Quand France 2, au travers d'un reportage d'Envoyé spécial réalisé par Yann Arthus Bertrand réhabilite l'image de la dictature de Sassou Nguesso en aseptisant complètement l'image du régime françafricain du Congo-Brazzaville soutenu par l'Etat français pour cause de pétrole. Un article signé Rigobert Ossebi.
« Occupez-vous de mes pauvres, je m’occupe de mes riches ! » (Sassou NGuesso à une responsable de l’Union Européenne.)
AVANT PROPOS : Cet article traite de l’envers du décor d’un merveilleux documentaire sur un orphelinat à Brazzaville, la Maison de Nazareth diffusé sur France 2 dans Envoyé Spécial le 26/09/13. L’amour, la volonté d’une femme exceptionnelle permettent d’élever et de rendre heureux, très heureux, une cinquantaine d’orphelins qui sont devenus frères et sœurs dans une même famille, celle de Maman Marie-Thérèse. Cette Congolaise, et non le documentaire, avec tous ses enfants sont porteurs d’espoir et d’un amour infini pour tout un pays. Le Congo est devenu PPTE du fait du machiavélisme d’un homme, il est du devoir de chacun de nous de veiller à ce qu’il ne nous oblige pas à devenir tous des mendiants. Ses mendiants. Tel est l’objet de l’article.
De toutes les armes sur lesquelles le dictateur congolais veille le plus jalousement, la pauvreté de son peuple est celle qui lui tient le plus à cœur. Elle lui a déjà rapporté très gros, l’effacement de ses dettes, et il n’est pas question pour lui qu’il l’éradique malgré toutes les richesses dont lui seul et sa famille profitent. Alors Sassou NGuesso en prend soin en pillant chaque jour un peu plus « son pays ». Il laisse toujours à autrui la responsabilité et la charge financière de s’occuper de sa malheureuse population. Le navire hôpital Mercy Ships à Pointe Noire en est un exemple récent.
En une trentaine d’années du pouvoir absolu de l’autocrate congolais, les médias internationaux et principalement français ne se sont, qu’en de très rares occasions, intéressés à ce qui se passait chez lui.
Quasiment aucun écho quand, pour conquérir, reconquérir et conserver son pouvoir, il a fallu tuer, voler, piller, violer, assassiner, massacrer, « génocider », étriper, supprimer, exploser, écrabouiller, enterrer vivants un Cardinal, des présidents, des femmes, des enfants, des hommes jeunes et vieux.
Pourtant depuis peu, un peu sous Sarkozy et pas mal depuis l’arrivée de François Hollande, Denis Sassou NGuesso n’enregistre que des déconvenues. Assailli, sali, trainé dans la boue de procédures judiciaires infâmantes, avec leur lot de perquisitions et d’interpellations de personnalités les plus marquantes de son pouvoir, il serait illusoire de croire qu’il ne réagit pas et qu’il n’organise pas de contre-attaques sur tous les fronts ; même sur ceux où on l’attend le moins ! Dans son déclin inéluctable, le dictateur a le bras long et encore puissant, même si l’on se bouscule de moins en moins pour lui serrer la main. (Sauf en Espagne peut-être, lorsqu’il jette à des villageois des enveloppes pleines de billets….)
Tout le monde sait maintenant que Brazzaville est le siège d’un « mercato » permanent. De toute part convergent vers le palais du dictateur des politiques, des journalistes, en perte de vitesse ou pas, qui font allégeance au prétexte d’une conférence ou d’une étude toujours bidon. L’intérêt matériel est évident et, déclaré ou pas, le tyran sait se montrer généreux envers ses obligés. Comme l’a bien souligné l’un de ses nervis patentés, Jean Yves Ollivier, « Sassou NGuesso use de son argent comme d’un moyen politique ».
Très récemment la télévision publique française avait annoncé pour le Jeudi 26 septembre 2013 un reportage sur le Congo, de Yann Arthus Bertrand dans l’émission « Envoyé Spécial ». Il faut que tout le monde sache bien que les publications contre le pouvoir congolais dans la presse ont, pour la plupart, été obtenues de haute lutte. Alors, cette diffusion spontanée, sans que l’on souligne lequel des Congo allait être le sujet, ne pouvait qu’intriguer les observateurs avertis.
Immixtion bizarre que cette icône de l’écologie, symbole du combat pour un monde meilleur même « Vu du ciel », qui vient jeter le regard de sa caméra dans un quartier de Brazzaville sur une merveilleuse femme au très grand cœur, Maman Marie-Thérèse. Ce nouveau venu dans ce paysage trouble et nauséabond ne manque pas de surprendre tant son image séduisante contraste avec la biographie sanguinolente de la dictature qui l’accueille. On le présente comme un réalisateur engagé, pourtant on lui a déjà reproché sa proximité avec des multinationales, des industriels « naturicides » qu’il n’a jamais dénoncés. Il avait également soutenu la candidature du Qatar pour l’organisation de la Coupe du Monde de football en 2022. Cela lui a valu le surnom « d’éco-Tartuffe », mais grâce aux belles images qu’il prend, sa bonne gueule et sa voix enjôleuse, cela ne lui a jamais empêché de bien vendre ses photos et ses documentaires.
Alors comment expliquer que ce grand professionnel de l’image, en dehors de l’exceptionnel beauté du sujet qu’il a traité à Brazzaville, ait réalisé un film dans un Congo complètement aseptisé visuellement :
- Pas la moindre référence historique ( guerres civiles, explosions).
- Aucune référence au chef de l’Etat au pouvoir depuis trois décennies, son nom n’est jamais prononcé.
-Aucun élément économique sur la richesse pillée du Congo (pétrole, bois, minerais) qui contraste avec la pauvreté de l’héroïne du documentaire et de la population.
- Aucun élément qui vienne souligner la carence d’un soutien officiel « de l’Etat Congolais ».
- Pas le moindre militaire, pas le moindre policier, pas la moindre arme dans le champ de la caméra ! – Pas le moindre véhicule de luxe non plus à l’écran qui laisserait penser que les difficultés matérielles de l’orphelinat ne sont pas une fatalité. Pas de référence non plus aux dépenses somptuaires des gens au pouvoir au regard de l’extrême pauvreté d’une grande partie de la population (anniversaire à Saint Tropez, Biens Mal Acquis etc.).
Yann Arthus Bertrand s’émerveille seulement (comme nous d’ailleurs) du courage, de la volonté et de l’amour qui illuminent tous les visages de cette famille très nombreuse. A aucun moment il ne s’étonne, ni ne soulève un élément qui pourrait mettre en avant la défaillance de l’Etat que préside l’Oyocrate. Difficile de croire que parmi les 53 enfants, il n’y ait pas d’orphelins du 4 mars 2012 ? Durant tout le documentaire, l’eau et l’électricité sont toujours présentes. Pas le moindre bidon jaune n’apparaît à l’écran. C’est bien connu, le Congo de Sassou NGuesso ignore totalement les coupures et les pénuries en tous genres ! Les images du marché relèvent d’un film publicitaire, les commerçantes sont souriantes et rayonnantes de bonheur. Décidément, ce Congo filmé par ce sorcier blanc de l’image est un pays dans lequel il fait bon vivre ! Mais complètement coupé de la réalité congolaise !
CONGO NKAYI 25 SEPT 2013
Alors pourquoi tant de complaisance à l’égard du dictateur congolais ? Yann Arthus-Bertrand est membre du comité d’administration de la Fondation Chirac, fondation créée en 2008 par l’ancien chef de l’État français Jacques Chirac. Voilà au moins une excellente raison de ne pas être contrariant avec l’ami de toujours, le tortionnaire et chef de guerres civiles Denis Sassou NGuesso.
Pendant que toutes les misères assaillent sa population, sans bourse délier, le dictateur attend que des ONG viennent fournir les médicaments et vaccins dont elle a besoin, ou que des pétroliers viennent offrir quelques bancs d’école. Pour l’orphelinat, la Maison de Nazareth, un appel aux dons a été lancé. C’est bien sûr que l’émergence du Congo n’est plus très éloignée !
Congo salle de classe sans table-banc
Pourquoi Yann Arthus Bertrand ne s’étonne-t-il pas que la moitié du budget mensuel de Maman Marie Thérèse, 2000 euros, soit consacré à payer l’école privée ? Parce que cela l’obligerait à souligner la carence de l’Etat congolais !
A la fin du documentaire, il apparait le nom d’Ingrid Van Galen, celle qui a introduit Jacques Attali à Brazzaville,une grande amie de l’Oyocrate. Elle est depuis son retour de 1997 sa grande communicante chèrement payée. Voir l’article » Attali, très cher conseiller de Sassou N’Guesso au Congo« . Ce documentaire a-t-il été commandé par Sassou NGuesso ? Avec dans le générique la présence de cette grande intrigante, que déjà en 1999 Antoine Glaser rappelait qu’elle était surnommée « la Mata-Hari d’Attali », cela ne serait pas du tout impossible ! De plus, sur le site consacré à l’orphelinat (http://www.associationbadao.org/fr/remerciements/ ) dans les remerciements figure le nom de Jean Paul Pigasse. Alors là, tous les doutes sont permis !
Pire encore, un petit soupçon d’exploitation de la charité humaine sur le dos de la « misère congolaise » ne pourrait-il pas poindre ? Rien d’impossible lorsque l’on voit la débauche de moyens pour secourir une Maman qui n’a besoin que de deux mille euros par mois pour s’occuper de ses 53 enfants ! Où ira tout l’argent qui sera collecté ? Maman Marie Thérèse et son orphelinat ont-ils reçu une part de la vente du film à Envoyé Spécial ? Ce serait la moindre des choses !
« Dictateur » ! Toi qui gaspille l’argent du peuple au Forum des Fourbes, à Saint Tropez et en Espagne, au lieu de laisser les Congolais appeler à la charité, élimine la pauvreté dans la Maison de Nazareth et dans toutes les maisons du Congo !
Par Rigobert OSSEBI
Maître Franc-maçon, Grand Enfant, Grand guerrier de la République, Denis Sassou Nguesso, toi qui a ensanglanté le Congo durant des années pour revenir au pouvoir perdu contre Lissouba, la République te remercie vivement. Le pétrole, le bois et toutes les autres richesses du Congo livrées gracieusement à la République font de toi un de ses serviteurs qui trouvent toujours les portes de l’Elysée ouvertes : en été comme en hiver ! La République te salue et te garantit son soutien indéfectible. Franc-maçonniquement !
Le massacre du Beach, fut perpétré par des soudards proches du régime dictatorial de Sassou Nguesso. Il est l’ultime conséquence de la terrible guerre civile qui a ensanglanté le Congo-Brazzaville et a fait des dizaines de milliers de morts. Une guerre civile pendant une année entière à partir de décembre 1998 sous l'égide de l'Elysée, Elf et l'Etat-major français pour assurer le renversement du Président Lissouba qui vendait le pétrole trop cher.