Selon un émissaire, le Qatar rejette les menaces de l'Arabie saoudite sur la livraison du S-400
Article originel : Qatar rejects Saudi Arabia’s threats on S-400 delivery: envoy
Sputniknews
L'Arabie saoudite avait déjà menacé son voisin du Golfe d'une action militaire lors des discussions de Doha sur l'achat du système de défense aérienne russe.
"Nous avons entendu parler de telles déclarations dans les médias internationaux, mais nous, au Qatar, réaffirmons le principe de la souveraineté des États, leur droit de se défendre et de conclure des accords légitimes avec d'autres pays. Ainsi, même si la déclaration saoudienne est vraie, nous la rejetons complètement", a déclaré l'ambassadeur du Qatar en Russie Fahad bin Mohammed Al-Attiyah, s'adressant à Sputnik.
Le monde ne vit pas dans une "ère de loi de la jungle basée sur des menaces", a ajouté l'ambassadeur.
"Nous avons toujours coopéré avec la Russie sur toutes les questions, y compris la défense, et le Qatar s'efforce de renforcer ce domaine", a souligné Al-Attiyah. "Personne n'a le droit de s'ingérer dans les affaires intérieures de la Russie et du Qatar ; c'est un droit souverain... Je considère cette position[de Riyad] comme une violation flagrante des affaires intérieures de la Russie et du Qatar", a-t-il ajouté.
Les remarques de l'envoyé font suite à un rapport paru dans Le Monde du week-end dernier indiquant que le roi saoudien Salman bin Abdulaziz avait envoyé des lettres aux dirigeants étatsuniens et européens, dont le président français Emmanuel Macron, dans lesquelles il mettait en garde contre la possibilité d'une "action militaire" contre Doha s'il achetait les systèmes de défense aérienne de fabrication russe. Les autorités saoudiennes n'ont pas encore confirmé le contenu de la lettre du roi Salman rapportée par Le Monde.
L'envoyé du Qatar en Russie a confirmé plus tôt que Doha envisageait l'achat de systèmes russes de défense aérienne, les médias spécifiant que le pays du Golfe était intéressé par le système de défense aérienne S-400, actuellement le système de défense aérienne le plus avancé de l'arsenal russe. Les deux pays ont signé un accord de coopération militaro-technique l'année dernière lors de la visite du ministre russe de la Défense Sergei Shoigu à Doha.
La semaine dernière, Aleksei Kondratyev, vice-président de la Commission de la défense et de la sécurité du Sénat russe, a déclaré que si la vente des S-400 au Qatar va de l'avant, la décision ne sera pas affectée par l'opposition de l'Arabie saoudite. Le législateur a suggéré que Riyad a pu faire l'objet de pressions de la part de Washington pour éviter de perdre la part étatsunienne du lucratif marché régional des armes.
Les relations entre Riyad et Doha se sont effondrées en juin 2017 à la suite d'une crise diplomatique qui a conduit à un blocus saoudien de la minuscule monarchie du Golfe. Quatre pays arabes, dont l'Arabie saoudite, l'Égypte, Bahreïn et les Émirats arabes unis, ont imposé un embargo au Qatar, accusant Doha de contribuer au financement du terrorisme international. Le Qatar a fermement nié ces accusations.
Traduction SLT