Selon Ouest-France, les autorités françaises confirment leur soutien logistique implicite à l'offensive militaire saoudo-émirati sur Hodeida

Macron Salmane (c) AFP

Sputniknews avait fait état d'une aide militaire apportée par la France aux Emirats Arabes Unis dans leur assaut meurtrier contre le port d'Hodeida détenu par les Houthis. Selon Sputniknews, la France apporterait des "dragueurs de mines" aux forces émiratis dans leur conquête du port yéménite.

Les autorités françaises semblent confirmer, selon Ouest-France, qu'elles participeront au déminage du port de Hodeida (soit un soutien logistique clair à la coalition saoudienne) tout en démentant  toute soutien militaire à l'offensive militaire sur ce port détenu par les Houthis. Il s'agit pourtant d'un signal évident de soutien de l'Etat français à l'offensive saoudo-émirati au Yémen. Le port d'Hodeida est vital tant pour l’arrivée de l’aide humanitaire que pour le déploiement des forces anti-houthis.

Interrogé par Ouest-France hier matin, le ministère des Armées précise « qu’il n’y a pas d’action militaire française aujourd’hui dans la région de Hodeïda, et la France ne fait pas partie de la coalition qui est engagée sur ce théâtre ».

Mais le ministère ajoute, selon Ouest-France, qu’une « action de déminage des accès au port d’Hodeida après la fin des opérations militaires est donc actuellement à l’étude. Elle aurait pour but de faciliter l’acheminement, en sécurité, de l’aide humanitaire à la population de la ville ».

Il est évident que si ce port tombe aux mains des forces de la coalition saoudienne, les régions sous contrôle des Houthis pourront se faire du souci quant à l'arrivée de l'aide humanitaire. Rappelons que c'est l'Arabie saoudite et les EAU qui ont lancé l'embargo sur les ports yéménites qui contribuent à limiter l'accès à l'aide humanitaire et à favoriser les épidémies de choléra et la famine dans de nombreuses régions du Yémen. The Lancet avait déjà dénoncé le rôle de l'Arabie saoudite, avec la mansuétude de l'ONU, dans la situation humanitaire catastrophique au Yémen. On ne voit pas très bien comment, dans une logique de guerre contre les Houthis, la coalition saoudo-étatsunienne livrerait à leur ennemi l'aide humanitaire dont ils ont besoin étant donné qu'elle bombarde déjà allègrement les populations civiles et les centres de soins comme les hôpitaux. En avril 2016, après des bombardements ayant fait 11 morts civils dont un membre de Médecins Sans Frontières, MSF a été obligé de fermer son seul hôpital au Yémen. Plus récemment encore, un centre de soins de MSF luttant contre le choléra a été bombardé par la coalition saoudienne.
Il est fort probable que l'aide humanitaire soit soumise à un contrôle strict et soit instrumentalisé en tant qu'armes de guerre. La prise du port d'Hodeida risque de compliquer sérieusement la situation humanitaire dans les régions sous contrôle des Houthis. Certains évoquent même le risque de "génocide" suite "à un siège par la famine". En mai 2017, l'AFP signalait déjà que la fermeture du port d'Hodeida serait "un désastre" pour le Yémen. Le pseudo-discours humanitaire du chef de guerre français et de son aéropage apparaît comme une légitimation d'une action militaire destructrice aux conséquences dévastatrices. L'action des autorités française au Yémen et à Hodeida s'il devait se confirmer marquerait alors un satisfecit politique et logistique de l'offensive militaire saoudo-émirati sur le port d'Hodeida, en parfaite continuité avec les actions militaires antérieures françaises au sein de la coalition saoudo-israélo-étatsunienne contre le Yémen.


En dépit du discours des autorités françaises de ne pas participer à l'offensive, le soutien envers les forces impérialistes qui bombardent sans cesse l'un des pays arabes les plus pauvres du monde est limpide :

•  Participation de forces spéciales françaises au Yémen en 2015
• Livraison massive d'armes à l'Arabie saoudite et aux Emirats Aarabes Unis impliqués dans des crimes de guerre au Yemen.
• Formation des pilotes de chasse émiratis qui bombardent le Yémen.
• Et probablement déminage du port d'Hodeida après que les forces impérialistes saoudo-émiratis aient repris l'aéroport et le port.

Un double-jeu qui cache mal la collaboration étroite des autorités françaises, dans le sillage israélo-étatsunien, avec les forces impérialistes saoudo-émiratis au Yémen sur fond de crimes de guerre voire de crimes contre l'humanité..

Pour mémoire, voici un des rares reportages (vidéo ci-dessous) du JT de France 2, datant de mars 2018, sur les livraisons d'armes françaises à la coalition saoudo-étatsunienne qui détruit le Yémen par des bombardements ininterrompus depuis 3 ans que nous dénonçons sur SLT depuis le début du conflit en mars 2015.

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- Le Lancet pointe la responsabilité de l'Arabie saoudite dans l'épidémie de choléra au Yémen et la complicité de l'ONU et de l'UNICEF
- Les Etats-Unis sont complices du carnage au Yémen (New York Times)
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