Conflit israélo-palestinien. Trump approuve la solution à deux États (Middle East Monitor)

Trump approuve la solution à deux États
Article originel : Trump endorses two-state solution
Middle East Monitor, 27.09.18

Le président étatsunien Donald Trump a exprimé hier son soutien à une solution à deux États pour mettre fin au conflit israélo-palestinien, suscitant les critiques des politiciens israéliens et le scepticisme des autorités palestiniennes.

Prenant la parole lors d'une conférence de presse conjointe avec le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu, Trump a explicitement approuvé la solution des deux États pour la première fois depuis son entrée en fonction.

"J'aime la solution à deux états. Ouais. C'est ce que je pense... c'est ce qui marche le mieux. Je n'ai même pas besoin de parler à qui que ce soit, c'est mon sentiment... Je pense que la solution à deux États fonctionne mieux", a-t-il déclaré aux journalistes, tandis que Netanyahu est resté silencieux.

Pourtant, quelques heures plus tard, lors d'une autre conférence de presse,  Trump semblait désireux de clarifier ses remarques antérieures en ajoutant qu'une solution à un seul État était toujours sur la table.

"En fin de compte : Si les Israéliens et les Palestiniens veulent un seul État, c'est d'accord avec moi", a-t-il dit. "S'ils veulent deux états, ça me va. Je suis heureux, s'ils sont heureux."

"Je suis un facilitateur. Je veux voir si je peux conclure un accord pour que les gens ne soient plus tués", a-t-il conclu.

Il a également promis que le plan de paix tant attendu géré par son gendre et conseiller principal Jared Kushner serait "très équitable".

"Il aime Israël, mais il va aussi être très juste avec les Palestiniens", a déclaré Trump lors de la conférence de presse de 84 minutes, ajoutant que le plan devait être publié dans les trois ou quatre prochains mois.

Les déclarations de Trump se sont heurtées à une forte résistance de la part des politiciens israéliens ; le chef du parti intérieur juif et ministre de l'Éducation Naftali Bennett a menacé hier de quitter le gouvernement si un État palestinien était créé. MK Moti Yogev a ajouté qu'Israël étendrait sa souveraineté sur toute la zone située entre le Jourdain et la mer Méditerranée.

"Il n'y a pas eu d'État palestinien et il n'y aura jamais d'État palestinien. Israël restera juif", a-t-il déclaré.

Netanyahu avait plus tard déclaré aux journalistes qu'il ne s'opposait pas au "label" de deux Etats, à la condition qu'Israël garde le contrôle total de l'environnement sécuritaire.

Entre-temps, les responsables palestiniens ont exprimé des doutes quant à la sincérité des propos du Président.

"Les mots de l'administration Trump vont à l'encontre de leurs actions et leur action est absolument claire[et] détruit la possibilité d'une solution à deux États", a déclaré à la presse l'envoyé palestinien expulsé auprès des États-Unis Husam Zomlot.

Le ministre des Affaires étrangères de l'Autorité palestinienne (AP), Riyad Al-Maliki, a également réitéré hier soir que l'AP maintient que "l'administration étatsunienne actuelle a mené une guerre ouverte contre le peuple palestinien ".

Hier soir, l'AP a tenu une réunion en marge de l'Assemblée générale avec plus de 40 envoyés internationaux, ministres des affaires étrangères et diplomates du Conseil de sécurité, pour discuter des perspectives de paix et obtenir un soutien contre le plan de paix étatsunien. Avant les derniers commentaires de Trump, on ne pensait pas que l'accord incluait un État palestinien.

"L'objectif principal de cette réunion était de protéger la solution à deux États qui permet aux Palestiniens de créer un État indépendant, viable et continu géographiquement, aux frontières de 1967, avec Jérusalem-Est comme capitale", a déclaré Al-Maliki.

Traduction SLT

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