Le NHS est-il débordé par l'arrivée de patients atteints de la COVID-19 ?
Article originel : Is the NHS overwhelmed by incoming COVID-19 patients?
Par Ludovic Noble
Off Guardian, 28.01.21
Une femme a été arrêtée à son domicile après avoir posté une vidéo d'elle errant dans l'hôpital royal du Gloucestershire apparemment vide. La vidéo semble en contradiction avec l'impression laissée par les médias grand public : les hôpitaux sont pleins de patients COVID-19 et ne peuvent pas faire face.
Elle semble être en contradiction avec les rapports des médecins et des infirmières qui insistent sur le fait qu'ils sont effectivement occupés et qu'ils travaillent par équipes avec des récupérations extrémement longues pour faire face au stress supplémentaire causé par la COVID-19. Alors, que se passe-t-il ?
La réponse semble être compliquée. Voici un résumé de la situation selon les données :
- Les hôpitaux sont débordés, mais pas à cause d'un afflux de patients atteints de la COVID-19.
- Ils sont débordés parce que le NHS est déjà débordé et a réduit sa capacité d'accueil et renvoie chez eux les personnes dont le test COVID-19 est positif.
- Le nombre de personnes atteintes de la COVID-19 dans les hôpitaux est important, mais le nombre de personnes arrivant dans les hôpitaux avec la COVID-19 est à peu près le même (un peu plus mauvais) qu'une mauvaise saison de grippe.
Selon la feuille de calcul officielle du NHS Beds Time-series 2010-11 et suivantes (XLS, 93KB) (télécharger ici), le taux d'occupation des lits de nuit est en fait inférieur à celui des années précédentes [1].
La raison en est plus ou moins expliquée dans cet article de la BBC : les lits sont supprimés afin que les lits restants puissent être espacés pour éviter l'infection.
La raison pour laquelle le personnel est si occupé, alors qu'il y a en fait moins de patients à l'hôpital que la normale, est due aux mesures prises pour empêcher la propagation de l'infection. Ces mesures consistent à renvoyer les médecins et les infirmières chez eux lorsqu'ils sont positifs à la COVID-19, à les soumettre à des procédures anti-infectieuses et, comme mentionné, à réduire le nombre total de lits disponibles afin de les espacer (le nombre total de lits de nuit a été réduit d'environ 10 000 au cours de cette période).
En outre, le NHS était déjà un système de santé débordé. avait déclaré le Dr Mark Holland, président de la Society for Acute Medicine (SAM), en 2016 :
Le volume de patients et la gravité de la maladie sont tels que nous fonctionnons maintenant à la limite du possible.
En 2018, le Guardian a rapporté :
Quatre unités de soins intensifs (USI) sur cinq doivent envoyer des patients dans d'autres hôpitaux en raison de la pénurie chronique de lits et de personnel.
Il est donc plausible que la réduction de la capacité des lits et le renvoi du personnel chez lui rendraient le NHS encore plus débordé qu'il ne l'était auparavant. La question qui se pose maintenant est la suivante : Les nouveaux patients atteints de la COVID-19 contribuent-ils de manière significative à la surcharge du NHS ?
Selon cette feuille de calcul officielle du NHS, intitulée January 2021 COVID Publication (XLSX, 12,8MB) (à télécharger ici), le nombre de personnes admises à l'hôpital avec la COVID-19 chaque jour en Angleterre était d'environ 300 au début du mois de novembre. Il a atteint environ 1 000 au début du mois de janvier [2].
Ce nombre de personnes admises à l'hôpital avec la COVID-19 est comparable au nombre de personnes admises à l'hôpital avec la grippe pendant une année de mauvaise grippe. Je n'ai pas pu trouver de données officielles sur les admissions historiques pour la grippe. Cependant, si nous utilisons cet article de la BBC comme référence :
environ 5 000 personnes ont été admises à l'hôpital avec la grippe au cours de la première semaine de janvier [en 2018].
2018 a été une mauvaise année pour la grippe. Le nombre de personnes admises à l'hôpital avec le COVID-19 en Angleterre au cours de cet hiver a atteint environ 1 000 personnes par jour, soit environ 7 000 personnes par semaine. 2018 a été une année de mauvaise grippe, on peut donc dire que cette année est comparable (un peu moins bonne) à une année de mauvaise grippe.
En conclusion, le NHS est débordé, mais pas parce que les patients sont hospitalisés avec le SRAS-CoV-2 à un rythme extraordinaire. Le NHS est débordé parce que (1) le système est déjà débordé et (2) les hôpitaux travaillent à capacité réduite.
Bien sûr, cette discussion introduit d'autres questions, à savoir, le taux d'hospitalisation serait-il plus élevé sans ces restrictions et, quoi qu'il en soit, la possibilité que le NHS soit débordé justifie-t-elle ces restrictions ? Le but de cet article n'est pas de répondre à ces questions.
Notes & Sources
- TLe taux d'occupation des lits de nuit est généralement d'environ 85 %. Cependant, il était de 50 % au premier trimestre 2020/21 et de 70 % au deuxième trimestre 2020/21. En d'autres termes : Ils ont été proportionnellement moins nombreux à l'hôpital à la fin de 2020 et début 2021 que les années précédentes. [[RETOUR]]
- Si vous utilisez ce tableur Admissions et lits quotidiens 21 janvier2021 (XLSX, 164KB) (Daily Admissions and Beds 21 January2021 (XLSX, 164KB)) sur la même page, vous pouvez être amené à croire que le nombre de personnes admises à l'hôpital avec la COVID-19 chaque jour en Angleterre a été aux alentours de 4 000. Cependant, c'est le nombre d'admissions et de "diagnostics à l'hôpital". [[RETOUR]]
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Traduction SLT
Lire aussi :
- SLT 10.01.21 Une Britannique arrêtée par la police et interdite de filmer les services du NHS après avoir filmé l'hôpital de Gloucester "vide" (Vidéos)
- SLT 9.01.21 - Le nombre de décès hier de 1325 en un jour au Royaume-Uni est gonflé par les décès de la période de Noël. Selon LS, les données britanniques révèlent en fait une moyenne presque 50% inférieure en décès quotidiens qui sont en train de s'atténuer
- SLT 8.01.21 Selon les données britanniques, le taux d'occupation des lits en Grande-Bretagne est inférieur à celui des années précédentes (Vidéo)
- SLT 5.01.21 Selon Lockdown Sceptics, la fin du 3ème confinement aurait été subordonnée à la vaccination. Selon la Dre Clare Craig : le niveau des admissions à l'hôpital et le taux de létalité sont voisins de la normale pour cette période de l'année
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