Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog

Yémen. Hypocrisie et duplicité macronienne. La France dit être "vigilante" sur les ventes d'armes à l'Arabie saoudite mais continuera à lui en transférer selon Reuters

par SLT 9 Février 2018, 22:13 Yemen Macron Bin Salman Collaboration Ventes d'armes Arabie Saoudite Impérialisme Parly Ayrault François Hollande France Articles de Sam La Touch

Une duplicité et une hypocrisie toute macronienne. Selon Reuters (cf article complet plus bas, les passages mis en gras sont le fait de SLT) les autorités françaises auraient déclaré être vigilantes sur les ventes d'armes à l'Arabie saoudite mais ne pas arrêter d'en vendre à Ryad pourtant impliqué dans une guerre criminelle au Yémen. Alors que  l'Allemagne a décidé après la Norvège d'arrêter de vendre des armes aux fossoyeurs saoudiens du Yémen, la France continuera à en vendre tout en disant être "vigilante".  D'ailleurs la ministre de l'armée, Florence Parly, reconnaît elle même que "la France n'était pas maîtresse de l'usage d'armes qui "n'étaient pas censées être utilisées". Et la ministre de rajouter sur France inter"Qui pouvait imaginer la survenance de ce conflit au Yémen?". Alors pourquoi continuer à en vendre à l'Arabie saoudite (mais aussi à l'EAU impliqué dans la guerre au Yémen), lorsque l'on sait qu'elles sont utilisées pour bombarder les Yéménites au bord de la famine et subissant la pire crise humanitaire de ce siècle où 1 million de personnes souffrent du choléra ? La guerre au Yémen a débuté en mars 2015 et la France n'a pas cessé depuis de vendre des armes à la coalition saoudienne (notamment l'Arabie saoudite, les EAU, l'Egypte...) qui ne cesse de bombarder sans discontinuer le peuple yéménite au nord du pays. Business as usual quelqu'en soit le prix.

Lire aussi :
- Bastamag, 6 février 2018 Mirages 2000, chars Leclerc, canons Caesar : la France fournisseuse officielle du carnage yéménite
- Orient XXI 12.09.17 Comment la France participe à la guerre contre le Yémen. Ventes d’armes et crimes de guerre (Orient XXI)
- Opex Au Yémen, le char Leclerc a fait forte impression
- SLT 28.01.18  Macron's Watch n°17. Droits de l'homme et complexe militaro-industriel; Migrants et bavures policières
- SLT 27.12.2017 Macron's Watch n°14 Complicité de génocide au Yémen ? Imposture au Niger et brosse à reluire dans le PAF
- SLT 20.12.2017
Le Canard enchaîné évoque la collaboration étroite entre Macron et Bin Salman impliqué dans des crimes de guerre au Yemen et dans le soutien envers Al Qaïda
- Reuters 11.11.2017 Macron a vendu deux navires militaires aux Emirats Arabes Unis
- Macron's Watch n°9. Le VRP multicarte vend armes et culture aux régimes criminels du Golfe
- L'Express 31.08.17 Pour Macron, le Qatar et l'Arabie Saoudite ont financé le terrorisme
- Une ONG dénonce les ventes d'armes illégales de la France, de la Grande-Bretagne et des USA à l'Arabie saoudite (Reuters)
- SLT janvier 2016 - "Le Canard enchaîné" dénonce le soutien de l'Arabie saoudite au groupe terroriste qui a revendiqué les attentats de "Charlie Hebdo".
- La guerre au Yémen constitue un pactole pour les fabricants et marchands d'armes étatsuniens, britanniques (et français) [The American Conservative]
- Le Lancet pointe la responsabilité de l'Arabie saoudite dans l'épidémie de choléra au Yémen et la complicité de l'ONU et de l'UNICEF
- Record : la France a vendu pour plus de 14 milliards d'euros d'armes en 2016, notamment à l'Arabie saoudite
- SLT 25.07.16 Quand Amnesty international demande à François Hollande de suspendre immédiatement les transferts d’armes et les soutiens militaires à l’Arabie saoudite responsable de crimes de guerre au Yémen
- Mondafrique 7.05.2015 Les Forces spéciales françaises interviennent au Yémen

PARIS (Reuters) - La France est vigilante sur ses livraisons et ventes d'armes à l'Arabie saoudite de crainte que ces armements ne soient utilisés dans le conflit au Yémen, mais elle n'envisage pas pour l'heure de suspendre ces transferts, ont déclaré vendredi à Reuters des sources au fait du dossier.

L'Arabie saoudite - qui a scellé avec la France pour plusieurs milliards d'euros de contrats, particulièrement sous le quinquennat de François Hollande - est engagée depuis mars 2015 au Yémen dans une guerre contre les rebelles houthis appuyés par l'Iran chiite, à la tête d'une coalition militaire de pays arabes sunnites soutenue par les Etats-Unis.

Le conflit a fait plus de 10.000 morts et l'Onu accuse l'ensemble des belligérants de violer les lois de la guerre en visant les populations et infrastructures civiles, comme les hôpitaux et les écoles.

Amnesty International avait lancé dès 2015 une pétition appelant la France, mais aussi les Etats-Unis et le Royaume-Uni, à "cesser les transferts d'armes à la coalition militaire menée par l'Arabie saoudite au Yémen."

L'organisation ajoute que la France n'a pas indiqué en 2016 et 2017 avoir "refusé, révoqué ou suspendu des autorisations d'exportation" à Ryad.

Les Emirats arabes unis, où le Premier ministre Edouard Philippe est attendu samedi pour une visite de deux jours, sont également membres de la coalition militaire.

"Il y a une volonté de montrer que la France fait quelque chose. On nous dit que des livraisons ont été suspendues, mais nous n'en avons pas la preuve officielle", a dit à Reuters l'une des sources proche du dossier.

Deux autres sources ont fait écho à ces propos. On ignore si les Emirats arabes unis seraient aussi concernés.

La Norvège a déjà suspendu ses ventes d'armes aux Emirats arabes unis, et l'Allemagne s'est engagée à ne pas fournir d'armes aux belligérants impliqués au Yémen, aux termes de l'accord de coalition conclu à Berlin entre les conservateurs (CDU-CSU) et les sociaux-démocrates (SPD).

 

CRITÈRES D'EXPORTATION STRICTS

Le ministère français des Affaires étrangères s'est refusé à tout commentaire, mais une source diplomatique a déclaré à Reuters que la France appliquait "une politique de contrôle des exportations reposant sur une analyse au cas par cas dans le cadre de la Commission interministérielle pour l'exportation de matériels de guerre (CIEEMG)."

Dans ses avis, cette commission, composée des ministères des Affaires étrangères, des Armées et de l'Economie, tient compte "de la nature des matériels, de l'utilisateur final, des questions de respect des droits de l'Homme, de la stabilité régionale et de la nécessité de soutenir la lutte contre le terrorisme", rappelle-t-on. Il incombe ensuite au Premier ministre de prendre les décisions.

"La délivrance des autorisations se fait dans le strict respect des obligations internationales de la France, notamment les dispositions du Traité sur le commerce des armes et la position commune européenne (de 2008-NDLR). Bien entendu, tout ce qui peut porter atteinte à la sécurité des civils, fait partie des critères qui nous conduisent à autoriser ou ne pas autoriser ces exportations", souligne-t-on de même source.

Selon des membres de la précédente administration et des diplomates, Jean-Marc Ayrault, qui fut chef de la diplomatie de février 2016 à 2017, avait alerté Matignon, dans une lettre, sur les ventes d'armes aux pays engagés dans le conflit yéménite.

La ministre des Armées, Florence Parly, a déclaré vendredi que la France n'était pas maîtresse de l'usage d'armes qui "n'étaient pas censées être utilisées".

"Qui pouvait imaginer la survenance de ce conflit au Yémen?", a-t-elle plaidé sur France Inter.

(Sophie Louet pour le service français, édité par Yves Clarisse)

Macron Salmane (c) AFP

Macron Salmane (c) AFP

Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :

Haut de page