[Vidéo] Israël et les États-Unis se préparent à de nouvelles attaques contre la Syrie (Southfront)

Israël et les États-Unis se préparent à de nouvelles attaques contre la Syrie
Article originel : Israel, U.S. Prepare For Further Attacks On Syria
South Front

En 2018, la guerre syrienne est entrée dans une nouvelle phase du conflit, marquée par des tensions accrues entre les principales puissances impliquées dans l'impasse. L'effondrement du califat autoproclamé de l'EI, qui était le principal ennemi officiel du bloc dirigé par les Etats-Unis et de l'alliance syro-irano-irano-russe, a accentué le contraste entre les objectifs des deux parties.

Le gouvernement de Damas, l'Iran et la Russie cherchent à résoudre pleinement le militantisme en utilisant, selon la situation, des moyens diplomatiques et militaires et à restaurer l'intégrité territoriale syrienne. En retour, les objectifs réels du bloc israélo-étatsunien et de ses alliés sont de limiter l'influence iranienne dans la région, d'empêcher le gouvernement Assad de rétablir le plein contrôle même de manière diplomatique du pays et d'établir un gouvernement fantoche faible à Damas, si cela est possible dans certains cas.

C'est pourquoi les déclarations du président Trump sur le retrait des troupes étatsuniennes sont suivies de rapports sur les nouvelles installations militaires étatsuniennes en construction dans le nord de la Syrie. Les mêmes raisons sont à l'origine de l'augmentation de l'activité militaire israélienne. Tel-Aviv considérerait tout gouvernement fort de Damas, surtout s'il a des liens étroits avec l'Iran, comme une menace pour sa sécurité nationale.

Depuis le début de l'année, Israël a mené au moins 10 séries de frappes sur des cibles à l'intérieur de la Syrie. Le plus important d'entre eux est l'incident du 10 mai, lorsque l'armée israélienne a mené une attaque massive contre de multiples cibles à travers la Syrie, justifiant ses actions par une prétendue attaque à la roquette sur ses positions sur le plateau du Golan par le Corps des gardiens de la révolution islamique iranien.

Pour résumer les rapports, l'armée israélienne a lancé plus de 70 missiles air-sol et tactiques sur plus de 50 cibles, y compris les sites de déploiement des unités armées iraniennes ainsi que les positions des unités des Forces de défense aérienne syriennes (FDAS). Selon le ministère russe de la Défense, 28 avions de chasse israéliens F-15 et F-16 ont participé au raid aérien. Ils ont lancé au moins 60 missiles air-sol.

Après la frappe, le ministre israélien de la Défense, Avigdor Liberman, a affirmé que presque toutes les infrastructures iraniennes en Syrie avaient été détruites. Liberman a également déclaré une fois de plus que Tel-Aviv "ne permettra pas à l'Iran de transformer la Syrie en une base de première ligne pour des activités contre Israël".

Selon l'Observatoire syrien des droits de l'homme, au moins 27 combattants pro-gouvernementaux, dont 11 Iraniens, ont été tués dans cet incident. Cependant, selon certaines sources pro-gouvernementales, seulement 3 personnes ont été tuées et 2 autres ont été blessées.

Malgré les déclarations des militaires russes et syriens selon lesquelles les FADS ont intercepté plus de la moitié des missiles israéliens, les missiles israéliens ont causé des dommages notables à l'infrastructure militaire des forces progouvernementales en Syrie. En résumé, l'attaque israélienne du 10 mai a été plus réussie que la frappe de missiles du 14 avril par les États-Unis, la France et le Royaume-Uni.

Il convient de noter que la frappe israélienne a eu lieu moins d'un mois après l'incident du 14 avril, lorsque les États-Unis, la France et le Royaume-Uni ont lancé 105 missiles sur des cibles à l'intérieur de la Syrie. Puis, le Pentagone a prétendu que tous les missiles ont atteint leurs cibles. Cependant, l'armée russe a montré des vestiges de missiles interceptés et non explosés qui démystifient la version du Pentagone. Selon les Russes, seulement 22 missiles ont atteint leurs cibles, 66 missiles ont été interceptés et une partie des missiles n'ont pas atteint leurs cibles pour des raisons différentes, apparemment techniques. Ensuite, les experts ont suggéré que l'armée russe avait peut-être utilisé ses systèmes de guerre électronique de pointe et fourni aux FADS des données opérationnelles provenant de son réseau de reconnaissance technique, y compris des satellites et d'autres moyens de surveillance.

Deux facteurs clés expliquent la différence entre les résultats des frappes menées par les États-Unis et ceux des frappes israéliennes :

•  Israël a massivement utilisé des missiles tactiques air-sol à partir d'une distance relativement faible. En conséquence, les FADS avaient beaucoup moins de temps et d'occasions de les intercepter par le feu ou d'utiliser certaines mesures de guerre électronique ;
   
• Contrairement au cas du 14 avril, l'armée russe n'a très probablement pas utilisé ses propres systèmes de guerre électronique et n'a pas fourni aux FADS l'accès aux données opérationnelles de son réseau de reconnaissance technique avant les frappes.

Dans cette situation, l'interception de plus de la moitié des missiles lancés peut être décrite comme un succès de l'armée syrienne.

De plus, certains experts pensent que l'un des objectifs de l'attaque était de vérifier les capacités actuelles des FADS, ce que Washington a fait par des mains israéliennes. Les informations reçues seront probablement utilisées par les Etats-Unis et Israël pour planifier leurs opérations futures dans la région.

Alors que les tensions entre le bloc israélo-étatsunien et l'Iran s'accroissent, la Syrie pourrait facilement devenir un champ de bataille de leur confrontation militaire directe. Dans le cas général, Israël continuera de mener des frappes sur l'infrastructure militaire de la Syrie et des forces iraniennes opérant dans le pays.

Si les attaques israéliennes aboutissent à des succès, les Etats-Unis peuvent décider de mener une nouvelle attaque contre la Syrie en utilisant l'expérience acquise.

La situation reste tendue.

Traduction SLT