Syrie - Des frappes aériennes meurtrières avertissent la Turquie de mettre fin à ses escapades (Moon of Alabama)

Syrie - Des frappes aériennes meurtrières avertissent la Turquie de mettre fin à ses escapades
Article originel : Syria - Deadly Bomb Strike Warns Turkey To End Its Escapades
Moon of Alabama

Les trois derniers jours de la campagne d'Idlib ont été assez mouvementés.

Les Turcs qui soutenaient les djihadistes ont jeté tout ce qu'ils avaient contre Saraqib, où les autoroutes M4 et M5 se rejoignent. Cela a permis à l'armée syrienne de prendre une quarantaine de villes sur le front sud. Toute la plaine du Ghab est maintenant libérée et la ligne de front a été massivement raccourcie.

Gouvernorat d'Idlib au 25 février 2020

Gouvernorat d'Idlib au 28 février 2020

Saraqib est tombée aux mains des djihadistes, mais ils en ont payé le prix fort, car les forces aériennes syriennes et russes ont continué à bombarder intensivement les abords de la ville. Une nouvelle ligne de défense a maintenant été établie autour de Saraqib et l'armée syrienne se prépare à la récupérer.

Prendre la grande zone du sud en terrain difficile et contre peu de résistance était plus important que la perte temporaire de Saraqib.

Hier, une escalade extraordinaire a eu lieu lorsque l'aviation russe a bombardé un bataillon d'infanterie turc qui s'est rendu au sud de la route M4 et s'est approché de la ligne de front sud. Metin Gurcan a déchiffré l'événement :

    Que s'est-il passé exactement le 27 février ? Vers 17 heures, un bataillon d'infanterie mécanisée turc, composé d'environ 400 soldats, est devenu la cible d'un raid aérien sur une route entre Al Bara et Balyun, à environ 5 kilomètres au nord de Kafr Nabl dans le sud d'Idlib. Selon des sources locales contactées par Al-Monitor, deux avions de chasse russes Sukhoi Su-34 et deux Su-22 syriens avaient lancé des bombardements intensifs sur des cibles de l'Armée nationale syrienne (ANS) soutenue par la Turquie dans le sud d'Idlib vers 11 heures ce jour-là. Les mêmes avions ont frappé le convoi turc dans le cadre d'une action coordonnée, selon les sources. Une première, une frappe relativement plus légère des Su-22 a forcé le convoi à s'arrêter, après quoi le pilonnage s'est intensifié, forçant les soldats à se réfugier dans plusieurs bâtiments en bordure de route. Ce qui a suivi a probablement été le largage de bombes KAB-1500L - une variante des bombes bunker buster à guidage laser avancé capable de pénétrer jusqu'à 20 mètres de profondeur - par les avions de chasse russes. Deux des bâtiments se sont effondrés lors de l'attaque, laissant les soldats turcs sous les décombres.

Au moins 35 soldats turcs, certains disent 55, ont été tués et plus de 60 ont été blessés.

L'incident a été un signal pour la Turquie que ses escapades doivent cesser.

Au cours des dernières semaines, la Turquie avait utilisé de gros drones armés pour attaquer l'armée syrienne. Les troupes turques dans le gouvernorat d'Idlib avaient en outre utilisé des missiles portables de défense aérienne (MANPAD) contre des hélicoptères syriens et des bombardiers russes. C'en était assez.

La Turquie n'a pas l'autorisation d'utiliser des drones dans l'espace aérien syrien. Mercredi, la défense aérienne syrienne a détruit l'un d'entre eux.

Utiliser des Manpads contre des avions russes est un acte de guerre. La frappe russe a rappelé aux Turcs qu'ils sont tout à fait capables d'en mener une.

La Russie a nié que ses avions avaient lancé l'attaque et la Turquie a accusé la Syrie de l'avoir fait. Mais ces déclarations sont destinées à désamorcer la situation et à permettre la poursuite de relations pacifiques entre la Russie et la Turquie. Les deux parties savent très bien ce qui s'est réellement passé.

Il y a toujours la menace d'Erdogan de lancer une attaque de grande envergure contre l'armée syrienne le 1er mars. Il a menacé de la repousser jusqu'aux anciennes lignes de cessez-le-feu du mémorandum de Sotchi. La Russie a fait entrer en Méditerranée deux frégates armées de missiles de croisière, qui seront utilisés si la Turquie tente réellement de mettre en œuvre son plan idiot.

L'OTAN et les États-Unis ont tous deux refusé de s'impliquer dans l'affaire d'Idlib. La Turquie est seule et Erdogan devra être prudent. Il ne perd pas seulement en Syrie mais aussi en Libye et il ne peut pas risquer de contrarier davantage la Russie car l'économie turque en dépend.

Traduction SLT

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