblée par une politique volontariste visant à concrétiser les objectifs du panarabisme. En 1977, il réorganise les institutions de la Libye en faisant du pays une Jamahiriya (littéralement un « État des masses »), théoriquement gouvernée par le peuple lui-même selon un système de démocratie directe. En 1979, il renonce au poste officiel de chef de l'État, mais demeure de facto aux commandes de la Libye avec le titre de « guide de la Révolution de la Grande Jamahiriya arabe libyenne populaire et socialiste » (ou plus simplement « guide de la Révolution » ou « frère guide »), exerçant un pouvoir absolu en dehors de tout cadre temporel ou constitutionnel. Sur le plan intérieur, son régime utilise les ressources financières de la Libye pour en développer les infrastructures, l'éducation et le système de santé ; les libertés politiques sont par contre quasi nulles et le pouvoir s'appuie sur un système de terreur et de surveillance constante de la population. Sur la scène internationale, Kadhafi milite pour le panarabisme et le panafricanisme ; il utilise en outre la manne pétrolière pour financer des organisations terroristes et autres mouvements de rébellion à travers la planète. Il est notamment accusé d'être le responsable de l'attentat de Lockerbie en 1988 et de l'attentat contre le vol 772 UTA en 1989, qui ont coûté la vie à 440 personnes. Sa politique vaut un temps à la Libye d'être isolée sur le plan international. Par la suite, au début des années 2000, il opère un changement d'attitude diplomatique et parvient à revenir en grâce en se positionnant en allié de l'Occident dans la « guerre contre le terrorisme »".
- 3. Les attentats de Lockerbie de 1988 et du vol U772 d'UTA de 1989
Certains, dont le journaliste français Pierre Péan, ont remis en cause la responsabilité de la Libye dans les attentats qui lui sont attribués.
- Les preuves trafiquées du terrorisme libyen (Monde diplomatique)
- La Libye n’était pas l’auteur de l’attentat de Lockerbie!!! (Al Manar)
Selon Patrick Mbecko : "La FBI et la CIA manipulèrent l’enquête avec l’aide de quelques responsables du Congo-Brazza pour empêcher que la justice ne remonte aux principaux commanditaires. Les déclarations du journaliste d’investigation français Pierre Péan, qui a enquêté sur cette affaire pendant plusieurs années, en disent long : « Ce que j’ai trouvé est littéralement inouï. J’ai eu moi-même parfois du mal à croire à ce que je découvrais. » Une terrible histoire de manipulation à la sauce américaine, constituant une aubaine pour les dirigeants français empêtrés dans des transactions clandestines douteuses afin de faire libérer les otages français détenus au Liban contre promesses faites à l’Iran et au Hezbollah."
Selon Mediapart, le régime de Kadhafi est bien le responsable des attentats terroristes
- Attentat du DC-10 d’UTA: les nouveaux documents qui accablent Senoussi
Détenu en Libye, Abdallah Senoussi a été le cerveau de l’attentat contre le DC-10 d’UTA qui a fait 170 morts, en septembre 1989. Le nom du beau-frère de Kadhafi, alors numéro deux de l’Office de la sécurité extérieure, ainsi que ceux de plusieurs agents libyens, figurent dans les rapports inédits sur les préparatifs de l’opération. Ces éléments pourraient faire rouvrir l’enquête...
- CNN retrouve un auteur de l'attentat de Lockerbie dans le coma à Tripoli
4. Allégations de financement de la campagne électorale de Sarkozy en 2007
Toujours est-il que les puissances occidentales après l'avoir présenté comme un monstre sanguinaire se réconcilient avec lui au début des années 2000 dans le cadre de leur lutte contre le terrorisme. Sarkozy recevra Kadhafi avec faste à Paris en décembre 2007.
Selon plusieurs sources, Kadhafi aurait financé la campagne électorale de Sarkozy à hauteur de dizaines de millions d'euros.
- VIDEO. "On a aidé Sarkozy et c’est la pure vérité", assure l’ancien interprète du colonel Kadhafi à "Cash Investigation" (France info)
- [Vidéo] Fabrice Arfi revient sur l''histoire secrète des relations Sarkozy - Kadhafi et l'assassinat du guide libyen sur TV 5 monde
- [Vidéo] Affaire Kadhafi-Sarkozy : les cadeaux de Kadhafi à la France (Afrique Actu)
5. Les véritables raisons de l'intervention militaire française contre la Libye de Kadhafi
Alors qu'est-ce qui a fait que Kadhafi est redevenu l'ennemi à abattre de l'Etat français ? Selon un e-mail d'Hillary Clinton retrouvé après la mort de Kadhafi, ce dernier avait prévu un programme politique et économique qui allait à l'encontre des intérêts français géopolitiques et économiques.
Selon Foreign Policy : Le courrier électronique révélé par WikiLeaks identifie le président français Nicholas Sarkozy comme le moteur de l'attaque sur la Libye avec cinq objectifs spécifiques en mémoire: obtenir le pétrole de la Libye, assurer l'influence française dans la région, augmenter la réputation de Sarkozy à l'intérieur du pays, affirmer le pouvoir militaire français et empêcher l'influence de Kadhafi dans ce qui est considéré comme "l'Afrique Francophone."
Le plus étonnant est cette longue section traçant la menace énorme que les réserves d'or et d'argent de Kadhafi, évaluées "à 143 tonnes d'or et une quantité similaire en argent," constituent pour le franc CFA (monnaie imposée par la France à ses "anciennes" colonies) si ils venaient à circuler comme monnaie africaine principale.
Lire :
- [Vidéos] Histoires françafricaines (1) : le Franc CFA
Et voici la section du courrier électronique prouvant que l'OTAN avait des arrière-pensées pour détruire la Libye (MISE À JOUR : le lien a depuis été supprimé, mais voici sa version enregistrée sur le Web) :
Cet or a été accumulé avant la rébellion actuelle et était destiné à être utilisé pour établir une monnaie panafricaine basée sur le Dinar or libyen. Ce plan a été conçu pour fournir les pays africains francophones une alternative au Franc français (CFA).
(Commentaire : selon des individus bien informés cette quantité d'or et d'argent est estimée à plus de 7 milliards de dollars. Les officiers du renseignement français ont découvert ce plan peu de temps après que la rébellion actuelle ait commencé et c'était un des facteurs qui ont influencé la décision du président Nicolas Sarkozy de lancer la France dans l'attaque sur la Libye. Selon les plans de ces individus, Sarkozy était motivé par les questions suivantes :
a. Le désir de gagner une part plus grande de la production de pétrole en Libye,
b. Augmenter l'influence française en Afrique du Nord,
c. Améliorer sa situation politique interne en France,
d. Fournir à l'armée française une occasion de réaffirmer sa position dans le monde,
e. Répondre à la préoccupation de ses conseillers au sujet du plan sur le long terme de Kadhafi qui planifiait de supplanter la France comme puissance dominante en Afrique Francophone.
Ce que ne dit pas cet e-mail c'est qu'aussi bien les Etats-Unis que la France pouvaient sérieusement s'inquiéter de la création par la Libye de Kadhafi d'une monnaie panafricaine basée sur l'or : une sérieuse concurrence tant pour le dollar que pour le Franc CFA.
- Sarkozy-Khadafi - l'enquête hors-norme et les dessous de la diabolisation de Kadhafi dans la presse française (Vidéos)
- Un prof de Science Po balance sur les "fake news" véhiculés par les médias français (Vidéo)
- Gros déballage sur la désinformation médiatique française durant la guerre en Libye sur Europe 1. Selon un prof de Science Po : "Une fake news : c'est une fausse information qui n'est pas cautionnée par les autorités" (Vidéo)
Ancien ambassadeur français, Michel Raimbaud revient sur les menaces que représentaient Kadhafi pour la France, les Etats-Unis et les pays occidentaux de par son projet politique, économique panafricain notamment en ce qui concerne la création d'une monnaie africaine indexée sur l'or (à 4'00'' sur la vidéo ci-dessous) : "La Libye méritait en fait d'être déstabilisée pas seulement parce que Kadhafi disait souvent la vérité mais parce que il voulait créer cette Union africaine qui aurait été indépendante monétairement, financièrement et économiquement des pays occidentaux donc de l'Union européenne et des Etats-Unis. Ce qui était probablement intolérable pour les dits pays occidentaux notamment cela aurait mis fin à moyen ou à long-terme à la licence du franc CFA, donc c'était intolérable pour la France et en fait il y aurait eu une monnaie africaine qui était en bonne voie et il avait investi des dizaines de dizaines de milliards de dollars dans ce projet"
Histoires françafricaines (7) : Comment l'Etat français sous Sarkozy a détruit le régime de Kadhafi et la Libye en 2011 [Partie 2]
- 1. Le "printemps libyen" et le soutien de la France
- 2. Une guerre déclenchée sur de fausses informations
- 3. Propagande raciste de médias incitant au nettoyage ethnique des minorités noires en Libye
- 4. Une guerre "votée" par presque toute la classe politique française
- 5. Le soutien français aux rebelles djihadistes en Libye
1. Le "printemps libyen"
Le printemps arabe a gagné la Libye le 15 février 2011. Des jeunes qui veulent plus de liberté manifestent contre le régime despotique et autocratique de Kadhafi, des émeutes éclatent à Benghazi et à Tripoli. A Tripoli, des émeutiers brûlent des commissariats et prennent les armes. La police de Kadhafi réprime les émeutiers à Tripoli. A Benghazi, les manifestants prennent la ville. L’opposition appelle à un « jour de colère », le 17 février, contre le gouvernement de Kadhafi, lequel répond par la force aux insurgés.
Le 21 février 2011, des allégations de bombardement des manifestants à Tripoli par les troupes de Kadhafi sont diffusées dans les médias de masse. A la suite de ces allégations, Sarkozy, Cameron et Obama déclarent que Kadhafi doit partir. Un bombardement qui sera décrit très minutieuse par BHL.
Le 22 février 2011, Kadhafi menace de reprendre la ville de Benghazi "rue par rue, maison par maison".
Le 26 février 2011 Le Conseil de sécurité des Nations unies impose un embargo sur la vente d’armes et de matériels connexes à la Libye . Le 28 février, l’Union européenne fait de même.
Samedi 5 mars. Le Conseil national de transition (CNT) se déclare « le seul représentant de la Libye ».
Dimanche 8 et lundi 9 mars : La France est la première a reconnaître le CNT Libyen. Une visite des représentants du CNT au parlement européen et à l'Élysée s'effectue les 8 et 9 mars 2011.
Le 10 mars, le gouvernement de Kadhafi suspend ses relations diplomatiques avec la France, qui vient de reconnaître le CNT et Kadhafi annonce qu'il marche sur Benghazi.
Début mars 2011, la Ligue libyenne des droits de l'homme (affiliée à la FIDH) liée au CNT déclare qu'il y a des charniers avec 6000 morts (3000 à Tripoli et 3000 à Benghazi) dus à la répression de Kadhafi.
Jeudi 17 mars. Le Conseil de sécurité des Nations unies autorise le recours à la force militaire pour protéger les civils contre l’armée pro-Kadhafi. Sur foi de ces allégations, en dépit du manque de preuves, le conseil de sécurité vote la Résolution 1973 autorisant tous les moyens nécessaire pour intervenir militairement en Libye et réprimer le régime de Kadhafi. La Russie et la Chine s'abstiendront avalisant ainsi la guerre de l'ONU puis de l'OTAN contre la Libye (ces deux pays ayant refusé de poser leur veto) montrant si il le fallait que le "guide libyen" était complètement isolé sur le plan international.
Vendredi 18 et samedi 19 mars. Après les "bombardements des manifestants à Tripoli" allégués, la prétendue "attaque de Benghazi" avec "la colonne de chars", les soit-disant "charniers de Tripoli et de Benghazi", par le régime de Kadhafi, la coalition internationale passe à l’offensive militaire : les États-Unis, la France et le Royaume-Uni bombardent les forces de Kadhafi, qui se replient vers l’ouest. Les Rafale français détruisent 4 chars des forces libyennes à la périphérie de Benghazi puis l'armée US tire 120 missiles sur des "cibles militaires" en Libye.
Jeudi 31 mars. L’Otan prend les commandes de l’opération « Protecteur unifié ».
2. Une guerre déclenchée sur de fausses informations
"Une fake news, c'est une fausse information qui n'est pas cautionnée par les autorités". (Un prof de Science Po balance sur les "fake news" véhiculés par les médias français [Vidéo])
"...Quand on est sur un théâtre de guerre comme la Libye où en gros c'est l'armée et donc l'Etat qui contrôle l'information qui est diffusée, etc. La manière dont les informations vont être remontées à la population française alors que le pays est en guerre, etc, le gouvernement va naturellement déformer l'information, la faire paraître sous un beau jour, etc. Après la question est de savoir dans quelle mesure est-ce que les journalistes sont conscients ou pas du fait qu'ils relayent une parole officielle sans chercher à en savoir plus ou même à masquer un certain nombre de choses, ça c'est un autre débat. Et on arrive, si l'on parle des médias traditionnels, sur les questions du pouvoir des médias, de qui sont les actionnaires des médias, quelles sont les velléités qu'il y a derrière et ces questions là. Mais ça c'est des questions qui sont différentes de la notion de fake news mais qui ne sont pas complètement décorrélées parce que effectivement la confiance dans la manière dont les médias traitent l'information cela va avoir aussi une influence sur ce que l'on va pouvoir percevoir à côté..." Nicolas Hervé, Ingénieur de Recherche à l’Ina, titulaire d’un doctorat d’informatique de l’université Paris-Sud Orsay. Gros déballage sur la désinformation médiatique française durant la guerre en Libye sur Europe 1. Selon un prof de Science Po : "Une fake news : c'est une fausse information qui n'est pas cautionnée par les autorités" (Vidéo)
Une virulente campagne de propagande comme celle qui a servi à légitimer la guerre en Irak va avoir lieu dans le monde occidental et dans les pays du Golfe. Elle sera relayée par des ONGs et les médias de masse pour justifier la guerre contre le régime de Kadhafi et contre la Libye. Pour Saddam Hussein, Colin Powell, chef d'Etat-major de l'armée US, avait été l'idiot utile qui avait brandi des fausses fioles d'armes chimiques à la tribune du conseil de sécurité de l'ONU pour dénoncer les armes de destruction massive du potentat irakien. Il s'agissait d'une fausse information à présent parfaitement reconnue.
Sous l'ère de Sarkozy-Cameron et Obama, le prétexte de l'intervention onusienne puis otanesque en Libye pour protéger les civils (R2P : Right to Protect) sera notamment le "massacre annoncé des civils" à Benghazi soit disant voulu par Kadhafi qui n'aura en fait jamais eu lieu. Les ONGs évoquent même un "génocide" potentiel aussitôt relayés par des idiots utiles dans les médias occidentaux.
Ce prétendu "massacre annoncé" est une fausse information qui va servir à justifier l'attaque occidental (avalisé par les Russes et les Chinois) contre Kadhafi, la Libye et in fine l'Afrique.
A cet élément s'ajoute trois autres allégations toutes aussi fausses :
– le bombardement de Tripoli par le régime de Kadhafi contre les manifestants
– la colonne de chars à l’assaut de Benghazi
– les charniers de Benghazi et Tripoli
Le premier à avoir révélé ces mensonges véhiculés par les communicants du complexe militaro-industriel français et atlantiste fut un journaliste d'investigation indépendant Julien Teil dès la fin 2011 après avoir interviewé les leaders du Comité National de Transition (CNT) suite à la guerre de Sarkozy-Cameron-Obama contre la Libye de Kadhafi. Ainsi dans les deux documentaires ci-dessous, le secrétaire général du Conseil national de transition libyen (CNT), le Dr Sliman Bouchuiguir, avoue n'avoir jamais eu aucune preuve sur les 6000 morts, 12000 blessés et les 700 viols attribués a Kadhafi qui furent à l'origine de l'intervention militaire de l'OTAN pour des "raisons humanitaires". Il déclare que ses allégations proviennent des rebelles eux-mêmes, ce qui n'a jamais été évoqué devant l'ONU. Soixante-dix ONGs soutenus par le gouvernement états-unien (mais aussi français) dont la Fédération internationale des droits de l'homme (FIDH) relayés par les communicants de l'OTAN ont soutenu la guerre contre le régime de Kadhafi qui in fine a conduit à la destruction de la Libye.
Lire :
- La "guerre humanitaire" des ONGs contre le peuple libyen
Il est de notoriété publique que la FIDH compte sur d'importants financements étatiques notamment états-uniens (et français). Il a été rapporté que la FIDH était directement financée par le ministère des affaires étrangères US, par la très néoconservatrice US National Endowment for Democracy (NED), par l’Open Society de George Soros ainsi que par le Quai d'Orsay comme cela est le cas en Syrie (La guerre humanitaire de la NED et de la FIDH en Syrie). La FIDH, également appuyée par l’ONG Human Rights Watch, est à l’origine des procédures diplomatiques à l’encontre de la Jamahiriya Arabe Libyenne (La guerre humanitaire). Ce n'est donc pas une surprise si l'ONG états-unienne "Donation nationale pour la démocratie" (NED) soutient massivement la FIDH. En fait le président de la NED, Carl Gershman, fut l'un des premiers signataires de la pétition de Bouchuiguir demandant un changement de régime en Libye.
Le contrôle et le financement gouvernemental des ONGs a été un outil puissant pour mobiliser l'opinion publique en faveur des choix et des stratégies de politique gouvernementale sur le plan international. Le pillage des ressources minières ou foncières d'un pays est beaucoup moins vendeur aux yeux de l'opinion publique qu'une intervention militaire au nom de la défense des droits de l'homme. Derrière ces guerres humanitaires se cachent souvent des stratégies de reconquête coloniale comme cela fut le cas en Libye. Le cinéaste Julian Teil, dans son documentaire : "La guerre humanitaire en Libye" ("Lies behind the Humanitaran War in Libye: There Is No Evidence!) demande à Bouchuiguir s'il fut difficile de rassembler 70 ONGs derrière sa pétition. Celui-ci répond alors : "Dire la vérité ce n'est pas très difficile du tout, les ONG(les organisations non gouvernementales) étaient prévenues." En fait ces ONGs sont toutes sous le parapluie des États-Unis et d'autres organisations financées par le gouvernement comme la Fédération Internationale pour des Droits de l'homme. La diversité apparente de 70 signatures est en fait un épouvantail masquant l'uniformité des sponsors soutenant cette "guerre humanitaire".
Rony Brauman qui a connu les médecins de la Croix-rouge tels que Kouchner qui furent instrumentalisés par la déstabilisation guerrière menée par Foccart-De gaulle au Nigeria dans la province sécessionniste du Biafra en 1967, ne s'y trompera pas et déclarera au tout début de la guerre menée par Sarkozy-Cameron-Obama en Libye qu'il s'agissait "d'une imposture, d'un mensonge et d'une intox" : « Ce qui me gêne dans cette opération, c’est qu’on prétend installer la démocratie et un État de droit avec des bombardiers. Je ne sais pas où cette idée a été puisée, mais ce que je vois c'est qu'à chaque fois qu’on a essayé de le faire, non seulement on a échoué mais le remède qu’on prétendait apporter était pire que le mal » en mars 2011. (Wikipedia).
Dans une interview à Médiapart, (vidéo ci-dessous à 15'00'') il évoque les 3 mensonges qui ont permis de justifier l’entrée en guerre pour des raisons "humanitaires" :
– le bombardement de Tripoli
– la colonne de chars à l’assaut de Benghazi
– les charniers de Benghazi et Tripoli.
Il va même jusqu'à déclarer que BHL a documenté avec moult détail les victimes des bombardements sur Tripoli de Kadhafi qui n'ont jamais eu lieu (à 14'50'').
Un rapport du Parlement britannique publié en 2015 a documenté le fait que la guerre de la France et de la Grande-Bretagne en Libye en 2011 soutenue par les Etats-Unis était basée sur une série de mensonges.
"Libye: Examen of intervention and collapse and the UK's future policy options", enquête menée par la commission bipartite des affaires étrangères de la Chambre des communes, condamne fermement le rôle du Royaume-Uni dans la guerre, qui a renversé le dirigeant libyen Mouammar Kadhafi et plongé le pays d'Afrique du Nord dans le chaos.
"Nous n'avons vu aucune preuve que le gouvernement britannique ait procédé à une analyse appropriée de la nature de la rébellion en Libye", affirme le rapport. "La stratégie du Royaume-Uni était fondée sur des hypothèses erronées et une compréhension incomplète des preuves."
La commission des affaires étrangères conclut que le gouvernement britannique "n'a pas réussi à identifier que la menace envers les civils était exagérée et que les rebelles comprenaient des éléments islamistes importants".
L'enquête sur la Libye, lancée en juillet 2015, est basée sur plus d'une année de recherches et d'entretiens avec des politiciens, des universitaires, des journalistes et plus encore. Le rapport, publié le 14 septembre, révèle ce qui suit :
- Kadhafi ne prévoyait pas de massacrer des civils. Ce mythe a été exagéré par les rebelles et les gouvernements occidentaux, qui ont fondé leur intervention sur un faible niveau d'informations et de renseignements.
- La menace des extrémistes islamistes, qui avait une grande influence dans le soulèvement, a été ignorée - et les bombardements de l'OTAN ont aggravé cette menace, donnant à l'Etat islamique une base en Afrique du Nord.
- La France, qui a initié l'intervention militaire, était motivée par des intérêts économiques et politiques, et non par des intérêts humanitaires.
- Le soulèvement, violent et non pacifique, n'aurait sans doute pas été un succès s'il n'y avait pas eu d'intervention militaire et d'aide étrangère. Les médias étrangers, en particulier Al Jazeera du Qatar et Al Arabiya d'Arabie saoudite, ont également propagé des rumeurs non fondées sur Kadhafi et le gouvernement libyen (voir plus bas le point 3. propagande raciste de médias...).
- Les bombardements de l'OTAN ont plongé la Libye dans une catastrophe humanitaire, tuant des milliers de personnes et en déplaçant des centaines de milliers d'autres, transformant la Libye, pays africain au niveau de vie le plus élevé, en un État déchiré par la guerre.
"Malgré sa rhétorique, la proposition selon laquelle Mouammar Kadhafi aurait ordonné le massacre de civils à Benghazi n'a pas été étayée par les preuves disponibles", affirme clairement la commission des affaires étrangères.
"Si Mouammar Kadhafi a certainement menacé de recourir à la violence contre ceux qui ont pris les armes contre son pouvoir, cela ne s'est pas nécessairement traduit par une menace pour tout le monde à Benghazi", poursuit le rapport. "Bref, l'ampleur de la menace pour les civils a été présentée avec une certitude injustifiée."
Le résumé du rapport note également que la guerre "n'a pas été éclairée par des renseignements exacts".
Malgré ces éléments sérieusement documentés, les principaux médias français continueront à diffuser de fausses informations pour légitimer rétrospectivement cette terrible guerre tandis que le Parlement français ne réclamera jamais de commission d'enquête dont il est vrai la portée sous la Vème République frise le ridicule si l'on en croît la commission d'enquête sur les liens entre l'Etat islamique et Lafarge et celle concernant l'affaire Benalla. Rappelons que les allégations de collaboration de l'Etat français avec un régime génocidaire au Rwanda ne donneront même pas lieu à une commission d'enquête mais à une simple mission d'information parlementaire en 1998, dont les simples propositions seront d'assurer un meilleur contrôle parlementaire de l'exécutif qui resteront bien sûr lettre morte.
Lire aussi :
- Lafarge et le terrorisme : l’Assemblée nationale a fermé les yeux (Mediapart)
- Affaire Benalla : après le départ de son corapporteur, la commission d’enquête de l’Assemblée ne publiera pas de rapport (Le Monde)
- Affaire Benalla. La commission des lois de l'Assemblée nationale est "une parodie de démocratie" (Vidéos)
- Affaire Benalla. Une commission d'enquête bidon. Le co-rapporteur LR claque la porte (Vidéos)
Lors de la campagne présidentielle de 2016-2017, le journaliste David Pujadas a évoqué clairement la responsabilité de Sarkozy dans l'assassinat de Kadhafi sur France 2 dans l'Emission politique mais il a avalisé les motivations françaises pour faire la guerre en Libye en reprenant la fausse information sur "le massacre annoncé de Benghazi" permettant à Sarkozy de se lancer dans un envol lyrique en décalage complet avec les éléments de réalité que nous avons sur la Libye. Visiblement, il semble que la rédaction de France 2, ou du moins Pujadas, ne semblait toujours pas être en mesure de lire les conclusions du rapport de la commission d'enquête parlementaire britannique (référence donnée ci-dessus).
Lire aussi :
- Sarkozy : "vous m'accusez d'avoir fait tuer Monsieur Kadhafi, ai-je compris cela ?" (Vidéo)
- Libye. Benghazi. Radio Sarkozy ment, France TV désinforme
Sur la même chaîne, un documentaire français sera diffusé en 2017 "Tuez Kadhafi" et revient (tout en épargnant les responsabilités françaises notamment du chef de guerre Sarkozy et de son gouvernement tout en chargeant les Etats-Unis) sur les fausses informations déployées par les médias et l'Etat français ainsi que la "communauté internationale" pour justifier la guerre en Libye.
Il semble que cette fausse information n'ait toujours pas pénétré la rédaction du JT de France 2. Le 16 avril 2018 à l'occasion de l'interview du leader des Républicains (LR, ex-UMP, ex-ex-RPR), face à Laurent Wauquiez qui s'oppose à l'intervention française en Syrie, semble-t-il défendue par la rédaction du JT de la chaîne, le présentateur du JT de 20h de France 2 lui demande pourquoi alors son groupe avec Sarkozy est intervenu en Libye dans la même situation :
"Vous parlez de frappes inutiles alors qu'en 2011, alors qu'en Libye vous disiez "Oui il faut intervenir les massacres ne peuvent pas rester impunis". Pourquoi ce revirement". Le présentateur du JT semble donc faire un parallèle entre la prétendue attaque chimique de la Douma en Syrie en avril 2018 et le prétendu massacre de Benghazi tout en semblant considérer les massacres de Benghazi comme ayant eu lieu. Il les intègre dans le cadre de son discours comme relevant du réel.
Ainsi, le présentateur se garde bien de dire qu'il s'agit d'une fausse information et la présente aux yeux de l'opinion publique française comme un fait avéré, ce qui va pousser son invité politique à dire n'importe quoi pour justifier la guerre monstrueuse de son mentor en Libye (Vidéo ci-dessous).
n voit déjà que le présentateur du JT de France 2 semble faire sienne les accusations d'attaques chimiques sur Douma alors que l'OIAC n'a pas encore rendu son jugement. Il ne semble pas y avoir de place ni au doute ni au questionnement mais aux accusations véhémentes relayant la version élyséenne du chef de guerre.
Ce à quoi lui répond tout de go Wauquiez, après avoir pris sa respiration, : "Vous me reconnaîtrez d'abord que la Syrie ce n'est pas la Libye."
Le présentateur l'interrompt "Des hommes et des femmes sont massacrés".
Le présentateur du JT semble à nouveau faire un parallèle entre la prétendue attaque chimique de la Douma et le prétendu massacre de Benghazi non avéré.
Wauquiez répond après avoir fait un hommage appuyé aux forces armées françaises :
" En Libye, l'objectif était d'abattre un régime qui avait sombré dans la barbarie et qui représentait une menace pour notre pays".
Donc, selon Wauquiez, la Libye de Kadhafi représentait une menace pour la France en 2011 et avait sombré dans la barbarie. Il semble que les informations sur lesquelles s'appuie le président LR soient tronquées et inexactes. En quoi, en février 2011, la Libye était une menace pour la France ? Et en quoi ce pays avait il sombré dans la barbarie ? N'est-ce pas depuis l'intervention franco-britannique qu'il a sombré dans l'esclavage et la barbarie, dans le "non Etat de droit", et la déliquescence où les milices djihadistes font régner la loi, dans un chaos indicible ? Comme les éléments de réalité que nous possédons n'ont pas été rétablis, du moins en France dans un certain nombre de médias du PAF, on peut donc dire tout et n'importe quoi pour justifier auprès de l'opinion publique des interventions militaires coloniales déguisées en "guerre humanitaire". De l'art d'ensemencer le virtuel pour dénier le réel ?
Lire aussi :
- Comment le "changement de régime" en Libye rappelle les mensonges de l'Occident en Syrie (Consortium News)
- 3. Propagande raciste de médias incitant au nettoyage ethnique
Cette guerre ne sera pas seulement lancée sur des fausses informations diffusées à l'opinion publique via les médias de masse, elle sera aussi associée à une propagande profondément raciste qui émanera d'un média qatari tombé sous l'escarcelle des frères musulmans proches des djihadistes qui officient sur le terrain avec le soutien de la France et de la Grande-Bretagne ainsi que des Etats-Unis (cf. le point 5. Le soutien français aux rebelles djihadistes libyens).
Ainsi la chaîne de télévision arabe d'Al Jazeera a soutenu l'Etat islamique (EI) et Al Qaïda/Al Nosra pendant des années. Les représentants de l'Etat islamique et d'Al Nosra étaient accueillis sur la chaîne avec des saluts : "Sois encore le bienvenu mon frère" et quand ceux-ci quittaient la chaîne "va avec Dieu". Le fondateur dirigeant de l'agence de presse de l'EI, Aamaq, Rayan Mishaal, était un invité régulier et quand il a été tué en Syrie la chaîne arabe Al Jazeera a présenté ses condoléances sur les ondes. Un programme entier a donné l'antenne et la parole à un présentateur arabe d'Al Jazeera soutenant ouvertement un génocide de la minorité religieuse Alawite en Syrie (d'où est issue la famille du Président) comme étant la meilleure solution pour résoudre les problèmes du peuple syrien.
Lors de la guerre de Nicolas Sarkozy et David Cameron en Libye appuyée par le terrible tandem Obama-Clinton, cette chaîne a lancé des appels à la haine contre les populations noires libyennes dont une partie a été massacrée par les rebelles djihadistes soutenus par la France et la Grande-Bretagne dans la plus grande indifférence internationale.
"La guerre de L'OTAN, des Etats français et britannique contre la Libye qui a débuté en 2011 fut le moment de ligne de rupture pour la chaîne arabe Al Jazeera quand elle a commencé une campagne de terreur raciste lancée par le journaliste étoile Hoda Abdel Hamid saturant les ondes hertziennes avec un discours de haine alléguant faussement que Kadhafi avait envoyé des mercenaires noirs, africains pour violer des milliers des femmes et des filles de Libyens dans une volonté de créer une vague de rapine et de mutilations s'étendant à travers le pays.
La crainte de prédateurs sexuels noirs, ravivant les tendances les plus arriérées et racistes envers des gens qui se sont retirés du nomadisme depuis une génération, a été réactivé par Hoda qui a su affoler la population arabe libyenne et soulever un demi-million de Libyens.
Les Arabes se sont enfuis de leurs maisons sous la protection supposée d' Al Qaïda et plus tard l'Etat islamique a contrôlé l'est de la Libye et la Cerenaïque.
Ce discours de haine raciste était une complète fabrication et quand lorsqu'Hoda Abdel Hamid a été défié de prouver ce qu'il avait dit, il a complètement échoué à trouver des preuves de ce qu'il avançait.
Ce fut la même campagne qui fut utilisée par la Secrétaire D'État Hillary Clinton et l'ambassadrice de l'ONU Susan Rice alléguant que l'on donnait aux combattants de Kadhafi du viagra pour alimenter le viol et le pillage contre leur propre peuple, renforçant la conviction de la population en cette propagande et ces mensonges.
Les médias français pour une grande part, ont repris le même discours légitimant la guerre sarkozyste en Libye comme ce fut le cas pour les médias atlantistes lors de la guerre contre l'Irak, il s'agissait de chauffer les populations pour légitimer des guerres monstrueuses." Toutefois, on doit dire que nombre de médias français après avoir répandu ces fausses informations (viagra, viol, pillage) les ont rapidement démentis. Les légendes qui auront la vie dure seront celles des mercenaires noirs de Kadhafi venus d'Afrique sub-saharienne.
Visualiser également l'interview de Donatella Rovera (à 13'30'') dans le documentaire "Tuez Kadhafi" (voir ci-dessus) sur la propagande raciste diffusée par des médias atlantistes et du Golfe (Viols de masse, viagra, mercenaires noirs) : "Amnesty international, moi-même. mes collègues avons fait beaucoup d'effort pour enquêter sur ces allégations, nous n'avons jamais trouvé des preuves que ce phénomène a eu lieu".
Hugues Roberts, professeur à l'Université de Tufts aux USA déclare (vidéo ibid, 14'20'') que l'invention des mercenaires noirs étrangers visaient à montrer que Kadhafi n'avait pas de légitimité dans son pays alors que ce n'était pas vrai.
- American Herald Tribune Les médias de la haine incitant au nettoyage ethnique des Noirs en Libye
- 4. Une guerre votée au Parlement européen et sa poursuite au Parlement français par presque toute la classe politique française
Ce fut l'une des rares fois où les députés français purent se prononcer sur la guerre déclenchée par leur chef d'Etat. Enfin 4 mois après qu'elle ait été déclenchée, puisque les députés et les sénateurs ne voteront qu'en juillet 2011 soit bien après le vote au Parlement européen (27 mars 2011), le vote au conseil de sécurité de l'ONU (17 mars 2011) et les bombardements français qui ont débuté le 18 mars 2011. Une drôle de conception de la démocratie mais assez classique dans la Vème République où le pouvoir exécutif est tout puissant. Le seul contre-pouvoir ici est la nécessité d'un vote de l'Assemblée et du Sénat 3 mois après le début d'une guerre enclenchée par le chef de guerre. Le vote aura lieu en fait 4 mois plus tard.
Avec un tel battage médiatique, militaire, étatique et politique, inutile de dire que les Parlementaires ont voté massivement pour cette guerre humanitaire déjà en cours : l'UMP (parti présidentiel de Sarkozy à l'époque), les partis du Centre, le PS, les radicaux de gauche... Seuls le Parti communiste fidèle à l'internationale socialiste et quelques députés écologistes ainsi qu'un rare socialiste refuseront de voter cette guerre françafricaine et américafricaine sous la bannière de l'OTAN.
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Analyse du scrutin n° 786 - Deuxième séance du 12/07/2011
Scrutin public sur la déclaration du Gouvernement sur l’intervention des forces armées en Libye pour la mise en oeuvre de la résolution 1973 du Conseil de sécurité de l’ONU.
Nombre de votants : 516
Nombre de suffrages exprimés : 509
Majorité absolue : 255
Pour l’adoption : 482
Contre : 27
L’Assemblée nationale a adopté.
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Vote au Sénat français le 12.07.2011
Nombre de votants | 340 |
Nombre de suffrages exprimés | 335 |
Majorité absolue des suffrages exprimés | 168 |
Pour l'adoption | 311 |
Contre | 24 |
Le Sénat a autorisé.
Il est assez inquiétant de constater que les grands partis aient été abusés par la propagande déversée par le magistère intellectuel et politique. Ils semblent qu'ils étaient plutôt parti prenants comme l'a montré l'embarras de ces partis après coup. L'UMP étant le parti présidentiel, ils ont donc voté les yeux fermés à l'Assemblée nationale et au Sénat en juillet 2011 la poursuite de la guerre ainsi que la guerre au Parlement européen pour les députés européens de l'UMP en mars 2011. Le Parti socialiste a appelé également lui aussi à cette guerre "humanitaire" dès le mois de mars 2011 et ses députés européens l'ont voté fin mars 2011. En juillet 2011, Bernard Cazeneuve (PS) expliquait "qu’il fallait éviter d’envoyer «un signal à Kadhafi qu’il peut reprendre le chemin de Benghazi». Un exemple parmi d'autres est celui de Mélenchon qui avec les Socialistes a appelé à soutenir "la guerre humanitaire" en Libye en appelant avec les "trotkystes" du Nouveau Parti Anticapitaliste (NPA) à soutenir la "révolution" en Libye. Lui aussi dès mars 2011, en tant que député européen a voté la guerre en Libye au Parlement européen. Se faisant de facto le rabatteur de l'idéologie impérialiste françafricaine et américafricaine liée au complexe militaro-industriel franco-étatsunien pour le compte de la gauche radicale et aux yeux de l'opinion publique.
Lire :
- Libération 21.03.2011 «Il faut briser le tyran pour l’empêcher de briser la révolution»
Le souverainiste Mélenchon la soutiendra aveuglément au prétexte que le conseil de sécurité de l'ONU l'avait voté mais y sera opposé au moment où celle-ci passera sous commandement de l'OTAN. Son parti s'y montrera opposé à l'Assemblée nationale en juillet 2011.
Voici un article qui montre dans quel état d'esprit était l'ancien trotkyste et ancien socialiste qui faisait l'apologie de "la révolution libyenne" en mars 2011 et haranguait les foules pour soutenir l'intervention militaire française coloniale sarkoziste sous couvert de "guerre humanitaire".
Jean-Luc Mélenchon et la guerre en Libye
Marxiste.org, 29 mars 2011
Jean-Luc Mélenchon a pris position en faveur de l’intervention militaire en Libye. Dans une interview publiée par Libération, le 21 mars, il affirme que si le Front de Gauche était au pouvoir, il aurait adopté la même démarche que Sarkozy : « Si le Front de gauche gouvernait le pays […] serions-nous intervenus directement ? Non. Nous serions allés demander à l’ONU un mandat. Exactement ce qui vient de se faire. Je peux appuyer une démarche quand l’intérêt de mon pays coïncide avec celui de la révolution. »
Jean-Luc Mélenchon répète les mensonges de l’ONU et des gouvernements impliqués dans les bombardements : « Kadhafi tire sur sa population. Au nom du devoir de protéger, l’ONU demande d’intervenir », affirme-t-il. Or la « protection des civils » n’est en réalité que le prétexte de cette guerre. Il permet de masquer ses véritables objectifs, à savoir la protection des intérêts des puissances impérialistes en Libye. Il faut expliquer cette vérité à la population et déchirer le voile d’hypocrisie et de mensonges qui la dissimule. Cette guerre ne vise pas à appuyer la révolution des exploités, mais à la contrecarrer et l’étouffer. C’est une guerre réactionnaire et impérialiste, de tous les points de vue. D’ailleurs, Mélenchon devrait nous expliquer comment il se fait que des réactionnaires notoires comme Sarkozy et Cameron veulent soutenir une révolution, de l’autre côté de la Méditerranée.
Dans une note publiée sur son blog, le 24 mars, Mélenchon rejette l’idée que cette intervention puisse être liée aux intérêts économiques et stratégiques des puissances impérialistes. Il cite un article de l’association « Mémoires de luttes » : « L’action armée en cours contre les cibles militaires libyennes ne vise pas à s’approprier le pétrole du pays, pour une raison bien simple : c’est déjà le cas ! Total (France), ENI (Italie), Repsol (Espagne), OMV (Autriche), Petro Canada (Canada), Wintershall (Allemagne) etc., exploitent déjà des gisements. » Ce serait risible si le sujet n’était pas aussi sérieux. Il ne vient pas à l’esprit de Mélenchon que les impérialistes puissent vouloir protéger leurs intérêts. Il n’a pas compris – ou fait semblant de ne pas comprendre – que les révolutions arabes, y compris la révolution libyenne, menacent les énormes intérêts des impérialistes dans cette région hautement stratégique. Pour eux, toutes ces révolutions sont autant de cauchemars. Ils feront ce qu’ils peuvent pour y mettre un terme et stabiliser des régimes dociles garantissant l’exploitation des travailleurs et des ressources naturelles de la région au profit des grandes multinationales américaines, françaises, britanniques, etc. Tel est leur objectif fondamental en Libye.
Selon Mélenchon, l’intervention militaire serait « conforme à l’intérêt de la France ». L’intérêt de quelle France ? Celle des capitalistes, des banquiers et des spéculateurs ? Ou celle des travailleurs ? Il n’y a pas vraiment d’intérêt national, puisque la « nation » est divisée en classes aux intérêts diamétralement opposés. L’approche de Mélenchon fait totalement abstraction de la lutte des classes et de leurs intérêts contradictoires.
Un peu plus loin, Mélenchon précise son idée : « la politique menée [par Sarkozy] est conforme à l’intérêt de la France : être lié avec le monde maghrébin. Il n’y a pas de futur possible pour la France si elle est opposée au sentiment majoritaire des populations au Maghreb. » On croit rêver. Sarkozy et sa clique ne cessent d’alimenter le racisme à l’égard des travailleurs d’origine maghrébine, en France. Sous couvert de « débat sur l’Islam », ils vont encore stigmatiser les jeunes et travailleurs arabes. Au Maghreb, l’impérialisme français a toujours soutenu, financé et armé les dictatures. Aujourd’hui même, Sarkozy soutient les régimes réactionnaires au Maroc et en Algérie. Il couvre d’un silence complice la répression, les arrestations et la torture qui frappent les militants de gauche, dans ces pays. Voilà comment Sarkozy et le capitalisme français sont « liés au monde maghrébin » !...
Après la guerre, Mélenchon déclarera s'être fait avoir par l'intervention de l'OTAN. Comme si l'ONU était beaucoup plus neutre.
Il maintiendra son soutien à la "révolution libyenne" qui aurait été gâché par l'intervention de l'OTAN
5. Le soutien français aux rebelles djihadistes en Libye
En 2011, l'Etat français va soutenir et entraîner des "rebelles" djihadistes islamistes pourtant condamnés par Kadhafi. Le régime de Kadhafi n'a jamais compris pourquoi l'Etat français qui l'accueillait à bras ouvert en 2007 à Paris, a décidé de l'attaquer en 2011 alors qu'il luttait contre le djihadisme terroriste en Libye et en Afrique du nord. Selon The Telegraph, Kadhafi avait averti dès le 25 février 2011, de la menace djihadiste en Libye. L'enregistrement de conversations téléphoniques révèle que le colonel Muammar Kadhafi avait lancé un avertissement 'prophétique' à Tony Blair où il déclarait que les djihadistes attaqueraient l'Europe si son régime devait s'effondrer.
"Je tiens à vous dire la vérité. Cette situation n'est pas aussi compliquée qu'on le pense, en fait, tout est très simple: il y a des cellules dormantes de l'organisation terroriste Al-Qaïda en Afrique du Nord. Ces cellules dormantes en Libye ressemblent à celles basées aux États-Unis à la veille du 11 septembre", a indiqué Mouammar Kadhafi.
"Ils (les djihadistes) ont mis la main sur des armes et ils terrorisent les gens qui par conséquent restent cloîtrés chez eux. Nous avons demandé à tous les journalistes du monde de venir voir la vérité. Ce sont des bandes armées. Il est impossible de négocier avec eux. Ils veulent contrôler la Méditerranée et puis ils attaqueront l'Europe", a-t-il ajouté.
La prédiction sinistre de Kadhafi a été faite dans deux appels téléphoniques désespérés avec Blair le 25 février 2011. Kadhafi avait également prévenu que les djihadistes d'Al Qaïda sévissaient en Libye et que le risque était grand, en cas de destruction de l'Etat libyen de l'essor du terrorisme dans la région et de l'arrivée massive de migrants en Europe.
Observez comment Euronews traite l'information sur ce sujet :
Les faits lui donneront raison mais le soutien français, britannique et étatsunien avec le Qatar envers les rebelles djihadistes dont bon nombre se revendiquaient d'Al Qaida ne cessera de se renforcer durant la campagne franco-étatsuno-otanesque contre l'Etat Kadhafi.
Ainsi le Groupe islamique combattant libyen (GICL), dont Abdelhakim Belhadj deviendra l’émir, nourrit une proximité certaine avec Oussama Ben Laden, chef d’Al-Qaïda. Les deux hommes se croisent plusieurs fois en Afghanistan à partir de 1989. Lors d’une réunion à Kandahar en 2000, Belhadj – connu sous le nom d’Abou Abdallah al-Sadek – aurait décliné l’offre du Saoudien de rejoindre un combat déterritorialisé contre l’Occident, pour se concentrer sur son but : faire chuter Kadhafi. Dès lors il deviendra l'allié des Occidentaux pour faire tomber Kadhafi lors de la "révolution libyenne" menée par l'OTAN contre Kadhafi. Entre temps, il aura été arrêté par la CIA puis livré à Kadhafi avant d'être relâché pour servir d'agents libyens pour lutter contre les islamistes mais il fera défection durant la guerre libyenne pour se ranger à nouveau du côté des "rebelles" djihadistes.
(JAI Libye : Abdelhakim Belhadj, du jihad au business).
Selon Mondafrique, « Le PC opérationnel de la rébellion libyenne était installé dans l’ile de Djerba et le Qatar a usé alors de cette duplicité qui lui sert de ligne politique, pour imposer Abdelhakim Belhadj comme chef du soulèvement anti Kadhafi », c’est ce que soutient Mohamad Jibri dans ses confidences au Hayat. L’ancien Premier ministre précise : « Le Qatar a bien aidé le soulèvement anti Kadhafi, mais la principauté menait une politique de deux fers au feu. Le premier était une alliance sous le drapeau de l’Otan, l’autre était le soutien au courant de l’islam politique. C’est ce dernier qui, non dit, avait ses faveurs et constituait son allié privilégié».
Le Qatar misait sur Belhadj tout comme la France pour mener la rebellion à côté du soutien français au Conseil National de Transition libyen (que la France fut la première à reconnaître). En somme les djihadistes ont été instrumentalisés par les puissances occidentales en synergie avec le Qatar pour défaire Kadhafi mais aussi affaiblir le CNT : « Al Qaida, les takfiristes, les djihadistes ont été instrumentalisés par certains cercles occidentaux dans le but de les canaliser et de les diriger vers des lieux précis, non pour affronter l’Otan ou les force de Kadhafi, mais pour les contenir. Le courant islamiste devrait veiller à éviter de servir de prétexte à une intervention militaire étrangère, les djihadistes devaient être invisibles, cela pour la crédibilité de la « libération » telle que conçue par l’Occident». (Mondafrique Libye, des révélations sur Sarkozy de l’ ancien numéro un du CNT).
Ce djihadisme fut soutenu par l'OTAN, le Qatar et la France au point d'en faire une figure centrale de la "révolution" libyenne avec ses troupes de rebelles djihadistes : " ce djihadiste est le nouveau meilleur allié des généraux de l'Otan. C'est eux qui l'ont désigné comme commandant en faisant de lui leur principal interlocuteur lorsqu'il s'est agi de mettre sur pied l'opération Aube de la sirène (nom de code de la prise de Tripoli). Eux encore qui l'ont officiellement adoubé lors d'une réunion organisée au Qatar, le 29 août, pour faire le point sur la suite de l'intervention. À Doha, Belhadj a même rencontré le chef d'état-major de Nicolas Sarkozy, le général Benoît Puga, qui est tombé complètement sous le charme et assure que l'homme n'a rien à voir avec les accusations portées contre lui." (Le Point Libye : Abdel Hakim Belhadj, le commandant aux deux visages. Le Point.fr a suivi dans son quartier général le nouvel homme fort de Tripoli, suspecté d'avoir appartenu à al-Qaida, mais adoubé par l'Otan).
Le journaliste Jean-Marie Bourget signalera la collusion entre le leader djihadiste Belhadj et le magistère médiatico-politique parisien dans un article de Mondafrique intitulé : « Le jihadiste libyen Belhadj tombe dans une embuscade à Paris ». Lors de sa visite à Paris, le 30 avril 2014, dans une conférence de presse avec une journaliste du Monde, Isabelle Mantraud, deux hommes ont dénoncé les actions de Belhadj en Libye : " « Cet homme que vous avez devant vous est un criminel contre l’humanité, un bourreau tortionnaire qui à régné sur un abattoir humain installé dans un hôtel désaffecté lors de la chute de Kadhafi. Assassin ! Assassin ! Criminel ! ». Ils ont été arrêtés par la police et la conférence a pu se poursuivre. Certains se sont étonnés de la collusion entre la journaliste du Monde avec le djihadiste anti Kadhafi. (cf la conférence de presse en vidéo ci-dessous).
Tunisie Secret s'étonne de la position du Monde sur cette affaire : "isabelle Mandraud, journaliste au Monde ou chargée de la communication d’Abdelhakim Belhadj ?"
Selon le chercheur Pierre Berthelot à l'Institut de Prospective et de Sécurité, la France et d’autres membres de l’OTAN intervenus en Libye en 2011, ont soutenu d’anciens combattants d’Al-Qaïda : «Abdelhakim Belhadj, devenu par la suite gouverneur militaire de Tripoli, était le chef de la filiale libyenne de l’entité Al-Qaïda d’Oussama Ben Laden», a-t-il déclaré.
Selon Max Blumenthal dans un article sur Alternet : "le président français Nicolas Sarkozy, sujet de l’influence politique qatari a exhorté ses alliés occidentaux à « demander à nos amis arabes » de distribuer des armes au Conseil national de transition, l’organe officiel de l’opposition libyenne. Quand une livraison française de missiles et de mitrailleuses est arrivée au port de Benghazi, le ministre de la Défense intérimaire du CNT les a remis à Belhaj et au GICL. Au fur et à mesure que l’insurrection se développait, Belhaj a trouvé un allié puissant en la personne de John McCain, le président républicain du Comité des relations extérieures du Sénat. Après un rendez-vous amical avec Belhaj et ses miliciens à Benghazi le 22 avril 2011, McCain a appelé les « nations responsables » à fournir aux rebelles libyens « renseignements, formation et armes ». McCain émergea de la réunion rempli d’inspiration. « J’ai rencontré des combattants courageux, et ils ne sont pas al-Qaida », déclara le sénateur. « Au contraire : ce sont des patriotes libyens qui veulent libérer leur nation. Nous devons les aider, »." (Alternet Comment les États-Unis, (la France) et le Royaume-Uni, en Libye et en Syrie, ont aidé les djihadistes comme Salem Abedi. L’attentat de Manchester est le résultat des interventions désastreuses de l’Occident)
Selon Consortium News, la Grande-Bretagne, la France et les États-Unis ont effectivement détruit la Libye en tant qu’Etat moderne. Selon ses propres enregistrements, l’OTAN a lancé 9 700 « frappes » dont plus d’un tiers ont touché des cibles civiles. Elles comprenaient des bombes à fragmentation et des missiles à ogives contenant de l’uranium. Les villes de Misurata et de Syrte ont tapissées de bombes. L’Unicef, l’organisation de l’ONU qui s’occupe des enfants, a déclaré qu’une forte proportion des enfants tués « avait moins de dix ans ».
L'action occidentale de soutien envers les djihadistes ne s'est pas arrêté à la Libye. Selon Salon, peu de temps après le renversement de Kadhafi, des djihadistes soutenus par la France, les Etats-Unis ont aidé la C.I.A. à convoyer des armes à feu de Benghazi en Syrie. En 2012, les services de renseignement de la Défense (DIA) ont déclassifié un rapport, à la suite des pressions exercées par Judicial Watch dans le cadre d'une procédure de Freedom Information Act. Le document datant d'août 2012 décrit comment les États-Unis ont fini par se retrouver du côté d'Al-Quaïda en Syrie comme ils l'ont fait en Irak avec les prédécesseurs de l'Etat islamique. "Al-Quaïda en Irak a soutenu l'opposition syrienne depuis le début," expliquait le rapport. En attendant, "les pays occidentaux, les États du Golfe et la Turquie soutenaient" les efforts rebelles contre le régime Assad dans une guerre par procuration, combattant ainsi du même côté que les terroristes envahissant maintenant l'Irak et la Syrie.
Certains en ont conclu que cela signifie que "l'Occident a intentionnellement parrainé des groupes Islamistes violents pour déstabiliser Assad." La DIA a fourni une description détaillée de la manière dont les armes ont été expédiées de Benghazi en Syrie, pour alimenter des groupes rebelles terroristes. Ce rapport explique que "les armes des anciennes réserves des militaires de Libye situées dans Benghazi en Libye, ont été expédiées du port de Benghazi aux ports de Banias et d'Islam Borj en Syrie.". (Salon Quand un rapport de la DIA révélait comment des terroristes d'Al-Quaïda en Libye aidaient la CIA à envoyer des armes pour les "rebelles" syriens en 2012).
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A noter que des terroristes occidentaux formés avec les djihadistes en Libye ont fait des attentats en France et en Grande-Bretagne
De fait, après l'effondrement de l'Etat libyen sous Kadhafi, les djihadistes vont pulluler en Libye mais aussi en Tunisie. Selon Mondafrique, la Libye est à présent le territoire où se retrouve les djihadistes occidentaux : "De nombreux Français s’y trouvent ou y passent après avoir combattu en Irak et en Syrie et avant de rentrer à la maison." : "Vingt-cinq Français séjournaient dans deux anciennes casernes de la sécurité intérieure situées dans la petite ville côtière de Zliten, entre Misrata et Tripoli. Ces deux casernes ont un temps servi de base de repli aux combattants islamistes chassés de Benghazi par l’offensive militaire du général Haftar au printemps 2014.
- Une dizaine de Français se trouvaient dans une caserne d’Ansar al Charia située à proximité de l’aéroport de Syrte, la ville natale du colonel Kadhafi. Comme la plupart des occupants de cette caserne, ces jeunes provenaient de Syrie où ils ont combattu les troupes de Bachar el-Assad.
- En août 2014, après que les islamistes aient repris la capitale Tripoli aux hommes de la milice de Zentan, un camp d’entraînement situé à Mitiga, dans la banlieue de Tripoli, abritait pas moins de 200 djihadistes de nationalité française. Un record d’affluence tricolore…
- At last but not least, dans un hameau situé à une trentaine de kilomètres de la frontière nord avec la Tunisie, se trouve un camp où des djihadistes viennent s’entraîner pour ensuite rejoindre Daech en Irak et en Syrie. La spécificité de ce camp ? Cinq formateurs sont Français. Et aguerris puisqu’ils ont combattu deux ans en Syrie."
Les frères Kouachi, auteurs des tristes attentats contre Charlie Hebdo et l'hypercacher en janvier 2015 sont passés par la Libye pour une formation auprès des milieux djihadistes. D'après Mondafrique : "Selon des sources du renseignement libyen, l’un des frères Kouachi aurait séjourné un mois en Libye au courant de l’année 2013. Il se serait entrainé dans un camp djihadiste situé à une trentaine de kilomètres de la frontière avec la Tunisie."
De même pour le terroriste Salim Abedi à l'origine d'un attentat suicide à la bombe à Manchester qui a tué 22 personnes, durant le concert d'Ariana Grande, le 22 mai 2017. Ce fils d’immigrants anti-Kadhafi au Royaume-Uni, a grandi dans la communauté d’exilés libyens de Manchester. Un rapport du London Telegraph indique que quelques semaines avant son attaque, il avait voyagé en Libye où les milices salafistes et djihadistes se disputent le contrôle du pays déstabilisé. Abedi aurait également voyagé en Syrie pour rejoindre les rebelles extrémistes qui mènent une insurrection depuis six ans contre le gouvernement du pays, avec des milliards de dollars d’aide des alliés occidentaux et du Golfe. Selon le ministre français de l’Intérieur Gerard Collomb, c’est dans ces zones de conflit qu’Abedi s’est radicalisé. Le garçon impressionnable de 22 ans est retourné au Royaume-Uni avec suffisamment de formation pour fabriquer une bombe assez sophistiquée qui a massacré 22 spectateurs, dont beaucoup d’enfants. « Il semble probable – possible - qu’il n’ait pas agi seul », a déclaré à la BBC la ministre de l’intérieur britannique, Amber Rudd. Elle a décrit la bombe comme « plus sophistiquée que certaines que nous avons vues auparavant ». Selon le Telegraph, « Un groupe de dissidents de Kadhafi, membres du Groupe Islamique Combattant en Libye interdit (GICL), habitaient près d’Abedi à Whalley Range ». Parmi eux on trouve Abd al-Baset Azzouz, un expert en bombes qui contrôle une milice affiliée à Al-Qaeda dans l’est de la Libye.
Selon Mark Curtis.info, des preuves suggèrent que l'attentat à la bombe de Manchester, qui a tué 22 personnes innocentes le 22 mai, est un cas de retour de flammes (blowback) des actions manifestes et secrètes du gouvernement britannique sur des citoyens britanniques. Pour résumer, les preuves montrent qu'il y a six aspects d'interconnexion évoquant un retour de flammes de la politique britannique :
" 1. Salman Abedi et son père étaient les membres d'un groupe dissident libyen - le groupe de combat islamique libyen (LIFG) - secrètement soutenu par le Royaume-Uni pour assassiner Kadhafi en 1996. A cette époque, le LIFG était une filiale d'al Qaïda d'Oussama ben Laden et des leaders du LIFG avaient des connexions diverses avec ce réseau terroriste.
2. Les membres du LIFG ont été aidés par 'les services de sécurité' britanniques pour voyager en Libye pour se battre contre Kadhafi en 2011. Tant Salman Abedi que son père, Ramadan, étaient parmi ceux qui ont voyagé pour se battre à ce moment (bien que rien ne prouve que leur voyage ait été personnellement facilité ou encouragé par les services de sécurité).
3. Un grand nombre de combattants du LIFG en Libye en 2011 se sont battus auparavant au côté de l'État Islamique d'Irak - l'entité d'al Qaïda qui a plus tard établi une présence en Syrie et est devenue l'État Islamique d'Irak et de Syrie (EIIS). Ces combattants étaient parmi ceux recrutés dans la rébellion anti-Kadhafi soutenus par les Britanniques.
4. L'action secrète britannique en Libye en 2011 a inclus l'approbation et le soutien envers l'armement des forces d'opposition par le Qatar, qui a inclus le soutien de groupes islamistes extrémistes ; un djihadisme alimenté en Libye.
5. Un des groupes armés/soutenu par le Qatar en 2011 était la Brigade des Martyrs du 17 février qui, selon certains rapports, était l'organisation que Ramadan Abedi a joint en 2011 pour se battre contre Kadhafi.
6. L'approvisionnement en armes du Qatar envers les Islamistes de Libye en 2011 est également allée aux Islamistes en Syrie, y compris des groupes affiliés à al Qaïda et l'Etat islamique..." ( Markcurtis.info The Manchester Bombing: Blowback from British state collusion with jihadists abroad ).
John Pilger dans Consortium News ajoute : "L’auteur putatif de l’attentat-suicide à la bombe, Salman Abedi, faisait partie d’un groupe extrémiste, le Groupe islamique combattant libyen, qui s’est développé à Manchester et fut préparé et utilisé pendant plus de vingt ans par le MI5. Le GICL est interdit en Grande-Bretagne en tant qu’organisation terroriste, dont le but est l’instauration « d’un État islamique rigoriste » en Libye et « fait partie de la mouvance islamique extrémiste globale, telle qu’elle est inspirée par al-Qaïda ». La preuve éclatante de leur utilisation est que lorsque le Premier ministre Theresa May était secrétaire d’État à l’Intérieur [ministre chargé de la politique intérieure, de l’immigration et de la citoyenneté, NdT], les djihadistes du GICL furent autorisés à voyager sans contrainte en Europe et encouragés à se joindre au « combat »: dans un premier temps pour renverser le colonel Khadhafi en Libye, puis pour rejoindre les groupes affiliés à al-Qaïda en Syrie. L’année dernière, le FBI aurait placé Abedi sur une « liste de surveillance de terroristes » et aurait averti le MI5 que son groupe cherchait une « cible politique » en Grande-Bretagne. Pourquoi n’a-t-il pas été appréhendé et son réseau empêché de planifier et d’exécuter les événements atroces du 22 mai ?(Consortium News Le lien entre la Lybie et la tragédie de Manchester).
- Histoires françafricaines (7) : Comment l'Etat français sous Sarkozy a détruit le régime de Kadhafi et la Libye en 2011 [Partie 3]
- 1. Crimes de guerre commis directement par l'armée française
a. Destruction des ressources hydriques libyennes
b. Bombardements et destruction de Syrte
- 2. L'Etat français collabore avec des rebelles commettant des crimes contre l'humanité en Libye
a. propagande médiatique raciste incitant au nettoyage ethnique des populations migrantes noires en Libye
b. le massacre des migrants noirs en Libye
ATTENTION IMAGES CHOQUANTES ET VIOLENTES !!!
- 3. L'assassinat de Kadhafi, une mort de style colonial
ATTENTION IMAGES CHOQUANTES ET VIOLENTES !!!
Pour cet épisode de la guerre menée par l'Etat français en Libye, dans le cadre de l'OTAN, nous revenons sur les crimes de guerre et crimes contre l'Humanité perpétrés directement ou indirectement par le gouvernement Sarkozy. ATTENTION CERTAINES IMAGES SONT CHOQUANTES ET VIOLENTES !!!
1. Les crimes de guerre commis directement par l'armée française
a. Destruction des ressources hydriques libyennes
Les Etats français et britannique ont été mis en cause pour crimes de guerre en Libye pour avoir bombardé de manière systématique les infrastructures hydriques en Libye.
Les objectifs militaires visant délibérément des infrastructures civiles, notamment l'approvisionnement en eau, constitue un crime de guerre en vertu des Conventions de Genève, a écrit Nafeez Ahmed dans The Ecologist. Selon Nafeez Ahmed, les installations d'eau ont été délibérément bombardées - puis ces dégâts ont été imputés à Kadhafi. L'OTAN, a affaibli l'approvisionnement en eau de la Libye en ciblant les installations d'eau appartenant à l'Etat, y compris une usine à Brega. L'usine, une des deux seules dans le pays (l'autre étant dans le ville natale de Kadhafi à Syrte qui sera ultérieurement bombardée également), fabriquait des conduites cylindriques en béton pour le projet de la Grande Rivière Artificielle (GMR). Il s'agissait d'un ingénieux système d'irrigation permettant de transporter l'eau sous le désert du sud de la Libye à environ 70% de la population. Le 18 juillet, un commandant rebelle s'est vanté que des troupes de Kadhafi avaient été encerclées dans les installations industrielles de Brega, mais que les rebelles avaient bloqué leur accès à l'eau : "Leurs approvisionnements en nourriture et en eau sont coupés et ils ne seront plus capable de dormir. " En d'autres termes, les rebelles, non loyalistes à Kadhafi, avaient saboté le pipeline d'eau GMR à Brega. Le 22 juillet, l'OTAN a suivi en bombardant les conduites d'eau de l'usine sous prétexte qu'il s'agissait d'un "dépôt militaire" pour Kadhafi dissimulant des lance-roquettes. "De grandes parties de l'usine ont été endommagées", a déclaré Abdel-Hakim el-Shwehdy, chef de la société qui gère le projet.
Lorsqu'on a demandé à l'OTAN de fournir des preuves concrètes que les loyalistes de Kadhafi faisaient feu de l'intérieur de l'usine, les responsables de l'OTAN n'ont pas été en mesure de répondre. Au lieu de cela, des images satellite de l'OTAN montrées aux journalistes confirment qu'un lance-roquettes BM-21 identifié près de l'installation avant l'attaque, est resté parfaitement intact le lendemain de l'attaque de l'OTAN. Plus tôt, les forces de l'OTAN (essentiellement françaises et britanniques) aidées par les rebelles au sol ont bombardé des installations d'eau à Syrte, tuant plusieurs "employés de la compagnie hydrique d'Etat qui travaillaient durant l'attaque."
En août, l'Unicef a indiqué que le conflit avait détruit une partie de "la Grande Rivière Artificielle, le principal distributeur d'eau potable en Libye, au risque de ne plus permettre de répondre au besoin en eau du pays."
Le même mois, l'Agence France Presse a rapporté que la GMR "pourrait être dans l'incapacité de fonctionner du fait du manque de pièces détachées et de produits chimiques" - renforcé en cela par la destruction par l'OTAN des installations d'eau essentielles à la GMR à Syrte et à Brega.
La GMR est maintenant dans une situation telle qu'elle a "du mal à garder les réservoirs à un niveau qui puisse fournir un approvisionnement durable", ont déclaré des responsables de l'ONU. "Si le projet venait à échouer, les agences craignent une situation d'urgence humanitaire massive."
Christian Balslev-Olesen, chef de l'UNICEF en Libye, a averti que la ville faisait face "au pire scénario" qui "pourrait se transformer en une épidémie sans précédent" sans reprise de l'approvisionnement en eau.
Pourtant la firme étatsunienne de renseignement privé, Stratfor, qui a joué un rôle clé dans la liaison avec les hauts responsables du Pentagone dans la facilitation des opérations de renseignement militaire, était tout à fait consciente de ce que l'arrêt de la GMR signifierait pour la population de la Libye. Dans un e-mail, l'analyste de Stratfor, Bayless Parsley écrit :
"Depuis la première phase de la construction de la rivière en 1991, la population de la Libye a doublé. Retirer cette rivière, eh bien, il y aurait probablement une correction naturelle très rapide avec un retour aux capacités antérieures."
"Combien de fois les Libyens se baignent-ils ? Ils auront de l'eau potable pendant un mois si ils sautent une douche", a plaisanté Kevin Stech, directeur de recherche de Stratfor. "Sérieusement. Couper les bains et les douches et l'eau de votre puits devrait suffire pour la boisson et l'hygiène de base."
Pendant ce temps, l'Unicef a confirmé que les responsables du gouvernement libyen de Kadhafi n'avaient pas saboté les installations d'eau, mais en fait travaillaient en étroite collaboration avec une équipe technique de l'ONU pour "faciliter une évaluation des puits d'eau, afin d'examiner les options d'intervention en urgence et d'identification des solutions de rechange pour les sources d'eau."
Néanmoins, en septembre, l'unicef a indiqué que la perturbation de la GMR avait laissé 4 millions de Libyens sans eau potable.
La GMR reste endommagée à ce jour, et la crise nationale de l'eau en Libye continue de s'aggraver.
La destruction délibérée de l'infrastructure en eau d'une nation, avec la connaissance que cette action serait responsable du décès de nombreuses personnes dans la population comme conséquence directe, est non seulement un crime de guerre, mais potentiellement une stratégie génocidaire.
Cela soulève de sérieuses questions sur le mythe classique, d'une guerre humanitaire propre en Libye - des questions dont les journalistes traditionnels semblent se désintéresser, ou dans l'impossibilité de les poser.
Lire :
- The Ecologist Crime de guerre : la France et la Grande-Bretagne, dans le cadre de l'OTAN, ont détruit délibérément les ressources et les infrastructures hydriques libyennes
- The Ecologist : War crime: NATO deliberately destroyed Libya's water infrastructure
b. Bombardements et destruction de Syrte
La ville libyenne de Syrte a été systématiquement détruite par les combattants « rebelles » du Conseil national de transition (CNT) et les avions de combat de l'armée française et britannique dans le cadre de l'OTAN équipés par les Etats-Unis.
Selon WSWS, l'opération fut "un crime de guerre monstrueux pour lequel la responsabilité première incombe aux forces dirigeantes qui se cachent derrière l'intervention militaire en Libye - le président étatsunien Barack Obama, le premier ministre britannique, David Cameron et le président français, Nicolas Sarkozy."
En septembre 2011, Syrte, ville où s'était réfugiée Kadhafi, fut assiégée pendant des semaines. Les rebelles soutenus par la France et le Royaume-Uni ont empêché que des livraisons arrivent dans la ville, dont entre autres de nourriture, de médicaments et d'autres produits de premières nécessités. Les bombes franco-britanniques et étatsuniennes ont déferlé sur la ville en même temps que des bombardements lourds et non-ciblés au mortier, d'obus de char et de roquettes. L'infrastructure de base - y compris l'eau, l'électricité et le système d'assainissement des eaux usées - a été détruite dans le cadre d'une tentative calculée de provoquer une crise humanitaire dans la ville et de soumettre ses habitants par la terreur.
A Syrte, chaque édifice, y compris les ensembles d'appartement, les maisons, les hôpitaux, les écoles et autres bâtiments civils, a soit été détruit soit sérieusement endommagé par les forces « rebelles » dans leur tentative de s'emparer de la ville. Les miliciens pillent les maisons, les voitures, les magasins, et des chargements de camion entier d'affaires volées aux résidents quittent Syrte tous les jours. Un correspondant de Reuters a rapporté avoir vu dans un magasin de matériel électronique un groupe de combattants tirant pendant 15 minutes avec une mitrailleuse sur un coffre-fort avant de pouvoir l'ouvrir pour voir ce qu'il y avait à prendre. Une fois pillées, de nombreuses maisons sont réduites en cendres.
Des journalistes couvrant ces faits brutaux ont été choqués par ce qu'ils ont vu. Wyre Davies de la BBC a écrit : « Il s'agit pratiquement d'une politique de la terre brûlée. Les combattants pro-Kadhafi qui défendent cette ville ne veulent pas se rendre, donc Syrte est systématiquement détruite, bloc après bloc. Les combats sont intenses, incroyablement destructifs et quasiment abrutissants. » Des reporters du journal britannique The Telegraph ont décrit Syrte comme étant « des ruines sordides » qui « rappellent les scènes les plus sinistres de Grozny, vers la fin de la sanglante guerre de la Russie en Tchétchénie. »
La destruction de Syrte soulève des parallèles historiques - Guernica, le ghetto de Varsovie et l'anéantissement d'autres centres urbains par les puissances fascistes dans les années 1930 et 1940 écrit WSWS.
Et d'ajouter : "Tous ceux qui sont responsables de la guerre en Libye devraient être accusés de crimes de guerre - à commencer par Obama, Cameron et Sarkozy. Ces figures ont lancé une guerre d'agression non provoquée, ce qui fut le principal chef d'accusation porté contre les dirigeants de l'Allemagne nazie au procès de Nuremberg sur les crimes de guerre. L'OTAN a invoqué l'autorisation pour la guerre en Libye sur la base pseudo-légale de la Résolution 1973 de l'ONU - mais les termes d'une « zone d'exclusion aérienne » furent immédiatement bafoués sitôt le document adopté."
Durant toute la guerre en Libye en 2011, les forces françaises sont restés sous le contrôle opérationnel du chef d'état-major des armées françaises et sous le contrôle politique du président Sarkozy (Wikipedia).
Voici ce que déclarait fin octobre un correspondant de France 24, après les destructions conjointes des rebelles et des bombardements franco-britanniques sur Syrte : "C'est une ville fantôme, avec encore une petite poignée d'habitants et quelques rebelles qui occupent la ville (en ruines). Les maisons sont visitées trois ou quatre fois et le pillage est institutionnalisé. Violence considérable de la destruction, y compris les bâtiments civils, cibles de frappes aériennes ne pouvant venir que de l'OTAN car seul l'OTAN est intervenu sur la ville. Les cadavres pourrissent à ciel ouvert, personne pour s'en occuper, ni ONG, ni associations, aucun soutien. Le CNT est absent".
Lire :
- Le Monde Reportage. Libye : "Syrte devait mourir, voilà tout"
- Le Figaro Dans Syrte réduite en ruines
Avant la chute de Syrte, des massacres commis par les rebelles soutenus par la France et la Grande-Bretagne, ont été rapportés notamment celui de l'hôtel Mahari à Syrte :
"Quand il est rentré chez lui, samedi 22 octobre au matin, Faraj Mohammed, voisin de l'établissement de luxe, a trouvé 53 corps allongés à même le gazon : tous des hommes, tous morts par balles. Ils étaient couchés sur la pelouse qui descend en pente douce vers la mer. Des taches sombres indiquent encore les emplacements où se trouvaient les corps. La moitié des cadavres avaient les mains liées dans le dos ou arboraient des plâtres et des bandages, indiquant leur condition de prisonniers ou de blessés. Tous semblent avoir été exécutés sommairement à en juger les plaies à la tempe ou dans la nuque. Qui sont-ils ? Faraj Mohammed assure avoir reconnu quatre personnes, des habitants de Syrte, dont Ezzeddine Al-Hencheri, ancien ministre de Kadhafi, et Moftah Dabroun, un officier." (Le Monde Le mystère des 53 morts de l'Hôtel Mahari à Syrte jette une nouvelle ombre sur le CNT).
Lire aussi :
- New York Times In Libya, Massacre Site Is Cleaned Up, Not Investigated
Le bilan de cette destruction acharnée tant par les rebelles que par les avions de chasse franco-britanniques, varie en fonction des sources mais reste flou. Selon Le Figaro, il y aurait eu des centaines de morts ("au moins 300 tués et plus de 1000 blessés."), tandis que The Telegraph citant des sources des rebelles évoque le chiffre de 800 morts. Il est probable que le bilan en tenant compte des bombardements ait été beaucoup plus élevé. Selon les rebelles, la guerre en Libye aurait fait 25.000 morts. Thomas C. Mountain dans un article de Counterpunch, évaluait en septembre 2011, le nombre de morts à 60.000 morts : "Après environ 8.000 raids aériens, et une estimation de 4 bombes lancées par attaque, l’OTAN a déjà largué plus de 30.000 bombes sur la Libye. Ca fait pratiquement 200 bombes par jour pendant 6 mois, soit des dizaines de milliers de tonnes d’explosifs puissants. Avec une estimation de 2 Libyens tués par bombe et aucune victime du côté de l’OTAN, les régimes occidentaux ont massacré environ 60.000 Libyens au cours des six derniers mois." Et le journaliste Thomas C.Mountain écrivait en septembre 2011 : "Une chose qui est claire est que la tragédie Libyenne ne fait que commencer et la capture de pratiquement tout le nord de la Libye par les rebelles de l’OTAN n’est que le début. 30.000 bombes sur le pays et la mort de quelques 60.000 Libyens marquent plutôt le début que la fin de cette catastrophe".
Un document britannique publié en 2016 d’une cinquantaine de pages dénonce le fiasco d’une intervention censée, au départ, être humanitaire. L'Intervention qui s’est pourtant rapidement avérée être une opération purement militaire contre le régime de Mouammar Kadhafi. L'Etat français est désignée comme étant à l’origine de l’initiative militaire. Et Nicolas Sarkozy est directement visé. A partir d’une conversation entre un conseiller diplomatique d’Hillary Clinton – alors secrétaire d’Etat – et l'un de ses homologues français, le texte liste ainsi en détail ce que les députés estiment être les raisons de la volonté française :
1. S'emparer d'une plus grande part de la production libyenne de pétrole
2. Accroître l'influence française en Afrique du Nord
3. Améliorer la situation politique personnelle de Nicolas Sarkozy en France
4. Permettre à l'armée française de réaffirmer sa position dans le monde
5. Répondre à la volonté de Kadhafi de supplanter la France comme puissance dominante en Afrique francophone
- 2. L'Etat français collabore avec des rebelles commettant des crimes contre l'humanité en Libye
a. propagande médiatique raciste digne incitant au nettoyage ethnique des populations migrantes noires en Libye
Pour se renseigner sur la propagande digne de Goebbels qui a déferlé dans de nombreux médias dans les pays du Golfe et en Occident, on peut lire le précédent épisode : Histoires françafricaines (7) : Comment l'Etat français sous Sarkozy a détruit le régime de Kadhafi et la Libye en 2011 [Partie 2]
Lire également :
- Les médias de la haine incitant au nettoyage ethnique des Noirs en Libye
b. le massacre des migrants noirs en Libye
(ATTENTION IMAGES CHOQUANTES !!!)
Les rebelles libyens soutenus et armés par la France dans le cadre de l'OTAN, portés par l'incitation raciste de médias de masse des pays du Golfe, se sont livrés aux pires exactions sur les personnes originaires d'Afrique subsaharienne. Des centaines si ce n'est des milliers de travailleurs immigrés africains ont été lynchés par des escadrons de la mort arabes libyens, avec leurs corps torturés, brûlés, accrochés à des ponts ou déposés dans le désert. Thomas C. Mounain, journaliste indépendant écrit : "J'ai été présent aux funérailles des victimes érythréennes de ces lynchages racistes par des foules et j'ai vu les images des Africains torturés et brûlés vivants, diffusées dans le monde entier, qui ne pouvaient que ressusciter les souvenirs de lynchages similaires d'hommes noirs partout dans les anciens états esclavagistes aux Etats-Unis bien de mon époque".
L'Etat français, encore une fois (Rwanda en 1994, Côte d'Ivoire en 2011), a collaboré avec des rebelles aux pratiques génocidaires. Les gens étaient éliminés ou blessés en fonction de leur origine. Il s'agit ni plus ni moins que d'un crime contre l'humanité.
Attention, les images ci-dessous sont extrêmement violentes.
ATTENTION IMAGES VIOLENTES ! Libye - Massacre de Noirs par les " rebelles démocrates " soutenus par l'OTAN.Massacre d'un groupe de personnes noires installées dans un campement en face de la résidence présidentielle libyenne. Des dizaines de corps sans vie retrouvés avec les mains attachés dans le dos. Ce n'étaient pas des combattants.
ATTENTION IMAGES VIOLENTES !
ATTENTION IMAGES VIOLENTES !
Massacres en Libye commis par les rebelles Libye:Voilà les exactions commises par les rebelles soutenus, financés et armés par la France; le Qatar et l'Otan. Ces barbares tuent, violent, massacrent, torturent en toute impunité et avec la complicité de l'Europe et sur conseil de ce sioniste fasciste BHL.ATTENTION IMAGES VIOLENTES !
Le traitement réservé aux noirs en lybie
Actuellement, des ex-rebelles libyens qui furent soutenus par la France et la Grande-Bretagne se livrent au trafic d'êtres humains. L'esclavage a de nouveau cours en Libye, 6 ans après l'intervention française et britannique dans le cadre de l'OTAN. Un commerce particulièrement lucratif. Le racisme a toujours existé en Libye, sous Kadhafi, la Jamahariya libyenne a fait en sorte que les migrants africains soient intégrés à minima au sein de la société libyenne. Depuis la disparition de l'Etat de droit en Libye, l'afflux massif de migrants et leur départ pour l'Europe, l'UE ferme les yeux sur ces pratiques esclavagistes et ces camps dans lesquels sont enfermés les migrants pour qu'ils ne traversent pas la Méditerranée.
ATTENTION IMAGES CHOQUANTES !!!
3. L'assassinat de Kadhafi, une mort de style colonial
(ATTENTION IMAGES CHOQUANTES !!!)
Selon des mercernaires sud-africains, des "puissances occidentales" avaient donné leur accord pour extraire Kadhafi de son pays et ces mercenaires devaient accompagner Kadhafi. Le tir d'un missile Hellfire largué d'un Reaper américain et l'envoi de deux bombes françaises larguées de Mirage 2000 ont semble-t-il anéanti leur mission. Kadhafi ne devait pas mourir ce jour-là : il devait clairement s'échapper, avec l'accord de la rebellion et de certains pays engagés pourtant dans le conflit. (Les terribles révélations sur la mort de Kadhafi). Version qui va à l'encontre de la version officielle retracée par la vidéo de Paris Match.
Dans le Canard Enchaîné; Claude Angelli écrit "à l’Élysée, on savait depuis la mi-octobre que Kadhafi et l’un de ses fils s’étaient réfugiés à Syrte, avec gardes corps et mercenaires. Et Sarko avait chargé le général Benoit Puga, son chef d’état-major particulier, de superviser la chasse à l’ancien dictateur. Ce qu’il a fait en relation avec la « Cuve », le bunker souterrain où des officiers du CPCO sont en contact permanent avec tous les militaires engagés à l’étranger et les services barbouzards. À la DGSE comme à la DRM on ne se gêne pas d’ailleurs pour évoquer l’ « élimination physique » du chef libyen, à la différence des formules bien plus convenables employées par l’Élysée, s’il faut en croire un conseiller du Président....Des forces spéciales françaises sont alors présentes sur les lieux. L’histoire ne dit pas à quelle distance de ce qui va survenir, et que raconte avec abondance de détails un officier des services militaires de renseignements : « Il est capturé vivant par des combattants surexcités. La foule scande ῞Allah Akbarˮ à pleins poumons, le menace de ses armes et se met à le tabasser pendant que d’autres combattants qui peinent à prendre le dessus, crient de le maintenir en vie".
Kadhafi a été lynché (touffes de cheveux arrachés, tabassé à coups de pied et de poings en plein visage et dans le corps puis poignardés par des rebelles supplétifs des forces de l'OTAN). Une analyse de la vidéo obtenue par Global Post d’un combattant rebelle qui a filmé le moment où le colonel Kadhafi a été capturé, confirme qu’un autre combattant rebelle dont l’identité n’est pas connue a sodomisé l’ex-leader avec un bâton alors qu’on l’extrayait en le traînant hors de la canalisation où il avait trouvé refuge. Une analyse image par image de cette vidéo exclusive de Global Post montre clairement le rebelle tentant d’introduire une espèce de bâton dans le rectum de Kadhafi (Sodomized By NATO Supported Rebels Video shows abuse frame by frame (GRAPHIC).
ATTENTION IMAGE CHOQUANTE !!!
Le leader panafricaniste aurait été achevé d'une balle dans la tête pendant son évacuation dans l'ambulance vers Misrata.
Il Corriere dela Serra a mis en cause, dans un article intitulé Un agente francese dietro la morte di Gheddafi, les services français dans l'assassinat du leader panafricain Mouammar Kadhafi. Le Corriere della Sera s’appuie sur les déclarations de Mahmoud Jibril, ex-président du conseil exécutif du Conseil national de transition libyen (CNT), aux micros de la télévision égyptienne Dream TV, le samedi 28 septembre : « Un service de renseignement que je ne connais pas avait intérêt à ce que Kaddafi se taise à jamais, car il a eu plusieurs secrets et a noué d’étroites relations avec de nombreux régimes internationaux ». « Un agent étranger était infiltré avec les brigades révolutionnaires pour tuer le colonel Kaddafi » a-t-il ajouté. Le quotidien britannique Daily Telegraph poursuit l'enquête et interroge le lendemain Rami el-Obeidi, l'ancien responsable des relations avec les agences de renseignement étrangères pour le CNT, qui affirme sans détour que "les services secrets français ont joué un rôle direct dans la mort de Kadhafi". Celui-ci aurait été assassiné par balles, par un agent des services français, dans l'ambulance qui l'emmenait à Misrata.
Répondant aux questions de Mediapart, Rami El Obeidi, ex-coordinateur du renseignement extérieur auprès du Conseil national de transition (CNT) libyen, assure que « des agents français ont directement exécuté Kadhafi ». Selon lui, l’exécution du chef d’État libyen est consécutive à ses menaces de révéler, peu avant le déclenchement de la guerre, les financements occultes de Nicolas Sarkozy en 2007. « La menace d’une révélation d’un financement de Sarkozy en 2006-2007 a été suffisamment prise au sérieux pour que quiconque à l’Élysée veuille la mort de Kadhafi très rapidement », souligne-t-il, évoquant de manière sibylline les « voyages de Cécilia Sarkozy » en Libye. Contactée, celle-ci a réagi : « Ce monsieur dit ce qu'il veut. Je ne suis absolument pas au courant de ce genre de choses. » (Cameroon Voice)
Lire dans le Corriere della Serra Un agente francese dietro la morte di Gheddafi
Il merito della cattura del rais sarebbe stato dei servizi di Parigi. Il Colonnello «venduto» all'Occidente da Assad.
Lire aussi :
- Selon MEE, les services secrets français ont tué Kadhafi sur ordre de Sarkozy
ATTENTION IMAGE CHOQUANTE !!!
Fabrice Arfi, journaliste de Médiapart, quant à lui évoque le bombardement du convoi de Kadhafi par un avion de chasse français et revient sur son exécution par une ballle. Pour lui, (Vidéo à 2'00'') "le CNT Libyen très lié à Sarkozy" a refusé de livrer un rapport d'autopsie à l'ONU. Arfi revient sur les révélations de Mediapart et du Canard enchaîné, notamment sur la présence de dizaines des membres des forces spéciales françaises sur place lors du lynchage de Kadhafi aux environs de Syrte.
Le journaliste David Pujadas aura le courage de reprendre ces révélations devant Sarkozy qui ne pourra nier une responsabilité indirecte dans la mort de Kadhafi. Pujadas aura au préalable tenter de minimiser la portée de ses propos en reprenant en direct la fake news du "massacre annoncé de Benghazi".
Lire :
- Histoires françafricaines (7) : Comment l'Etat français sous Sarkozy a détruit le régime de Kadhafi et la Libye en 2011 [Partie 2]
- Libye. Benghazi. Radio Sarkozy ment, France TV désinforme
- Salon Le rapport du Parlement britannique détaille comment la guerre de 2011 de l'OTAN en Libye fut basée sur des mensonges
- Sarkozy : "vous m'accusez d'avoir fait tuer Monsieur Kadhafi, ai-je compris cela ?" (Vidéo)
A 1h59min46 secondes interview de Sarkozy sur la Libye
- Mort de Kadhafi : des militants africains traînent Sarkozy devant la CPI
Une quinzaine d’associations africaines ont déposé une plainte à la Cour pénale internationale contre Nicolas Sarkozy, accusé d’être l’un des responsables de l’assassinat du colonel Kadhafi en 2011 en Libye. Plusieurs mouvements et associations de la société civile africaine ont déposé une plainte à la Cour pénale internationale (CPI) à l’encontre de l’ancien Président français Nicolas Sarkozy. Ils accusent l’ex-locataire de l’Élysée d’avoir provoqué l’intervention en Libye qui a débouché en 2011 sur la chute et la mort du colonel Mouammar Kadhafi. Le weekend dernier, des militants se sont réunis à Bamako pour former le Front panafricain de la société civile (Fispa) destiné à « défendre l’Afrique, la démocratie, la dignité et les droits de l’homme ». « Nous portons cette plainte contre Nicolas Sarkozy pour l’assassinat de Kadhafi parce que cela a des conséquences dramatiques et néfastes sur le continent et les populations africaines », a expliqué le membre guinéen du Fispa Elie Kamano, cité par RFI. Qui est cet individu qui faisait frémir Mouammar Kadhafi ? L’intervention de l’Otan en Libye, alors qu’y régnait une guerre civile entre les forces pro- et anti-Kadhafi, a entraîné la chute de son régime tout en plongeant le pays dans un chaos sécuritaire. La France a été le premier pays à porter une frappe aérienne contre des objectifs militaires libyens, suivie le même jour par le Royaume-Uni et les États-Unis. En juin dernier, le Président Emmanuel Macron avait estimé que la participation des Forces armées françaises à l’opération libyenne avait été une erreur. « La France n’a pas participé à la guerre en Irak et elle a eu raison. Et elle a eu tort de faire la guerre de cette manière en Libye. Quel fut le résultat de ces interventions ? Des États faillis dans lesquels prospèrent les groupes terroristes », a déclaré le leader français.
- Comment les chefs de guerre Hollande et Macron du régime français ont poursuivi le sale boulot visant à continuer à déstabiliser la Libye
Le 26 aout 2019, le chef de guerre Macron s'exprime depuis le G7 de Biarritz. Il est interviewé par une présentatrice-journaliste complaisante mais va spontanément reconnaître une intervention en Libye par procuration.
- Le "chef de guerre" du régime néocolonial français a-t-il reconnu avoir fait une guerre par procuration en Libye lors de son interview sur une des chaînes d'Etat ? (Vidéo)
S'agit-il d'une déclaration en forme d'aveu indirect du "chef de guerre" Macron concernant le rôle du régime néocolonial français en Libye ? Lors de son interview télévisé à propos du bilan du G7, il semble concéder par un "on" énigmatique s'être battu "par procuration sur le territoire de la Libye".
Macron ( à 5'15" vidéo ci-dessous) : "Le principe même d’avoir des discussions ouvertes entre les 7 principaux pays industrialisés qui partagent des valeurs démocratiques est utile. (…) C’est parfois d’éviter le pire, et ensuite de construire pas à pas le meilleur. Sur des crises comme la Libye, qui nous touche, parce que c’est le sujet de l’immigration, de la stabilité de l’Afrique, là aussi, on a réussi avec nos amis africains à se mettre d’accord sur deux réunions importantes à venir et, en tout cas, d’arrêter de se battre les uns contre les autres par procuration sur le territoire de la Libye."
- JT France 2 20h, 26.08.19 Emmanuel Macron s'exprime dans le 20H de France 2 : quel bilan tirer du G7 de Biarritz ?
(Inutile de dire que la journaliste présentatrice qui l'interview est aux pâquerettes sur le domaine réservé du chef de guerre tout comme les autres journalistes speaker(ine)s des chaînes du PAF qui ne couvrent quasiment pas le conflit libyen occulté du champ des "cerveaux disponibles" tandis que le Parlement n'a pas le droit de regard ni de contrôle sur le pouvoir exécutif dans le régime de la Vème).
Selon le Canard enchaîné du 8 mai 2019 (Le "trouble jeu" de Macron en Libye) "Des commandos de la DGSE campent sur place, louent des avions et des hélicoptères à des sociétés privées, effectuent des vols de reconnaissance jusqu'à Tripoli (siège du gouvernement), conseillent les officiers de haftar et leur fournissent des renseignements..."
Ceci est un secret de polichinelle pour ceux qui suivent le peu de médias français informant sur la politique criminelle et criminogène de l'Etat français en Afrique sous le régime de la Vème. D'ailleurs Macron n'a fait que poursuivre la politique néocoloniale de Sarkozy puis Hollande en Libye dans le cadre de l'OTAN, de la Françafrique et des Etatsunafrique. Amenant la Libye de Kadhafi à un Etat failli où l'esclavage a été rétabli et où les flux de migrants sont hors contrôle étatique. Et pour cause, il n'y a quasiment plus d'Etat, des grandes puissances comme la France s'étant évertuées à reconnaître le gouvernement d'union nationale soutenu par l'ONU et à armer les factions rivales du maréchal étatsuno-libyen Haftar pour mieux l'affaiblir.
Lire :
- Macron's Watch n°24: G7, Afrique, duplicité et imposture macroniennes (Vidéos)
- La France "dans le déshonneur" selon la députée Karima Delli. Comme l'Italie, elle refuse d'ouvrir ses ports alors qu'elle a détruit la Libye
- Le Drian justifie le soutien français à Haftar contre le terrorisme (Reuters)
- Mediapart La France mène un double jeu dangereux
- L'Etat français sous Macron continue à déstabiliser la Libye en soutenant les milices [Vidéo]
- Exclusif : une base aérienne franco-émirati en Libye soutient les opérations de Khalifa Haftar (The New Arab)
- La France en guerre en Libye : trois soldats français tués
- Libye : Haftar, soutien des Occidentaux, coupable de crimes de guerre, selon des enquêteurs (Intelnews.org)
- Le Sahel victime de la "stupide guerre de la Libye" menée par Sarkozy et Cameron avec le soutien d'Obama et l'approbation d'Hollande (Canard enchaîné)
- Salvini accuse la France d'avoir semé le chaos en Libye et de continuer à le faire
- Histoires françafricaines (7) : Comment l'Etat français sous Sarkozy a détruit le régime de Kadhafi et la Libye en 2011 [Partie 1]
- Histoires françafricaines (7) : Comment l'Etat français sous Sarkozy a détruit le régime de Kadhafi et la Libye en 2011 [Partie 2]
- Histoires françafricaines (7) : Comment l'Etat français sous Sarkozy a détruit le régime de Kadhafi et la Libye en 2011 [Partie 3]
Aux dernières nouvelles, le G7 aurait décidé de siffler la fin de la partie en décidant d'une trêve dans le conflit libyen. Il est clair qu'au sein du G7, il y a le triumvirat (franco-britanico-étatsunien) qui a décidé de lancer la guerre destructrice de la Libye. Mais la situation s'est depuis compliquée avec l'intervention des Russes dans le conflit. La Russie a également contribué à la destruction de l'Etat libyen en refusant de s'opposer à cette guerre otano-françafricaine et soutient les factions rivales d'Haftar avec la France. Cela a-t-il fait l'objet des discussions entre Macron et Poutine avant le G7 ?
- L'hypocrisie franco-russe envers l'offensive du général étatsuno-libyen, Haftar, sur Tripoli
Lors de leur déclaration commune, les chefs d'Etat du G7 ont pris position sur la Libye en déclarant :
" Nous soutenons une trêve en Libye qui puisse donner lieu à un cessez-le-feu durable. Nous considérons que seule une solution politique permettra d’assurer la stabilité de la Libye. Nous appelons de nos vœux une conférence internationale bien préparée associant toutes les parties prenantes et tous les acteurs régionaux concernés par ce conflit. À cet égard, nous soutenons le travail des Nations Unies et de l’Union africaine afin de mettre en place une conférence inter-libyenne."
Cette déclaration n'a été qu'un voeux pieux pour les cerveaux disponibles puis que le soir même la guerre civile se poursuivait en Libye et les forces du maréchal Haftar soutenue par la France continuait leur offensive sur le gouvernement d'union national.
- AFP 26.08.19 21h43 Les forces pro-GNA repoussent une attaque des pro-Haftar près de Gharyan.
La guerre civile et les affrontements entre milices rivales se poursuivent encore en octobre 2019, les milices du maréchal Haftar nommées ANL et le soit-disant gouvernement d'Union national. La stratégie française sous Macron et Hollande a consisté à soutenir et armer les deux plongeant un peu plus la Libye dans le chaos.
Lire aussi :
- Le "chef de guerre" du régime néocolonial français a-t-il reconnu avoir fait une guerre par procuration en Libye lors de son interview sur une des chaînes d'Etat ? (Vidéo)
- Canard enchaîné 8.05.19 Le "trouble jeu" de Macron en Libye
- Macron-Libye : la Rothschild Connection (Il Manifesto)
- Qu’a fait Mouammar Kadhafi pour la Libye ? (TeleSur)
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