La fin du colonialisme français ? Une omerta française !
Un article du Réseau Voltaire publié récemment ("La fin du colonialisme français") évoque l'échec des stratégies de domination coloniale française et britannique. Cet article analyse de manière fort pertinente l'échec de la stratégie de reconquête coloniale franco-britannique en Syrie (relevant du siècle dernier) face au partage de la région qui se dessine entre la Russie et les Etats-Unis. Pourtant ce papier semble proposer une vision géopolitique sélective de l'action française dans le monde. Car si l'alliance franco-britannique n'a pu reproduire en Syrie dans le cadre de l'OTAN sa domination militaire sur la Libye, il n'en demeure pas moins vrai que la France poursuit de manière implacable une politique de consolidation coloniale de son pré-carré francophone en Afrique. Peut-on passer sous silence la politique de l'Etat français en Afrique en se focalisant uniquement sur le proche-orient ? On peut sérieusement en douter tant la politique actuelle de l'Etat français tend à renforcer sa présence militaire dans ses ex-colonies et à soutenir politiquement, militairement et économiquement les dictateurs qu'elle a installés au Togo, au Tchad, au Congo-Brazzaville, au Burkina Faso, au Cameroun, au Gabon, au Togo... (voir les photos, en fin de billet, de ces dictateurs installés par Paris - qui n'ont rien à envier à Assad - défiler à l'Elysée est toujours un grand moment). Sans compter sur les succès militaires français récents en Côte d'Ivoire, en Libye et au Mali et sans compter sur la loi de programmation militaire qui envisage de renforcer la position militaire française dans la région du Sahel avec peut-être une prochaine offensive en Centrafrique. L'exception syrienne n'a sûrement pas valeur de règle à moins de passer sous silence la substantifique moelle de la politique étrangère française . Et à évacuer de son analyse les stratégies coloniales et prédatrices de l'Etat français en Afrique on en finit par prendre des vessies pour des lanternes, et à généraliser quelque peu hâtivement.
Il est déplorable que les analyses géopolitiques passent sous silence, y compris dans la plupart des médias alternatifs, les crimes coloniaux commis par l'Etat français en Afrique dans ses "anciennes" colonies.
La presse ainsi que de nombreux journalistes et géopolitologues nationaux semblent encore souffrir d'un scotome à l'endroit de la politique étrangère de leur pays envers l'Afrique, cette vache à lait de la République. Ce sein (africain) torturé et mutilé que l'on ne saurait voir mais qui rapporte tant à l'économie nationale ? Attention au racialisme de légitimation!
Quelques rappels contre l'amnésie ambiante soigneusement cultivée dans les rédactions qui favorisent la reconduction de la barbarie et de son cortège de légitimations racialistes :
- Le dictateur Sassou et ses tirelires à Paris
- Les bons enfants noirs de la République française.
- Le dictateur Déby soutenu par Hollande réprime au Tchad
- Les nouveaux barbares : comment les USA et la France pillent l'Afrique
- Madagascar : La France a évincé le président Ravalomanana en 2009.
- Gestapo, napalm et massacres français au Cameroun (1956-1971) dans la plus grande indifférence.
- Gbagbo et les intérêts français (Cameroon Voice)
- Le « chef de guerre » Hollande va de Mali en pis...en Centrafrique
- Prochaine intervention militaire française en Centrafrique ?
- Pourquoi l’impérialisme français a lâché Bozizé, son dictateur du Centrafrique, son homme de paille ?
- Les dirigeants pro-français du coup d’Etat en Centrafrique jettent au rebut les accords pétroliers avec la Chine.
- The French African connection
- Quand Total financera l'Education nationale
- Françafrique, Forbes, pognon et UMP
Grand enfant de la République, Idriss Déby, plus tu es obéissant, plus ton règne durera dans le territoire du Tchad. La République te dit merci pour ton indéfectible fidélité. Tu as parfaitement compris que plus on s’abaisse devant le maître, plus on monte dans la chaîne des serviteurs ! Attention tout de même au mal de dos, M. Déby.
Maître Franc-maçon, Grand Enfant, Grand guerrier de la République, Denis Sassou Nguesso, toi qui a ensanglanté le Congo durant des années pour revenir au pouvoir perdu contre Lissouba, la République te remercie vivement. Le pétrole, le bois et toutes les autres richesses du Congo livrées gracieusement à la République font de toi un de ses serviteurs qui trouvent toujours les portes de l’Elysée ouvertes : en été comme en hiver ! La République te salue et te garantit son soutien indéfectible. Franc-maçonniquement !
Ô, fier enfant de la République, Blaise Compaoré, grâce à toi la République a pu se débarrasser de Thomas Sankara qui eut la folie de tenter de construire un Etat indépendant au Burkina Faso. Ton apport à la République est énorme de ce point de vue. Compaoré, l’incomparable ! Ce n’est donc pour rien que la République a fait de toi le Sage, le Grand Médiateur en Afrique de l’Ouest où tu pilotes guerres et coups d’Etat en faveur de la République et de ses alliés. Reconnaissance et Fidélité de la République !
Paul Mvondo Biya, Grand enfant de "La République" placé au pouvoir depuis 31 ans maintenant, tu as fait et continues de faire le bonheur de Total, de Perenco, de Bolloré, d’Air France, de Vilgrain, d’Orange, de Bouygues...Grâce à toi, le Cameroun est maintenu dans le juron de la République qui, de président en président, manifeste à ton égard une fidélité à toute épreuve. A l’été 2011, pour un séjour d’environ 3 semaines à La Baule où tu t’étais bien reposé avec une forte délégation, Paul Biya, tu as dépensé environ 1 million d’euros. Tu fais aussi partie des meilleurs financiers de la vie politique de la République. Qui est fidèle récolte fidélité ! C’est pourquoi, Grand enfant de la République, tu seras toujours le bienvenu sur les terres de celle-ci.
Enfant de la République Ali Bongo, le chemin de la longévité au pouvoir est par ici. François Hollande te l’indique, comme le montre la photo ci-dessous. Toi qui, comme ton feu père, finance la vie politique française de la Gauche à la Droite, tu seras toujours le bienvenu dans la maison de ton père ou de ta mère, la République. La fidélité dans la servitude est une vertu rare. Pour cela, et qu’il pleuve ou qu’il neige au Gabon, reçois les hommages appuyés de la République.
Toi, Gnassingbè II, tu es mis au pouvoir dans le territoire du Togo après 39 ans de règne de ton père, fidèle des fidèles enfants de la République. Grâce à ton père et à toi-même, la République conserve sa mainmise sur ce territoire et ses richesses après les "foucades indépendantistes" de Sylvanus Olympio et ses amis. Grâce à toi, le Port Autonome de Lomé, le seul port en eau profonde de l’Afrique Occidentale Française vivifie Bolloré et alimente l’économie de la République. Grand Enfant de la République, peu importe le nombre de morts et de perclus à vie que tu fais pour contrer les Africains du Togo. Tant que c’est pour la bonne cause : la survie de tutelle française, ça passe et passera. Les portes de la République te sont ouvertes le jour comme la nuit, comme ce fut le cas pour ton feu père Etienne Gnassingbè