Les médias grand public se soucient soudainement des victimes civiles syriennes
Article originel : Mainstream Media Suddenly Care About Syrian Civilian Casualties
Par Brett Wilkins
ICH
Allumez n'importe quel réseau d'informations étatsuniens (ou français NdT) par câble ou cliquez sur n'importe quel reportage de la presse grand public sur l'offensive turque en Syrie et vous verrez beaucoup d'inquiétude au sujet des pertes civiles. Le premier jour de la campagne turque, tous les grands réseaux ont couvert l'exode massif des Kurdes confrontés à l'imminence de bombardements et d'invasions, et la plupart ont également diffusé les premiers articles sur les pertes civiles kurdes. Partout, nous voyons des expressions de préoccupation pour les Kurdes innocents pris au piège de l'agression turque.
Il n'y a eu aucune préoccupation de ce genre en 2014, lorsque les États-Unis ont commencé leur campagne quinquennale de bombardement contre l'État islamique en Syrie et en Irak. Les principaux médias qui faisaient régulièrement état de crimes de guerre et de massacres massifs lorsqu'ils étaient commis par des combattants de l'EI, les forces gouvernementales syriennes ou les frappes aériennes russes sont soudainement restés silencieux lorsque les bombardements étatsuniens et de coalition et, plus tard, les attaques terrestres ont tué des milliers d'hommes, femmes et enfants syriens et irakiens, au point que pendant plusieurs mois en 2017 les forces étatsuniennes ont tué un nombre de civils syriens supérieurs aux forces de l'EI, des bombardiers russes et même au président Bachar Al-Assad. Même les médias alternatifs fiables comme Democracy Now n'ont que rarement fait état de pertes civiles, même si elles se produisaient presque tous les jours.
Bien qu'il soit impossible de dire exactement combien de civils ont été tués par les bombardements dirigés par les États-Unis au cours des cinq dernières années, l'OSDH a compté 4 036 civils syriens tués par les forces de la coalition depuis le début de l'opération.
Les observateurs des droits de l'homme, notamment l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH) et Airwars, publient depuis des années des rapports quotidiens sur les pertes civiles causées par tous les belligérants en Syrie et en Irak. Ces groupes dressent des listes de victimes à partir des médias locaux et surveillent les groupes et constituent des sources très crédibles. Cependant, leurs rapports sont presque complètement ignorés par les médias étatsuniens. A l'exception d'une poignée relative d'incidents qui ont fait de nombreuses victimes, comme celui du 17 mars, où plus de 200 personnes ont été tuées lorsque des avions de guerre étatsuniens ont bombardé un immeuble d'habitation à Mossoul, les médias irako-étatsuniens se concentrent presque exclusivement sur les victimes militaires étatsuniennes, les morts civils ne faisant en général que le compte rendu de ces événements...
Traduction SLT
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