La liste de l'ONU des entreprises liées aux colonies de peuplement sera publiée malgré les pressions israéliennes et étatsuniennes
Article originel : UN's list of companies linked to settlements to be published despite Israeli, US pressure
Maan News
Traduction SLT
BETHLEHEM (Ma'an) -- Le Conseil des droits de l'homme des Nations Unies prévoit, semble-t-il, de procéder à la publication d'une liste des entreprises opérant dans les colonies israéliennes illégales dans le territoire palestinien occupé et les hauteurs du Golan, en dépit des pressions diplomatiques considérables exercées par les États-Unis et Israël.
Selon un rapport publié mardi par la chaîne israélienne Channel 2, la liste complète sera publiée en Décembre, et comprendra quelques-unes des plus grandes entreprises de l'industrie israélienne ainsi que les grandes entreprises étatsuniennes, a rapporté une traduction du rapport par Times of Israel.
Parmi les sociétés internationales figurant sur la liste figurent notamment Coca-Cola, TripAdvisor, Airbnb, Priceline et Caterpillar, ainsi que des sociétés israéliennes telles que le géant pharmaceutique Teva, la compagnie nationale de téléphone Bezeq, la compagnie d'autobus Egged, la compagnie nationale des eaux Mekorot et les deux plus grandes banques du pays, Hapoalim et Leumi.
La liste a été récemment remise au ministère des Affaires étrangères, selon le rapport.
L'année dernière, le Conseil des droits de l'homme des Nations Unies a adopté une résolution visant à soutenir la création d'une base de données sur toutes les entreprises qui mènent des activités commerciales dans les colonies israéliennes illégales en Cisjordanie occupée, au milieu d'une vive opposition de la part des États-Unis et d'Israël.
Le Washington Post rapportait précédemment que Zeid Raad al-Hussein, haut-commissaire des Nations Unies aux droits de l'homme, avait déclaré que les Nations Unies prévoyaient de publier cette liste d'ici la fin de l'année, ce qui a incité l'administration de Donald Trump à collaborer avec Israël pour empêcher sa publication.
Toutefois, selon le journal étatsunien, Israël et les États-Unis ont tenté en vain de bloquer le financement de la base de données.
Hanan Ashrawi, membre du Comité exécutif de l'OLP, a condamné les efforts des États-Unis et d'Israël à l'ONU comme "moralement répugnants" à l'époque.
Cette tentative "révèle la complicité des entreprises israéliennes et internationales dans l'occupation militaire israélienne et la colonisation des terres palestiniennes", a déclaré Ashrawi. "C'est une indication claire de l'impunité persistante d'Israël et de son sens du droit et du privilège."
Ashrawi a souligné dans sa déclaration que les activités de colonisation israéliennes constituaient un "crime de guerre" et étaient en violation directe du droit international et de plusieurs résolutions des Nations Unies. "Toute entreprise qui choisit de faire des affaires dans les colonies illégales devient complice du crime et donc passible de poursuites judiciaires", a-t-elle déclaré.
Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu s'est plaint que la liste cible injustement Israël et a noté qu'elle faisait partie du mouvement plus vaste de Boycott, Désinvestissement et Sanctions (BDS), qui vise des sociétés spécifiques profitant de l'occupation israélienne du territoire palestinien et s'inscrit dans la tradition du mouvement de boycott non-violent contre le régime d'apartheid en Afrique du Sud.
Israël et les États-Unis se sont fermement opposés à toute initiative qui pourrait donner du poids au mouvement BDS et ont souvent prétendu que tout soutien à un boycott contre Israël constitue de l'antisémitisme.
Israël a resserré l'étau sur le mouvement BDS au cours des derniers mois, notamment en adoptant la loi anti-BDS, qui interdit l'entrée dans le pays de personnes étrangères qui ont ouvertement appelé au boycott d'Israël.
En outre, Israël a régulièrement condamné l'ONU pour ce qu'il considère comme une position anti-israélienne, car de nombreuses résolutions ont été adoptées ces derniers mois condamnant l'occupation israélienne d'un demi-siècle de la Cisjordanie, y compris Jérusalem-Est, et son entreprise de colonisation incessante qui a démantelé le territoire palestinien.
Cependant, les Palestiniens et les militants ont depuis longtemps fait remarquer que les mouvements non violents, exprimés à la fois dans les activités du BDS et dans la sensibilisation sur la scène internationale, sont quelques-uns des derniers espaces permettant de remettre en question l'occupation israélienne, les forces israéliennes ayant réprimé les mouvements populaires dans le territoire palestinien, laissant de nombreux Palestiniens sans guère d'espoir pour l'avenir.