Macron revient du Maroc, va-t-il permettre la justice sur l'enlèvement de Ben Barka ?
Histoire colonial.net, 2.11.24
Emmanuel Macron s'est rendu en visite au Maroc. Le travail de la justice sur l'enlèvement de Mehdi Ben Barka est entravé depuis 59 ans par la raison d’État du Maroc, à l'origine de son assassinat, et de la France où des complicités l'ont rendu possible. Voir le texte paru en 2021 dans Mediapart : « Ben Barka : la complicité de Frey et Papon ». Le président va-t-il répondre ?
Le 29 octobre 1965, Mehdi Ben Barka, condamné à mort par contumace dans son pays pour s’être opposé au roi Hassan II, personnalité importante des Etats du Tiers-monde nouvellement indépendants de l'époque, a été interpellé en plein Paris par deux policiers français et n’est jamais réapparu.
Emmanuel Macron s'est rendu en visite au Maroc du 28 au 31 octobre 2024. Cela a-t-il été l'occasion de faire avancer le travail de la justice dans l'enlèvement et l'assassinat de Mehdi Ben Barka, qui est entravé depuis cinquante-neuf ans par la raison d’État du Maroc, à l'origine de son assassinat, et de la France, où d'importantes complicités l'ont rendu possible ?
Comme l'a expliqué le texte paru le 29 octobre 2021 dans Mediapart, intitulé « Ben Barka : la complicité de Frey et Papon », de hauts responsables de l'Etat français, en particulier le ministre de l'Intérieur, Roger Frey, et le préfet de police de la Seine, Maurice Papon, ont préparé et permis le séjour en France des envoyés du roi du Maroc, puis leur départ, dans l'ignorance du chef de l'Etat, le général de Gaulle.
Le 29 octobre comme chaque année a été l’occasion d'un rassemblement pour demander qu'éclate enfin la vérité sur cet assassinat et dénoncer la persistance de la raison d'Etat dans les deux pays, qui continue d’étouffer l'action de la justice. Jusqu'ici, les treize juges en charge de l’instruction n'ont pu exécuter les Commissions rogatoires internationales qui ont été émises. Depuis trois ans, aucun acte judiciaire n’a été mené. Une nouvelle juge, la quatorzième, Mme Delaporte, a pris récemment en charge le dossier. L’équipe de la partie civile s’est renforcée par la venue de Me Marie Dosé, aux côtés de Me Maurice Buttin.
Le chef de l’Etat, Emmanuel Macron, va-t-il répondre à l'intervention lors de ce rassemblement du fils de Mehdi Ben Barka, Bachir Ben Barka, au nom de la famille Ben Barka, et à la lettre ouverte qu'il lui a adressée, ainsi qu'au roi du Maroc, que vient de rendre publique Orient XXI ?