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Une nouvelle publication de WikiLeaks dénonce la corruption dans les ventes d'armes aux Émirats arabes unis, qui alimentent la guerre au Yémen (MintPress News)

par Whitney Webb 30 Septembre 2018, 14:05 Yemen Corruption Armes Vente France EAU Chars Leclerc Crimes contre l'humanité Crimes de guerre Allemagne Impérialisme Articles de Sam La Touch

 Une nouvelle publication de WikiLeaks dénonce la corruption dans les ventes d'armes aux Émirats arabes unis, qui alimentent la guerre au Yémen
Article originel :  New WikiLeaks Release Exposes Corruption in UAE Arms Deal Fueling War on Yemen
Par Whitney Webb*
Mint Press News, 28.09.18

 Le président français Emmanuel Macron, à droite, accueille le prince héritier d'Abou Dhabi et le Cheikh Mohammed bin Zayed al-Nahayan, commandant suprême adjoint des forces armées des EAU, à gauche, avant une réunion, à l'Elysée, à Paris, le 21 juin 2017 (c) Thibault Camus | AP

Le président français Emmanuel Macron, à droite, accueille le prince héritier d'Abou Dhabi et le Cheikh Mohammed bin Zayed al-Nahayan, commandant suprême adjoint des forces armées des EAU, à gauche, avant une réunion, à l'Elysée, à Paris, le 21 juin 2017 (c) Thibault Camus | AP

PARIS - L'organisation de transparence WikiLeaks vient de publier un nouveau document qui met en lumière la corruption derrière un accord franco-allemand lucratif sur les armes avec les Emirats Arabes Unis (EAU), armes qui sont actuellement utilisées pour mener une guerre désastreuse et génocidaire contre le peuple du Yémen.

 

Le document fait état d'une affaire portée devant la Cour internationale d'arbitrage de la Chambre de commerce internationale (CCI) au sujet d'un litige concernant un "paiement de commission" versé à Abbas Ibrahim Yousef Al-Yousef, un homme d'affaires émirati, dans le cadre d'une transaction de 3,6 milliards de dollars entre Nexter Systems (alors GIAT Industries SA) et les EAU, société publique française du secteur des armes. En vertu de l'accord, signé en 1993 et devant être conclu en 2008, les Émirats arabes unis ont acheté 388 chars de combat Leclerc, 46 véhicules blindés, 2 chars d'entraînement et des pièces de rechange, ainsi que des munitions.

Ces armes ont joué un rôle important dans la guerre des Émirats arabes unis et de la coalition saoudienne au Yémen depuis le début de celle-ci en 2015. La guerre a tué plus de dix mille civils, en grande partie à la suite de la campagne de bombardement saoudienne/Emirati, qui a ciblé et paralysé l'infrastructure civile du pays. Ces bombardements, ainsi que le blocus du Yémen par les Émirats arabes unis et les Saoudiens, ont amené plus de 17 millions de personnes au bord de la famine - dont 5,2 millions d'enfants - et des épidémies évitables qui ont fait des dizaines de milliers de victimes supplémentaires.

L'affaire décrite dans le document qui a fait l'objet de la fuite résultait d'une plainte d'Al-Yousef selon laquelle Nexter Systems n'avait pas respecté son engagement de lui verser une commission de 6,5 % sur la vente d'armes, soit un montant de 235 millions de dollars. Nexter Systems a versé régulièrement, pendant un certain temps, plus de 195 millions de dollars à l'homme d'affaires émirati par l'intermédiaire de la société d'Al-Yousef, Kenoza Consulting & Management Inc. Al-Yousef a exigé que la compagnie lui verse les quelque 40 millions de dollars qui restaient dus.

Cependant, les avocats de Nexter Systems ont affirmé par la suite que les paiements avaient cessé en raison de la législation française contre la corruption promulguée en 2000, et que les activités que Al-Yousef "avaient l'intention de commettre et avaient effectivement commis étaient des actes de corruption". Nexter Systems a effectivement fait valoir devant les tribunaux que la "commission" exorbitante versée à Al-Yousef était destinée à corrompre des fonctionnaires des EAU et apparemment d'autres pays afin que Nexter Systems puisse obtenir le contrat d'armement de 3,6 milliards $. Toutefois, le tribunal de la CCI ne s'est pas prononcé sur ce point, estimant que la preuve de Nexter pour cette allégation manquait d'éléments suffisants.

Pourtant, le tribunal a cherché à déterminer pourquoi Al-Yousef avait été en mesure de justifier les frais de commission excessifs, d'autant plus qu'il n'avait pas joué un rôle important dans l'affaire des chars Leclerc. En enquêtant sur ce point, le tribunal a conclu qu'Al-Yousef avait convaincu les autorités allemandes de renoncer à l'interdiction alors imposée par l'Allemagne de fournir des armes de fabrication allemande à des pays du Moyen-Orient comme les EAU - une étape nécessaire, car les chars Leclerc étaient équipés de moteurs allemands. Selon les déclarations des témoins d'Al-Yousef, la manière dont il a obtenu cette dérogation "impliquait des décideurs au plus haut niveau, tant en France qu'en Allemagne", même si Al-Yousef ne se souvenait pas des noms des responsables allemands et prétendait ne pas les avoir rencontrés directement.

Le tribunal a finalement conclu qu'il n'y avait aucune raison valable pour justifier les honoraires exorbitants d'Al-Yousef. Pourtant, les arguments de Nexter Systems ainsi que les déclarations d'Al-Yousef lui-même concernant son "lobbying" auprès de fonctionnaires allemands anonymes, suggèrent que le paiement approximatif de 190 millions de dollars a effectivement servi à commettre des "actes de corruption".

C'était à l'époque, c'est le cas aussi aujourd'hui.

Bien que la corruption décrite en détail dans le document qui vient de faire l'objet d'une fuite ait eu lieu il y a plusieurs décennies, elle souligne combien les ventes d'armes lucratives incitent souvent les gouvernements et les entreprises privées à contourner les règles afin de s'assurer que les armes et les paiements pour les armes continuent à circuler sans entrave.

Aujourd'hui, malgré la gravité du conflit au Yémen et l'implication manifeste des Émirats arabes unis et de l'Arabie saoudite dans les crimes de guerre, la France continue de fournir des armes à la coalition  Saoudo-émiratie, même si cela est contraire à ses propres lois. En effet, un récent rapport publié par le cabinet d'avocats français Ancile Avocat affirme que la poursuite des ventes d'armes de la France aux deux pays du Golfe responsables du carnage et du chaos au Yémen constitue une violation du statut de la France en tant que signataire du traité international sur le commerce des armes, ratifié en 2014.

 

Depuis le début du conflit au Yémen, le gouvernement français soutient que les Émirats arabes unis et les Saoudiens utilisent ces armes à des fins "défensives", malgré des preuves claires du contraire, ce qui laisse entendre que le gouvernement français est prêt à fermer les yeux sur les atrocités commises au Yémen afin que les armes - et les liquidités - continuent à circuler.
 

 

Lisez le communiqué de Wikileaks

Document

 

 

 

* Whitney Webb est rédactrice pour MintPress News et collaboratrice de Truth in Media de Ben Swann. Ses travaux ont été publiés sur Global Research, le Ron Paul Institute et 21st Century Wire, entre autres. Elle a également fait des apparitions à la radio et à la télévision sur RT et Sputnik. Elle vit actuellement avec sa famille dans le sud du Chili.

Traduction SLT avec DeepL.com

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