Les États-Unis planifient une attaque chimique sous faux drapeau terroriste en Syrie : la Russie déclare qu'elle répondra.
Article originel : US Planning a Terrorist False Flag Chemical Attack in Syria: Russia Says It Will Respond
Par Federico Pieraccini*
Strategic Culture Foundation
Traduction SLT : La tension monte et les inquiétudes augmentent au sein du camp russo-syrien sur une potentielle attaque chimique sous faux drapeau terroriste soutenu par les puissances occidentales pour justifier un bombardement intensif de Damas. S'agit-il de guerre psychologique de part et d'autres ou d'une réelle menace ? Un certain nombre d'attaques chimiques auraient été repérées. L'OIAC enquête déjà sur plusieurs attaques chimiques repérés dans la Ghouta et des rapports font état de camions chargés de chlore qui auraient gagné la Syrie à partir de la Turquie. Enfin des dépêches de l'AFP ont fait part du risque d'attaques chimiques à la Ghouta tandis que Macron à la suite de Mattis a promis une intervention militaire si tel était le cas. Les Russes promettent de riposter si leurs troupes sont touchées mais si elles n'étaient pas touchées que se passerait-il ? S'agit-il d'un feu orange de Moscou envers Washington en cas d'attaque exclusive des troupes d'Assad ? A suivre...
Les événements en Syrie ressemblent de plus en plus à une confrontation directe entre les grandes puissances plutôt qu'à une guerre par procuration. Les paroles de Lavrov, prononcées il y a quelques jours, révèlent la phase critique des relations internationales que traverse le monde, avec un conflit potentiellement dévastateur prêt à s'enflammer dans la région du Moyen-Orient.
Un avertissement alarmant de Sergei Lavrov et du chef de l'état-major général russe, Valery Gerasimov, a été annoncé par l'intermédiaire du radiodiffuseur Russia Today et de plusieurs médias russes. Le contenu est explosif et mérite la diffusion la plus large possible. Gerasimov a affirmé que Moscou disposait "d'informations fiables selon lesquelles les combattants se préparent à mettre en scène l'utilisation par les troupes gouvernementales d'armes chimiques contre la population civile". Il allègue que les Etats-Unis ont l'intention d'accuser les troupes d'Assad d'utiliser des armes chimiques contre des civils, puis de "bombarder" Damas. Gerasimov a averti que la Russie "prendrait des mesures de rétorsion" si les Etats-Unis visaient des zones où ses militaires sont situés dans la capitale syrienne. "Les conseillers militaires russes, les représentants du Centre pour la réconciliation et les membres de la police militaire" sont actuellement dans la capitale syrienne, a dit Gerasimov, ajoutant que dans le cas où la vie du personnel militaire russe est mise en danger, les forces armées russes répondront avec une certaine mesure à la fois aux "missiles" et à leurs "lanceurs". Quelques heures plus tôt, Lavrov répondait, "critiquant les remarques de l'envoyé étatsunien à l'ONU, Nikki Haley, sur la disposition de Washington à "bombarder Damas et même le palais présidentiel de Bachar Assad, sans tenir compte de la présence des représentants russes sur place". "C'est une déclaration absolument irresponsable", a ajouté le diplomate russe.
Valery Gerasimov, a été annoncé par l'intermédiaire du radiodiffuseur Russia Today et de plusieurs médias russes. Le contenu est explosif et mérite la diffusion la plus large possible. Gerasimov a affirmé que Moscou disposait "d'informations fiables selon lesquelles les combattants se préparent à mettre en scène l'utilisation par les troupes gouvernementales d'armes chimiques contre la population civile". Il allègue que les Etats-Unis ont l'intention d'accuser les troupes d'Assad d'utiliser des armes chimiques contre des civils, puis de "bombarder" Damas. Gerasimov a averti que la Russie "prendrait des mesures de rétorsion" si les Etats-Unis visaient des zones où ses militaires sont situés dans la capitale syrienne. "Les conseillers militaires russes, les représentants du Centre pour la réconciliation et les membres de la police militaire" sont actuellement dans la capitale syrienne, a dit Gerasimov, ajoutant que dans le cas où la vie du personnel militaire russe est mise en danger, les forces armées russes répondront avec une certaine mesure à la fois aux "missiles" et à leurs "lanceurs". Quelques heures plus tôt, Lavrov répondait, "critiquant les remarques de l'envoyé étatsunien à l'ONU, Nikki Haley, sur la disposition de Washington à "bombarder Damas et même le palais présidentiel de Bachar Assad, sans tenir compte de la présence des représentants russes sur place". "C'est une déclaration absolument irresponsable", a ajouté le diplomate russe.
Il allègue que les Etats-Unis ont l'intention d'accuser les troupes d'Assad d'utiliser des armes chimiques contre des civils, puis de "bombarder" Damas. Gerasimov a averti que la Russie "prendrait des mesures de rétorsion" si les Etats-Unis visaient des zones où ses militaires sont situés dans la capitale syrienne. "Les conseillers militaires russes, les représentants du Centre pour la réconciliation et les membres de la police militaire" sont actuellement dans la capitale syrienne, a dit Gerasimov, ajoutant que dans le cas où la vie du personnel militaire russe est mise en danger, les forces armées russes répondront avec une certaine mesure à la fois aux "missiles" et à leurs "lanceurs". Quelques heures plus tôt, Lavrov répondait, "critiquant les remarques de l'envoyé étatsunien à l'ONU, Nikki Haley, sur la disposition de Washington à "bombarder Damas et même le palais présidentiel de Bachar Assad, sans tenir compte de la présence des représentants russes sur place". "C'est une déclaration absolument irresponsable", a ajouté le diplomate russe.
Les paroles de Gerasimov sont d'autant plus terribles qu'il explique comment les Etats-Unis et leurs alliés préparent le terrain pour justifier une attaque contre la Syrie. Selon les rapports, les terroristes stationnés à Al-Tanf (une base militaire étatsunienne illégale en Syrie) ont reçu 20 tonnes de chlore gazeux et de détonateurs, masqués en paquets de cigarettes, afin d'attaquer dans une zone sous le contrôle des terroristes qui est densément habitée par des civils. Ce qui se passerait alors est déjà évident, avec les Casques blancs (Aka Al-Qaida) et les médias grand public prêts à diffuser les images des victimes de l'attentat afin de sensibiliser les téléspectateurs occidentaux qui, autrement, n'auraient pas conscience de la conspiration qui se joue. Les efforts pour piéger la Russie ont déjà atteint les niveaux d'alerte les plus élevés, avec l'empoisonnement au faux drapeau de l'espion russe au Royaume-Uni. Il semble que les États-Unis, le Royaume-Uni, la France et l'Allemagne déploient des efforts considérables pour provoquer une confrontation militaire avec Moscou. Comment pouvons-nous interpréter autrement les menaces de Macron de frapper Damas, ainsi que ses conseils inquiétants aux journalistes étrangers de ne pas se rendre à Damas dans les jours à venir et, pour ceux qui sont déjà là, de quitter la capitale immédiatement ? Il y a même eu des discussions au sein des cercles diplomatiques qui suggèrent que le personnel de l'ONU quitte Damas. Il peut s'agir d'une guerre psychologique ou d'un prélude à la guerre. Avec des enjeux aussi élevés, nous ne pouvons nous permettre d'ignorer aucun détail, même s'il s'agit d'une désinformation. L'attaque étatsunienne semble imminente, avec des signes croissants de mouvements de navires de guerre étatsuniens et russes en Méditerranée en formation d'attaque.
Les représentants militaires russes ont réitéré qu'en cas d'attaque, ils réagiront en frappant à la fois les missiles lancés et les navires à partir desquels les missiles ont été lancés. Les choses deviennent assez risquées et le risque d'une confrontation directe entre les États-Unis et la Fédération de Russie augmente d'heure en heure. Le transfert de nombreux avions étatsuniens d'Incirlik, en Turquie, à Al-Azrak, en Jordanie, est une autre indication des préparatifs d'une attaque, puisque les forces déplacées vers la Jordanie sont proches de la base d'Al-Tanf. La stratégie proposée pourrait impliquer un assaut sur la ville de Daraa, dans le but de sécuriser les frontières entre la Syrie et la Jordanie et la Syrie et Israël.
Les avertissements lancés par Lavrov et Gerasimov semblent sans précédent, étant donné qu'ils détaillent un plan déjà mis en œuvre, manifestement approuvé au plus haut niveau et visant à provoquer et à justifier une attaque contre la Syrie ; et une attaque qui engloberait les forces russes en Syrie. Les tensions continuent de croître, suite à la destruction par la Russie d'un drone par deux missiles surface-air lancés à partir de sa base aérienne Hmeimim. Moscou a même déployé en Méditerranée la frégate de classe Admiral Grigorovitch Amiral Essen et la frégate anti-sous-marine de classe Krivak II Pytivyyy. Les deux sont préparés pour les opérations antinavires et anti-sous-marines. Des sources affirment que ce déploiement a été planifié il y a quelque temps et qu'il fait partie d'un déploiement de routine de la marine russe. Mais dans un moment aussi délicat, il vaut la peine de se concentrer sur chaque détail. Sans recourir à un alarmisme excessif, si Lavrov a déclaré que " les mouvements des navires de guerre des Etats-Unis et de ses alliés en Méditerranée semblent compatibles avec la stratégie consistant à utiliser cette attaque chimique pour justifier une attaque contre l'armée arabe syrienne et les installations du gouvernement ", alors il est raisonnable de spéculer sur le fait que les navires russes se déplacent dans la région pour contrer toute provocation.
Il y a deux failles fondamentales dans le raisonnement des décideurs politiques et de l'establishment militaire étatsuniens. Ils sont convaincus qu'une démonstration de force étatsunienne (impliquant un grand nombre de missiles de croisière lancés contre la Syrie par le biais d'une implication significative de porte-avions et de bombardiers) plongerait la Russie dans la passivité. En outre, les généraux militaires étatsuniens sont convaincus que la Syrie et la Russie n'ont pas la capacité de se défendre pendant une période prolongée. Ils semblent se tromper avec leur propre propagande. Comme leurs collègues israéliens l'ont déjà appris, une telle hypothèse est erronée. Si l'idée qu'un niveau élevé de puissance de feu rencontrerait un certain succès, la possibilité d'une réponse des forces syriennes et russes demeure. Et cette possibilité ne semble pas avoir été suffisamment prise en compte par les Etats-Unis et ses alliés.
Comment l'armée US et la présidence Trump réagiraient si un navire de guerre étatsunien était coulé par des missiles antinavires ? Cela ne servirait qu'à démontrer à quel point les forces navales étatsuniennes sont vulnérables lorsqu'elles sont confrontées à des armes aussi avancées. Cela représenterait un choc énorme pour l'armée US, peut-être le plus grand choc depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale. Que feraient Trump et les généraux en charge ? Ils réagiraient en bombardant davantage les forces russes, ce qui les exposerait à une réaction russe dévastatrice. Le conflit pourrait s'intensifier en l'espace de quelques minutes, conduisant à une situation où il ne pourrait y avoir aucun gagnant possible.
Le raisonnement normal que j'emploie lorsque je considère l'annihilation totale est mis de côté lorsque les forces spéciales étatsuniennes livrent 20 tonnes de gaz chloré aux terroristes d'Al-Qaïda en Syrie afin d'exécuter un attentat sous faux drapeau dans le but de blâmer Damas et Moscou. Si nous relions cet événement à ce qui se passe actuellement au Royaume-Uni et à l'hystérie aux États-Unis entourant le piratage présumé par la Russie des élections étatsuniennes, nous pouvons comprendre à quel point les relations internationales se sont détériorées. Cette situation rappelle celle de l'Ukraine en 2015. Les forces ukrainiennes ont subi des défaites répétées aux mains de la résistance de Donbass, étant contenues par milliers dans des "chaudrons" différents. Au sein du quartier général de l'OTAN à Bruxelles, il y a eu des discussions ouvertes sur l'envoi d'un contingent pour soutenir les troupes ukrainiennes. Le plan, cependant, n'a jamais été réalisé, étant donné la possibilité d'une confrontation directe en Ukraine entre la Fédération de Russie et l'OTAN.
Ces derniers mois, la possibilité d'une guerre dans la péninsule coréenne a également été évoquée et peut-être simultanément évitée par les conséquences imprévisibles pour Séoul et les forces étatsuniennes dans la région.
En Syrie, l'approche de Washington et de ses émissaires diplomatiques et militaires semble plus téméraire et moins liée à une chaîne de commandement où la responsabilité s'arrête au président étatsunien. Il semble que l'État profond des États-Unis en Syrie exerce un contrôle plus grand et plus caché sur les forces étatsuniennes, sabotant tous les accords conclus entre Moscou et Washington. Nous l'avons vu pendant la présidence Obama, où l'US Air Force a bombardé les troupes gouvernementales à Deir Ezzor quelques heures seulement après qu'un cessez-le-feu ait été conclu entre Lavrov et le secrétaire d'État Kerry.
La circonstance grave sur laquelle nous écrivons semble être sans précédent, semblant conduire à une confrontation directe entre puissances nucléaires. Hélas, dans de telles circonstances, nous ne pouvons qu'espérer le meilleur mais nous préparer au pire ; nous ne pouvons qu'attendre de lire dans les médias grand public les notifications de la dernière attaque chimique en Syrie. Nous ne pouvons qu'espérer que quelqu'un à Washington conserve suffisamment de bon sens pour tenir compte des conséquences dévastatrices d'une attaque contre Damas et les forces russes dans la région.
Jamais auparavant la région n'a été au bord d'une telle explosion, comme dans les prochaines heures, à la suite des actions typiquement insouciantes des États-Unis.
* Federico Pieraccini : Écrivain indépendant spécialisé dans les affaires internationales, les conflits, la politique et les stratégies.