Le triste état de pauvreté des enfants aux Etats-Unis (Delaware County Daily Times)

Le triste état de pauvreté des enfants aux Etats-Unis.
Article originel : The Sad State of Poverty Among Children in America
Par  Joseph Batory*
Delaware County Daily Times

Car les enfants et les fleurs sont mes sœurs et mes frères,
leurs rires et leur beauté éclaireraient une journée nuageuse.
Et le chant que je chante est une prière aux non-croyants,
Pour venir à nos côtés, nous pouvons trouver un meilleur moyen.
- D'une chanson de John Denver : Rimes et Raisons'

En tant que nation, nous avons perdu notre chemin ! Dans les "combines politiques" des élites du gouvernement de Washington, beaucoup trop de ces élus continuent de ne poursuivre que leurs propres intérêts égoïstes. Se faire réélire, c'est tout ce qui compte pour ces gens. Ainsi, les programmes et le soutien subséquent d'individus et de groupes riches et puissants sont devenus leur priorité plutôt que le bien commun et les besoins critiques de notre nation.

L'une des "questions enfouies" dont on n'entend jamais beaucoup parler au Congrès ou à la Maison-Blanche est le taux effroyable de pauvreté chez les enfants aux États-Unis. Mais la principale défenseure des enfants aux Etats-Unis, Marian Wright Edelman, dirigeante du Children's Defense Fund, n'a jamais cessé de réclamer un meilleur traitement des enfants pauvres de notre pays. Voici ce qu'elle a écrit au président nouvellement élu en janvier :

C'est une honte nationale que 13 millions d'enfants étatsuniens (un sur cinq) vivent dans la pauvreté. En fait, les enfants sont les Etatsuniens les plus pauvres.... et plus ces enfants sont jeunes, plus ils sont pauvres. Tout cela reflète la pauvreté immorale, coûteuse et évitable, l'itinérance, la faim, les problèmes de santé, la mauvaise éducation et la violence dont souffrent des millions d'enfants qui méritent mieux. Dans le contexte de notre nation, car bien qu'ils aient le plus grand nombre de milliardaires et le produit intérieur brut le plus élevé parmi les 35 pays membres de l'Organisation de coopération et de développement économiques, les États-Unis se classent au 32e rang honteux parmi ces 35 pays pour ce qui est de l'inégalité des revenus. En fin de compte, les États-Unis sont un chef de file mondial en ce qui concerne l'écart entre les riches et les pauvres.

Selon les données fédérales les plus récentes, six millions des 13 millions d'enfants pauvres aux Etats-Unis vivent dans l'extrême pauvreté. Les États-Unis sont le plus grand pays producteur d'aliments au monde, mais 14,8 millions d'enfants étatsuniens vivent dans des ménages en situation d'insécurité alimentaire. Il y a plus d'un million d'enfants sans abri dans nos écoles ; 3,9 millions d'enfants n'ont pas d'assurance maladie. Et trop d'enfants pauvres fréquentent des écoles de qualité inférieure.

L'Organisation internationale de coopération et de développement économiques rapporte que les enfants aux États-Unis connaissent des taux de pauvreté plus élevés que dans presque tous les autres pays développés. Et ces conditions horribles parmi les pauvres de notre pays affectent de façon disproportionnée les enfants de couleur qui deviendront la majorité des enfants de notre pays d'ici 2020 et qui sont déjà la majorité de nos enfants de moins de cinq ans.

Ignorer cette situation d'un point de vue gouvernemental n'a aucun sens ! Ne vous y trompez pas. Le fait de négliger un grand nombre d'enfants vivant dans la pauvreté aura des répercussions économiques négatives à long terme sur notre pays. Les enfants pauvres sont beaucoup moins susceptibles d'obtenir un diplôme d'études secondaires et d'aller à l'université que les enfants qui n'ont pas connu la pauvreté. Refuser d'investir aujourd'hui en s'attaquant adéquatement au problème de la pauvreté aura un impact financier et sociétal beaucoup plus important à long terme, lorsque tant d'enfants pauvres deviendront sous-employés et ne réussiront pas dans notre société.

Malheureusement, le budget proposé par le président (février 2018) est axé sur la limitation et la réduction des programmes pour ceux qui ont beaucoup moins ou très peu, c'est-à-dire les enfants, les familles, les aînés et les autres adultes les plus vulnérables. Il est peu probable que l'on donne suite à bon nombre de ces coupes proposées par Trump cette année. Mais le budget du président est une prévision solide de ce qui nous attend au prochain Congrès - une confrontation constante des riches contre les pauvres.

Et pourquoi ces coupes sont-elles nécessaires ? C'est parce que le "don aux riches" du projet de loi fiscale de 2017 a créé un déficit national massif de 1,5 billion de dollars. Donc, le plan de la Maison Blanche est de compenser au moins une partie de cette manne pour les riches sur le dos des pauvres !

"C'est l'une des périodes les plus effrayantes auxquelles les enfants étatsuniens ont été confrontés dans la lutte pour uniformiser les règles du jeu parce que les 50 dernières années de progrès en matière de couverture de santé, de nutrition et d'éducation des enfants sont sous la menace", a résumé Edelman. "Nous devrions nous appuyer sur ce que nous savons fonctionner et aller de l'avant, et non pas en arrière, pour améliorer les chances des enfants qui ont besoin de notre protection. Nous exhortons le public étatsunien à se lever et à mettre fin à cette guerre contre les enfants."

Parmi nos politiques, est-ce que quelqu'un écoute ? Ou est-ce que l'un d'entre eux s'en soucie ?

* Joseph Batory est l'ancien surintendant des écoles de Upper Darby. Il est l'auteur de trois livres et de nombreux articles publiés sur la politique et l'éducation.

Traduction SLT