La guerre au Yémen s'intensifie, selon le responsable des droits de l'homme des Nations unies (Middle East Monitor)

La guerre au Yémen s'intensifie, selon le responsable des droits de l'homme des Nations unies
Article originel : Yemen war ‘escalating’, says UN human rights chief
Middle East Monitor

Traduction SLT

Yemen [Sarwar Ahmed/MiddleEastMonitor]

Le nombre de victimes civiles augmente au Yémen, avec près de 6 000 civils tués au cours du conflit qui dure depuis trois ans, a indiqué hier le Haut-Commissariat des Nations Unies aux droits de l'homme.

"La recrudescence des combats dans le gouvernorat du sud-ouest de Taiz est particulièrement préoccupante. Les civils sont sous le feu des tirs de toutes parts, tandis que les Houthi et les forces affiliées lancent des attaques de sniper et des bombardements aveugles, et que la coalition dirigée par les Saoudiens continue de mener des frappes aériennes ", a déclaré Zeid Ra'ad Al-Hussein.

Vingt-sept personnes ont été tuées et 76 autres blessées au Yémen entre le 1er et le 8 février, soit plus du double du nombre confirmé de victimes civiles de la semaine précédente, a prévenu Al-Hussein.

"Les chiffres réels sont probablement plus élevés. La plupart des pertes ont été presque également attribuées aux belligérants - 48 à la coalition et 51 aux forces houthi. Deux ont été tués par des drones, un par Al-Qaïda, et dans un cas l'auteur est inconnu."

Depuis janvier 2015, 547 personnes auraient été tuées par des frappes de drones et 62 autres blessées selon le Bureau du journalisme d'investigation.

"Les parties en conflit sont tenues de veiller constamment à épargner la population civile, dans le respect des principes de distinction, de proportionnalité et de précaution. Je leur rappelle que toute attaque intentionnelle et directe contre des civils ou des biens de caractère civil est considérée comme une violation grave du droit international humanitaire et qu'ils devraient prendre toutes les précautions possibles pour éviter, et en tout état de cause réduire au minimum, l'impact de la violence sur les civils ", a poursuivi M. Al-Hussein.

L'Armée nationale du Yémen (ANY) dirigée par le Président Abd Rabbuh Mansur Hadi, internationalement reconnu, a confirmé hier sur Telegram que des "progrès significatifs" ont été réalisés à Taiz après de "durs combats" avec les Houthis. La plupart des combats ont eu lieu près du village d'Al-Shaqab, un district de Taiz.

Dans le gouvernorat d'Al-Baydah, dans le sud du Yémen, la coalition dirigée par les Saoudiens a pris pour cible le groupe armé Houthi dans la région d'Al-Mansoura, à l'ouest de la province de Nita.

La semaine dernière, l'ANY a repris le district de Hays dans le gouvernorat du sud de Hudaydah, une ville portuaire stratégique. Hier, l'ANY a rapporté sur Telegram que ses forces avaient avancé vers le nord de Hays, aux côtés des forces du Congrès général du peuple fidèles au défunt président Ali Abdullah Saleh.

Dans le nord du gouvernorat de Lahj, l'ANY a lancé une offensive surprise contre les Houthis stationnés dans la direction d'Al-Qubaytah. La coalition dirigée par les Saoudiens continue d'appuyer les forces terrestres par des frappes aériennes.

La guerre civile au Yémen a éclaté en septembre 2014 lorsque les Houthis ont pris Sana' a, forçant le président Abd Rabbuh Mansur Hadi, reconnu internationalement, à réinstaller son gouvernement dans la ville méridionale d'Aden. En mars 2015, Hadi a demandé à une coalition dirigée par les Saoudiens d'intervenir militairement pour stopper les avancées de Houthi.

L'impasse de trois ans est maintenant terminée,avec l'ANY provoquant des tensions militaires sur plusieurs fronts à l'ouest, au nord et au sud du Yémen.