Le Cameroun s'enfonce de plus en plus dans la violence (Washington Post)

Le Cameroun s'enfonce de plus en plus dans la violence
Article originel : Cameroon is spiraling further into violence
Par Siobhán O'Grady
The Washington Post

Cameroun Police (c) Getty images

Les autorités camerounaises ont annoncé cette semaine que le président Paul Biya avait été réélu - encore une fois. Biya dirige le pays depuis 1982, ce qui fait de lui le deuxième président le plus longtemps en poste en Afrique. A 85 ans, il est aussi le plus vieux du continent.

Mais l'élection de cette année, qui a eu lieu le 7 octobre, s'est déroulée dans des circonstances inhabituelles : Depuis 2016, ce pays d'Afrique centrale, partenaire clé des États-Unis en matière de sécurité, est dangereusement au bord de la guerre civile entre les séparatistes anglophones et son gouvernement, dominé par des francophones.

Les cercles d'élite au Cameroun sont largement contrôlés par les francophones, tandis que les anglophones sont régulièrement négligés pour les postes ministériels de haut niveau. Cette marginalisation fait l'objet de plaintes depuis des décennies, mais des troubles ont éclaté à la fin de 2016 après que des citoyens anglophones se sont plaints que de plus en plus d'enseignants et de juges francophones étaient envoyés pour enseigner dans leurs écoles et présider leurs tribunaux.

Les militaires ont réagi violemment aux manifestations anglophones, tuant certains manifestants et en rassemblant d'autres. Les dures représailles n'ont fait qu'enrager les anglophones, qui ont donné un soutien croissant à un mouvement armé qui tentait de créer un État sécessionniste anglophone appelé Ambazonia...

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Il y a aussi des soupçons de fraude au sujet des votes qui ont été exprimés. Selon le décompte officiel, Biya a obtenu 71 pour cent des voix et a même obtenu de bons résultats dans certaines régions anglophones où il a peu de soutien. Maurice Kamto, le deuxième dauphin le plus proche, n'a obtenu que 14 % des voix.

Même la chaîne de télévision publique camerounaise s'est retrouvée dans une position délicate après que Transparency International se soit rendue dans le pays pour observer les élections - une affirmation que l'organisation a ensuite réfutée. "Une tentative délibérée d'usurper l'identité de Transparency International ou de dépeindre sciemment des personnes non affiliées comme des employés de l'ONG de surveillance anti-corruption est totalement inacceptable ", a déclaré le groupe dans un communiqué.

Tout cela a renforcé les soupçons que le vote a été truqué dès le départ. Kamto a déclaré dans une déclaration qu'il " rejetterait solennellement et catégoriquement ces résultats fabriqués et refuserait de reconnaître la légitimité du chef de l'Etat "...

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Traduction SLT

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