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Franc CFA. Après la décision du président béninois de décoloniser son économie vis à vis de la France, le régime français va-t-il intervenir au Bénin ?

par SLT 10 Novembre 2019, 19:30 Bénin Talon Franc CFA Décolonisation Economie Françafrique France néocolonialisme Kadhafi Libye Articles de Sam La Touch

Le Président Patrice Talon a ordonné le retrait immédiat des réserves de change du franc CFA de son pays déposées à la Banque centrale française. Une telle décision a été longtemps taboue et aucune autre (néo)colonie française ne l'a jamais fait. Selon Taarifa, cela marque une volonté du Bénin de décoloniser son économie de la France. On se souvient que le projet de Kadhafi de créer un dinar-or pour l'Afrique avait été l'une des raisons essentielles de l'intervention de la France et des Etats-Unis pour détruire le régime de Kadhafi et la Libye.
- De nouveaux e-mails d'Hillary Clinton révèlent les raisons de la guerre menée par la France contre la Libye de Khadafi
- Comment le régime français sous Sarkozy a détruit le régime de Kadhafi et la Libye en 2011 et comment Hollande et Macron ont continué le sale boulot
- Les vraies raisons du renversement de Kadhafi : le Dinar or (Vidéo)

Les vraies raisons du renversement de Kadhafi : le Dinar-Or Après la récente divulgation d'anciens emails d'Hillary Clinton (l'affaire "Mailgate"), retour sur ce reportage de Russia Today diffusé en mai 2011 : derrière les raisons humanitaires invoqéues par nos médias et nos politiques, le leader libyen aurait été renversé notamment parce qu'il voulait créer une monnaie africaine, le "Dinar-or", basé sur l'or et concurrente du Dollar.

Alors, la question qui se pose est de savoir si le régime néocolonial français de la Vème République va également intervenir contre le gouvernement actuel béninois et le Bénin comme il l'a fait auparavant en Afrique ?


C'est ce qu'allègue Moon of Alabama : "La France contrôle toujours les réserves de devises de ses anciennes colonies africaines. Mais la Françafrique et la Zone franc touchent à leur fin. Les Français n'aimeront pas cela et peuvent, comme ils l'ont fait en Libye, bien intervenir."

Sur RFI, Martial Ze Belinga explique la nécessité de décoloniser l'économie africaine et sortir de la "rente coloniale" du franc CFA :

"C’est un blocage politique, c’est une rente ancienne, c’est une rente historique. Pendant longtemps, 100% des réserves de la zone étaient conservées au Trésor public français. Et même quand on est passé à 65% dans les années 1970, les banques centrales africaines continuaient de verser quasiment 100% au Trésor public français. Donc, de toute façon, c’est une rente et ça fait partie des rentes coloniales indubitablement.

Une rente coloniale... À un moment donné, il faut que les sociétés s’expriment - et là les sociétés africaines se sont exprimées - il faut que les sociétés politiques africaines s’expriment. C’est encore à mon sens un petit peu insuffisant parce qu’il faut savoir que la monnaie est aussi du ressort des Parlements. On l’a oublié. On pointe le regard sur les chefs d’État africains, soit, mais dans les Constitutions africaines, les Parlements africains ont leur mot à dire.

On est très surpris de voir par exemple, et moi à titre personnel, que les oppositions politiques [ne se sont pas] empressées de prendre la parole sur ce point-là. Alors qu’elles n’ont pas été consultées pour la dévaluation, elles ne sont pas consultées pour les mouvements de l’euro qui impactent le franc CFA. Donc, en fait, on est à un stade où il va falloir effectivement que les hommes politiques prennent leurs responsabilités, de la même façon qu’un certain nombre d’auteurs, d’intellectuels et un mouvement social ont pris [les leurs].

Mais je crois que pour aller plus loin, puisqu’on est dans un processus de décolonisation économique, il s’agit aussi pour les sociétés coloniales, et là on parle de la France en particulier, de comprendre son intérêt, l’intérêt que les sociétés coloniales vont avoir à générer un nouveau rapport avec le monde. Et ce rapport doit être un rapport qu’en théorie des jeux, on appelle des jeux à somme positive, gagnant-gagnant. Il faut construire des jeux gagnant-gagnant désormais. Et les anciens modèles ne fonctionneront pas. Ils ne fonctionneront plus entre les Africains et l’Europe, entre les Africains et le reste du monde, mais ils ne fonctionneront plus non plus entre une partie des élites africaines et les peuples africains. Et le franc CFA en fait n’est qu’une partie de ces questions-là."

Aux dernière nouvelles, Paris avait laissé entendre la possibilité d'une telle action. En effet, le ministre français de l'économie, Bruno Le Maire, avait déclaré « nous restons ouverts à une réforme ambitieuse » du franc CFA, mais « il y a une condition… C’est que la proposition vienne des États membres de la zone franc ». Maintenant que le président béninois l'a pris au mot, on attend la réaction du régime néocolonial français connu pour ces nombreuses actions de déstabilisation dans ses (néo)colonies. Paris facilitera-t-il cette décolonisation économique ou bien aura-t-il recours à ces procédés néocoloniaux brutaux françafricains pour poursuivre le pillage ?

- Histoires françafricaines

 

A suivre...

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