Les États-Unis et leurs alliés (Turquie, Qatar, Israël, Ukraine, France, Angleterre...) rallument la guerre en Syrie (MoA)

Les États-Unis et leurs alliés rallument la guerre en Syrie
Article originel : U.S., Allies Reignite War On Syria
Moon of Alabama, 30.11.24

Il semble que mon évaluation antérieure de la situation en Syrie était erronée :

    Alors que le conflit au Liban se calme, Israël et les États‐Unis ont ravivé la guerre en Syrie. Il y a eu des signes pendant un certain temps que cela allait se produire. Hier, les combattants du groupe HTS affiliée à Al-Qaïda, qui a été reconstruite et parrainée avec l’argent de la CIA, ont relancé leurs attaques contre les forces gouvernementales syriennes à l’ouest d’Alep. Les attaques des forces aériennes syriennes et russes ont pour l’instant mis un terme à leur progression. Les forces de Rudwan du Hezbollah n’ont pas encore interagi, mais sont déployées pour défendre Alep.

    Je ne m’attends pas à ce que la situation en Syrie s’aggrave davantage.
 

La situation continue de s’aggraver. J’avais sous-estimé le rôle de la Turquie dans ce dossier.

Le président Erdogan semble avoir pris le contrôle du groupe HTS et l’utilise pour poursuivre ses objectifs. Il s’agit notamment d’élargir le contrôle turc sur les terres syriennes, de nuire davantage au mouvement de résistance anti-kurde au sein de la population kurde de Syrie et d’impressionner le président élu Donald Trump qu’il peut être un allié fiable dans une lutte contre l’influence iranienne.

Les djihadistes sous contrôle turc ont attaqué la position du gouvernement syrien à l’ouest de la ville d’Alep et des commandos de diversion semblent avoir infiltré la ville elle-même. Une grande partie de cette opération est l’assaut ( de fausses) nouvelles qui l’accompagne. Les informations actuelles de la région sont beaucoup trop confuses pour indiquent avec certitude ce qui est exactement sous le contrôle de qui.

Il y a plusieurs forces qui se battent en Syrie. Le camp des rebelles turcs, soutenu par Israël, la Turquie et les États-Unis, comprend deux groupes distincts. Les anciens djihadistes d’al-Qaïda appartenant à Hayat Tarhir al-Sham [HTS] sous Abu Muhammed al-Jolani étaient, et sont probablement toujours, financés et armés par la CIA par l’intermédiaire d’acteurs supplétif au Qatar. HTS comprend un nombre important de djihadistes turkmènes et ouïghours d’Asie centrale. Le deuxième groupe est la soi-disant armée nationale syrienne qui est un groupe de mercenaires sunnites syriens payés et contrôlés par la Turquie.

Ces 'rebelles' se sont immédiatement distingués par leur comportement dépravé :

    Hala Jaber @HalaJaber - 17:40 UTC 29.11.2024

    🔴IMPORTANT🔴
    Je viens de voir une vidéo des plus macabre, montrant les soi-disant « combattants pour la liberté » soutenus par Erdogan décapitant un soldat syrien qu’ils ont capturé. Un POW (Prisonnier de guerre) en termes militaires occidentaux.
    Je pensais que les jours de méchanceté de l’Etat islamique étaient révolus, mais nous voici à nouveau en train de répéter l’histoire alors qu’on nous dit encore une fois que ce sont les bons « libérateurs ».
    La vidéo montre un soldat syrien entouré de « rebelles ».
    Il plaide avec eux et plaide pour leur foi islamique.
    Ils lui retirent la main de son cou et un type avec un énorme couteau à dents de scie procède à trancher sa gorge. Quand il est coincé, il enfonce le couteau dans le cou à quelques reprises, puis procède à la poursuite du massacre aux cris de « Allahahu Akbar ».
    Quiconque dans le monde occidental soutient ces extrémistes soutenus par l’OTAN et Israël devrait vraiment réfléchir à nouveau...

De l’autre côté du conflit se trouve l’armée arabe syrienne (qui semble avoir oublié toutes les leçons qu’elle a dû tirer de la phase précédente du conflit). Elle est soutenue par le Corps des gardiens de la révolution iranienne qui a formé et finance plusieurs groupes de combattants chiites en Syrie. Ceci est fait en étroite coordination avec le Hezbollah au Liban qui a certaines unités de ses forces spéciales Rudwan stationnées en Syrie. La Russie soutient le gouvernement syrien en Syrie et utilise actuellement son pouvoir aérien pour interrompre d’autres attaques du côté des rebelles (djihadistes).

Les Unités de protection du peuple kurde (YPG) sont un mouvement anti-turc. Elles constituent une partie importante des Forces démocratiques syriennes (FDS) qui ont été soutenues, de temps à autre, par le Pentagone dans l’est de la Syrie. Elles se battent actuellement du côté du gouvernement syrien, mais a intérêt à sécuriser les zones avec des populations kurdes importantes.

Alors qu’on savait que le conflit en Syrie allait bientôt être ravivé, l’immédiateté semble avoir été une surprise :

    Sharmine Narwani @snarwani - 9:10 UTC 9.11.2024

    Izvestia : L’attaque terroriste majeure sur #Alep a été coordonnée entre les services de renseignement turcs, ukrainiens et français avec le soutien d’Israël et l’approbation des Etatsuniens. La planification était faite il y a deux mois et l’attaque devait avoir lieu en mars prochain, mais les événements au Liban ont contribué à l’urgence.

Comme indiqué ci-dessus, il n’existe pas encore d’information permettant de faire une évaluation impartiale de la partie qui contrôle réellement quelle partie d’Alep ou des zones environnantes. Mon impression est que beaucoup des prétentions de contrôle djihadiste ici ou là ne sont que des opérations médiatiques sans signification militaire.

Mais ce qu’on peut dire jusqu’à présent, c’est que le gouvernement syrien a visiblement échoué à sécuriser ses lignes sur le terrain et à préparer son armée pour un renouvellement du conflit. L’armée arabe syrienne semble avoir abandonné de nombreuses positions sans combattre.

Il faudra beaucoup de sang et de trésors (encore !) pour les reprendre.