Haley menace les membres de l'ONU : Trump "surveillera" ceux qui voteront contre la reconnaissance de Jerusalem
Article originel : Haley Threatening UN Members: Trump 'Will Be Watching' Who Votes Against U.S. Recognition of Jerusalem
Par Noa Landau
Haaretz
Traduction SLT
Lettre de l'envoyée étatsunienne, obtenue par Haaretz, remise un jour avant la résolution rejetant la proposition étatsunienne qui devrait être adoptée à une large majorité à l'Assemblée générale.
L'ambassadeur étatsunien aux Nations unies, Nikki Haley, a envoyé une lettre aux représentants des États membres de l'ONU, les mettant en garde contre le soutien à une résolution rejetant la reconnaissance par le président Donald Trump de Jérusalem comme capitale d'Israël.
La résolution, qui devrait être adoptée à une large majorité, doit être mise aux voix jeudi.
"La présidente suivra attentivement ce vote et m' a demandé de faire rapport sur ceux qui ont voté contre nous", a-t-elle écrit dans une lettre obtenue par Haaretz. "Merci de votre attention, et n'hésitez pas à contacter mon équipe pour toute question ou préoccupation."
"Le Président suivra attentivement ce vote et a demandé que je fasse rapport sur ceux qui ont voté contre nous" La lettre @nikkihaley envoyée ce soir aux membres de l'ONU??: pic. twitter. com/nPl8ilQLxM?
Noa Landau (@noa_landau) 20 décembre 2017
Haley a ajouté : "Comme vous le savez, l'Assemblée générale examine une résolution sur la récente décision du Président Trump concernant Jérusalem. En considérant votre vote, je vous encourage à savoir que le président et les États-Unis prendront ce vote personnellement".
"Il y a vingt-deux ans, le Congrès étatsunien a déclaré que Jérusalem devait être reconnue comme la capitale d'Israël et que l'ambassade des États-Unis devait être transférée à Jérusalem. Le Président Trump a affirmé cette déclaration en reconnaissant officiellement Jérusalem comme la capitale d'Israël. Toutefois, l'annonce du Président n'affecte en rien les négociations sur le statut définitif, y compris les frontières spécifiques de la souveraineté israélienne à Jérusalem. Le président s'est également assuré de soutenir le statu quo des lieux saints de Jérusalem et n'a pas plaidé pour une modification des arrangements au mont du Temple/Haram al-Charif."
Haley a ajouté : "L'annonce des États-Unis est une reconnaissance du fait que la paix est la plus avancée, et non pas en retrait, alors que toutes les parties sont honnêtes que Jérusalem est la capitale d'Israël depuis la fondation du pays il y a près de soixante-dix ans".
"Je sais que de nombreux membres de l'Assemblée générale sont également attachés à la cause de la paix", a écrit Haley, demandant aux États membres d'examiner si une telle résolution ne va pas seulement alimenter "la rhétorique enflammée et la violence".
Haley a souligné que les États-Unis "ne demandaient pas à d'autres pays[de] déplacer leurs ambassades à Jérusalem ", mais qu'ils "vous demandaient simplement de reconnaître l'amitié historique, le partenariat et le soutien que nous avons étendus et de respecter notre décision concernant notre ambassade".
Aux Nations Unies, on nous demande toujours de faire plus et de donner plus. Ainsi, lorsque nous prenons une décision, à la volonté du Ppl étatsunien, lorsque nous ne savons pas où nous pouvons trouver notre ambassade, nous ne nous attendons pas à ce que ceux que nous avons aidés nous ciblent. Le jeudi, il y aura un vote critiquant notre choix. Les États-Unis prendront des noms. photo. twitter. com/ZsusB8Hqt4
Nikki Haley (@nikkihaley) 19 décembre 2017
Haley a également tweeté mardi que les États-Unis surveilleront la décision concernant Jérusalem et "prendront les noms" de ceux qui critiquent le mouvement imminent de leur ambassade.
"À l'ONU, on nous demande toujours de faire plus et de donner plus", a indiqué Haley sur Twitter mardi. "Ainsi, lorsque nous prenons une décision, à la volonté du ppl étatsunien, nous ne savons pas où trouver notre ambassade, nous ne nous attendons pas à ce que ceux que nous avons aidés nous ciblent. Le jeudi, il y aura un vote critiquant notre choix. Les USA prendront des noms."
L'Assemblée générale des Nations Unies se réunira jeudi à 17 heures, heure d'Israël (10 heures, heure de l'Est), pour un débat d'urgence sur la reconnaissance unilatérale par les États-Unis de Jérusalem comme capitale d'Israël. La Turquie et le Yémen ont demandé la tenue de cette réunion après qu'un projet de résolution égyptien contre la reconnaissance a été présenté au Conseil de sécurité et que les États-Unis y aient opposé leur veto, bien que les 14 autres membres du Conseil aient voté en sa faveur.
Dans un souci d'éviter l'embarras, Israël a donné pour instruction à ses missions diplomatiques de chercher à rencontrer des hauts fonctionnaires pour les persuader d'ordonner à leurs représentants auprès des Nations Unies de s'opposer, de ne pas appuyer ou, à tout le moins, de ne pas prononcer un discours à l'Assemblée générale. Parmi les raisons pour lesquelles il a été demandé aux ambassadeurs de citer que Jérusalem était la capitale de facto d'Israël bien avant que les États-Unis ne la reconnaissent comme telle, il a été avancé qu'une résolution de ce genre aux Nations Unies nuirait aux efforts des États-Unis en vue d'un accord de paix dans la région, que cette résolution stimulerait la terreur et la violence dans la région et que les mesures unilatérales prises par les Nations Unies feraient plus de mal que de bien. Les envoyés s'engageront également à maintenir la liberté de religion et le statu quo dans la ville.