Selon une source, Mueller a posé des questions sur les flux d'argent vers une entreprise israélienne de médias sociaux (Bloomberg)

Mueller a posé des questions sur les flux d'argent vers une entreprise israélienne de médias sociaux, selon une source.
Article originel : Mueller Asked About Money Flows to Israeli Social-Media Firm, Source Says
Par  Michael Riley and Lauren Etter
Bloomberg

•  Le travail du PSY Groupe comprenait des fausses personnes, selon des documents de l'entreprise   
   
•  Le fondateur aurait rencontré Donald Trump Jr. en 2016.

Trump (c) Evan Vuci / AP

L'équipe du conseiller spécial Robert Mueller a posé des questions sur les flux d'argent sur le compte bancaire chypriote d'une société spécialisée dans la manipulation des médias sociaux et dont le fondateur aurait rencontré Donald Trump Jr. en août 2016, selon une personne familière avec l'enquête.

L'enquête se concentre sur le PSY Group, une entreprise israélienne qui a proposé ses services aux super-PAC et à d'autres entités pendant les élections de 2016. Selon des interviews et des documents du PSY Group vus par Bloomberg News, ces services comprenaient l'infiltration de  cibles publiques avec des personnages des médias sociaux et la diffusion d'informations trompeuses par le biais de sites Web destinés à imiter les portails d'informations, d'après des interviews et des documents du PSY Group.

La source ne croit pas que ces interventions aient été couronnées de succès, et il est illégal pour des entités étrangères d'apporter de la valeur ou de jouer un rôle décisionnel dans les campagnes politiques étatsuniennes.

L'un des fondateurs du PSY Groupe, Joel Zamel, a rencontré en août 2016 à la Tour Trump, Donald Trump Jr. et un émissaire en Arabie Saoudite et aux Emirats Arabes Unis pour discuter de la façon dont le PSY Groupe pourrait aider le Groupe Trump à gagner, a rapporté le New York Times samedi.

Marc Mukasey, un avocat de Zamel, a déclaré que son client "n'a rien offert à la campagne Trump, n'a rien reçu de la campagne Trump, n'a rien livré à la campagne Trump et n'a pas été sollicité par la campagne Trump ou n'a rien demandé à faire pour la campagne Trump". Il a également déclaré que les rapports selon lesquels les entreprises de Zamel s'engageaient dans la manipulation des médias sociaux sont erronés et que les entrepriess "récoltent l'information publiquement disponible pour un usage légal".

Donald Trump Jr. se souvient d'une réunion au cours de laquelle il a été lancé "sur une plate-forme de médias sociaux ou une stratégie de marketing", a déclaré son avocat, Alan Futerfas, dans une déclaration par courriel. "Il n'était pas intéressé et ce fut la fin de l'histoire."

Après la victoire de Trump, le PSY Group a formé une alliance avec Cambridge Analytica, les principaux consultants en médias sociaux de la campagne Trump, pour tenter de se rallier le gouvernement étatsunien, selon des documents obtenus par Bloomberg News.

Les agents du FBI travaillant avec l'équipe de Mueller ont interrogé des personnes associées aux opérations du PSY Group aux États-Unis en février, et Mueller a assigné à comparaître les dossiers bancaires pour les paiements effectués sur les comptes bancaires de la société à Chypre, selon une personne qui a vu l'une des assignations à comparaître. Bien que le PSY Groupe soit basé en Israël, son siège technique se trouve à Chypre, la petite île méditerranéenne célèbre pour son secret bancaire.

Peu après ces entrevues, le 25 février, Royi Burstien, chef de la direction du PSY Groupe, a informé les employés de Tel Aviv que l'entreprise fermait ses portes. Burstien est un ancien commandant d'une unité de guerre psychologique israélienne, selon deux personnes qui connaissent bien la compagnie. Il n'a pas répondu aux demandes de commentaires.

Le PSY Groupe a développé des opérations d'information élaborées pour des clients commerciaux et des candidats politiques dans le monde entier.

"L'empoisonnement du puits"

Les tactiques déployées par le PSY Group lors d'élections à l'étranger consistaient à augmenter les divisions au sein des groupes d'opposition et de jouer sur des conflits culturels et ethniques profondément enracinés, ce que la firme a appelé "empoisonner le puits".

Dans une proposition de contrat pour le département d'État US que le PSY Group a préparé avec Cambridge Analytica et SCL Group, la filiale britannique de Cambridge, la société a déclaré qu'elle "a mené des opérations de message/influence dans plus d'une douzaine de langues et dialectes" et qu'elle emploie "un groupe élite d'anciens officiers de haut rang de certaines des unités de renseignement les plus renommées du monde".

Bien que la proposition indique que l'entreprise est légalement tenue de ne pas révéler ses clients, elle se vante aussi que "PSY a réussi à placer les résultats de ses activités de renseignement dans des publications de premier plan à travers le monde afin de promouvoir les intérêts de ses clients".

Cette proposition était le résultat d'une collaboration qui s'est concrétisée après la victoire de Trump -- une entente de non-divulgation mutuelle entre Cambridge et le PSY Groupe est datée du 14 décembre 2016 -- mais les documents n'indiquent pas comment les entreprises se sont initialement connectées ou pourquoi elles ont décidé de travailler ensemble.

Fermeture d'entreprises

Cambridge Analytica et la division des élections de SCL ont fermé ce mois-ci à la suite d'un examen minutieux des pratiques commerciales des sociétés, y compris la publication d'une interview secrète du PDG de Cambridge, Alexander Nix, disant qu'il pouvait piéger les politiciens dans des situations compromettantes.

La proposition conjointe pour le Global Engagement Center du département d'État portait sur un projet visant à interrompre le recrutement et la radicalisation des membres de l'EI, et elle donne un aperçu de l'utilisation par le PSY Group de fausses personnalités sur les médias sociaux.

La compagnie a passé des mois à préparer un plan en développant un personnage sous la forme "d'une adolescente moyenne de Chicago" nommée Madison qui s'est convertie du christianisme à l'islam et s'est émancipée de ses parents. Pendant plusieurs semaines, Madison a interagi avec un recruteur de l'EI, a reçu des instructions pour envoyer de l'argent à des combattants en Syrie et a commencé à flirter avec un combattant à Raqqa, en Syrie.

Parmi les objectifs à long terme de l'avatar Madison, il y avait le fait d'obtenir des noms et des contacts d'"éléments islamiques turcs radicaux" et d'obtenir des comptes bancaires et des numéros de routage pour faire un don à l'EI, selon la proposition vue par Bloomberg News.

Selon un porte-parole du département d'État, le Global Engagement Center du département d'État a conclu un contrat avec SCL Group l'an dernier, mais il ne contenait pas de dispositions concernant les travaux à exécuter par des sous-traitants. Ce contrat n'impliquait pas les médias sociaux et était axé sur des entrevues en personne, selon une séance d'information antérieure du ministère.

Réunion à la Tour Trump

Selon le rapport du New York Times, Zamel, fondateur du PSY groupe, et George Nader, conseiller des familles dirigeantes d'Arabie saoudite et des Émirats arabes unis, ont participé à la réunion de la Tour Trump en août 2016. La décision du PSY Groupe de fermer ses portes semble avoir été prise la même semaine que celle où Nader a témoigné devant le grand jury travaillant avec Mueller, selon le calendrier de ce témoignage précédemment rapporté dans le Times.

Après l'élection, Nader a engagé une autre société de Zamel's appelée WhiteKnight, qui se spécialise dans la recherche sur les médias sociaux open-source et est basée dans les Caraïbes, selon une personne familière avec la transaction.

La personne a décrit WhiteKnight comme une firme de consultation d'affaires haut de gamme appartenant en partie à Zamel qui a effectué une analyse post-électorale pour Nader qui a examiné le rôle que les médias sociaux ont joué dans l'élection de 2016.

Il y a peu d'informations publiques sur WhiteKnight ou ses produits, et l'entreprise ne semble pas avoir de site Web.

Une autre personne qui connaît bien les activités du PSY Groupe a déclaré qu'il y a plusieurs mois, il a été question de changer le nom de l'entreprise.

Selon la personne, le nom dont on discutait en interne était WhiteKnight.

Traduction SLT