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Voici 3 articles publiés par Micromegas sur son blog au sujet de la vente de la participation majoritaire du Crédit Agricole dans la première banque de Madagascar dans des conditions pour le moins troublantes. Ils sont publiés ici dans l'ordre chronologique de parution.
- 23.09.13 - Crédit Agricole/BNI Madagascar : Bon appétit Messieurs les Banquiers !
- 02.10.13rédit Agricole/BNI Madagascar : insoutenable légèreté ou inavouable vérité ?
- 22.10.13 BNI Madagascar/Credit Agricole : Les jeux sont faits! Silence, rien ne va plus!
Voir aussi l'article de Laurent Mauduit sur ce sujet en date du 21.09.13 :
Mediapart L’insoutenable légèreté du Crédit Agricole
Alors que les autorités de Madagascar s'y sont opposées à deux reprises, le Crédit agricole veut vendre sa participation majoritaire dans la plus grande banque du pays à des investisseurs qui ne présentent pas les garanties suffisantes. Au mépris de l'ambassadeur de France qui plaide pour un « assainissement radical du climat des affaires ».
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Crédit Agricole/BNI Madagascar : Bon appétit Messieurs les Banquiers !
Par le blog Mediapart de micromegas
La vente de la participation (51%) du Crédit Agricole dans la BNI -première Banque de Madagascar- à un consortium improbable sans aucune référence bancaire, composé d’un sucrier Mauricien reconverti dans le textile et d’un développeur immobilier à la réputation sulfureuse, grâce à l’appui du président de la Haute Autorité de Transition (non élu) comme de ses protégés visiblement intéressés financièrement à l’affaire, n’est à priori pas encore finalisée.
Du moins officiellement. Nous en sommes proches néanmoins, la balle restant dans les faits dans les mains du vendeur (Crédit Agricole). C’est tout à l’honneur de MEDIAPART d’avoir révélé depuis quelques semaines (re articles de Philippe Divay sur le Blog) les dessous de cette transaction scabreuse, de surcroît entachée de la mort subite du Gouverneur de la Banque Centrale s’opposant à ce «hold-up». En effet, comment qualifier autrement la vente forcée avant les élections, par une autorité politique corrompue, d’un fleuron bancaire Malgache (dont l’Etat est actionnaire au hauteur de 34%) à une association de deux investisseurs sans expérience bancaire (ou si peu) qui ne pourront en conséquence empêcher des conséquences négatives en cascade sur l’économie du pays?
Comment expliquer cette pression sur les acteurs et cette hâte à boucler cette transaction avant les élections si ce n’est par l’utilisation d’une «fenêtre d’opportunité» crée par la malléabilité intéressée du pouvoir, décidé avant de céder la place, à s’en mettre «plein les poches» (les exemples abondent depuis 4 ans) au mépris des intérêts à long terme du peuple Malgache ?
A ce stade il nous faut être précis. Il n’est nullement question ici de remettre en cause ni de discuter la décision de la vente de la participation du Crédit Agricole dans cette banque Malgache qui n’appartient qu’à elle. BNP Paribas a fait de même récemment. Néanmoins, on ne cède pas une banque comme n’importe quel actif, dans la mesure où cette cession a des répercutions, quel que soit le pays, sur l’économie du pays de l’établissement concerné. Le régulateur doit donner son aval. Les grands établissements internationaux qui procèdent à ce type de cessions après avoir été longuement présents dans le pays qu’ils quittent, mettent généralement un point d’honneur à partir dans des conditions les plus dignes possible, ne serait ce que pour éviter de froisser l’Etat de ce pays et éviter d'etre durablement taxé d’avoir eu un comportement de voyou irresponsable. Nous sommes précisément dans ce cas. Et cet aval des autorités de régulation, est bien une des conditions suspensives formulées par le Crédit Agricole, pour valider l’offre qui lui a été faite. Mais là où le bas blesse c’est dans les conditions particulièrement violentes et extrêmement douteuses pour ne pas dire plus, dont cette autorisation est en passe d’être obtenue, provoquant (accidentellement) la mort du Gouverneur de la Banque Centrale censé représenter le dit régulateur! La chose est peut être courante me direz vous mais très rarement aussi violente et toujours secrète. Ici, l’extraordinaire, c’est que tout le monde sait et connaît la nature des pressions exercées sur la commission bancaire (CSBF) et le pauvre Gouverneur, les défauts évidents du consortium de reprise (pas d’operateur bancaire) ainsi que l’intérêt pécuniaire des autorités politiques qui ont exercé les pressions comme des repreneurs qui ont probablement décelé dans le bilan de l’établissement quelques pépites qui, vendues, rendront l’affaire plus juteuse encore qu’il n’y paraît. Tout le monde sait! Ce "hold-up" se réalise au vu et au su de tous !
Parfaitement informé de toutes ces tractations dans la mesure où il est le vendeur, le Crédit Agricole dont le silence était assourdissant depuis quelques semaines, contacté par Laurent Mauduit (voir article du 21 septembre L’insoutenable légèreté du Crédit Agricole), s’est autorisé un communiqué insipide dans lequel il se retranche derrière les régulations nationales et internationales (nul doute qu’elles seront respectées à la lettre), la pseudo implication rassurante de la Banque Mondiale (elle cède également une petite participation dans cette Banque mais n’a bien sur pas les même obligations, étant minoritaire) tout en suggérant fortement que les «bruits» entourant cette transaction pourraient bien être dûs à la Campagne électorale actuellement en cours... Fermez le ban! Circulez, il n’y a rien à voir!
Il est à parier que la stratégie du dos rond et de l’enfumage est à l’œuvre pour permettre au Crédit Agricole de boucler tranquillement son opération, mettant ainsi un point d’orgue à sa stratégie de repli du continent africain, entamé depuis quelques années. Cette stratégie de «non communication» -espérant que le soufflé ne retombe de lui même- ne trompe personne. Elle est indigne d’un grand établissement bancaire et des règles de transparence qu’il se targue d’afficher. Alors que les choses soient claires. Si d’aventure, comme tout le laisse à penser, cette vente avec les acheteurs actuels déclarés allait à son terme, il ne saurait être question pour le Crédit Agricole de dire ensuite qu’il «ne savait pas» et ignorait les conditions d’obtention des accords demandés! Ce sera pleinement conscient des conditions nauséabondes et quasi mafieuses dont ces autorisations ont été obtenues et averti de l’inexpérience des repreneurs comme des conditions difficiles dont cet établissement pourra remplir à terme sa mission dans l’économie Malgache que cette Banque «responsable» affichant les plus beaux principes de respectabilité et d’acteur du développement, aura procédé à sa vente, se faisant ainsi volontairement complice de telles pratiques dont elle aura tiré profit.
Nous ne pouvons qu’en tirer tristement la conclusion qu’il faut que l’honneur de Madagascar, accessoirement celui de la France à Madagascar, et la réputation de cette grande Banque internationale aux principes fondateurs si respectables aient pesé de bien peu de poids, pour ne pas avoir immédiatement pris des distances avec de telles pratiques risquant par la même de conserver durablement cette tâche infamante indélébile que tout effort de «communication» à l’avenir tentera vainement de faire oublier! Le prix de cette attitude la disqualifiant définitivement de toute respectabilité? celui de la transaction, soit 25 M Vingt cinq millions ) d’Euros sur un produit net bancaire affiché au premier semestre 2013 du groupe Crédit Agricole de 15,2 milliards d’Euros!... La cupidité n’a pas de limite.
Bon appétit Messieurs les Banquiers !
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Crédit Agricole/BNI Madagascar : insoutenable légèreté ou inavouable vérité ?
Par le Blog de Mediapart de Micromegas
Dans l’Affaire de la vente de la participation majoritaire (51%) du Crédit Agricole dans la BNI -Première Banque de Madagascar- déjà plusieurs fois évoquée dans les colonnes de MEDIAPART, ce qui frappe le plus, lorsqu’on prend un peu de recul, ce ne sont pas les pressions intéressées du pouvoir de Transition sur la probité duquel plus personne n’a de doute, c’est l’attitude du Crédit Agricole.
On peut évoquer, comme l’a fait Laurent Mauduit (re Article MEDIAPART du 21 septembre sur 'l’insoutenable légèreté du Crédit Agricole" ), 'l’insoutenable légèreté" de cette banque qui n’a procédé à aucun appel d’offres et mentionné aucune exigence préalable, comme par exemple la nécessité pour le moins d’avoir 2 offres concurrentes ou un réseau bancaire parmi les propositions qui pourraient lui être faites. Qui a ensuite accepté une offre de la part d’un consortium sans réel opérateur bancaire si ce n’est un acteur mineur du marché Mauricien pour finalement avaliser un consortium sans opérateur du tout composé d’un sucrier reconverti dans le textile et d’un développeur immobilier à la réputation sulfureuse. Cette première entorse a une déontologie 'basique", consistant pour une grande banque internationale à passer la main à un operateur bancaire, ayant été bafouée, le fait de fermer les yeux sur les conditions dans lesquelles ont été obtenues les autorisations du régulateur local (CSBF) permettant à ce consortium rapidement constitué, poussé par un pouvoir de transition intéressé financièrement, de finaliser son deal avant les élections, constitue une seconde entorse encore plus importante aux règles qui régissent ce type de transaction. Le Crédit Agricole a beau se retrancher derrière le fait que toutes les règles ont été (en apparence) respectées et le pouvoir de transition affirmer qu’il ne s’agit que d’une transaction entre 'parties privées' pour mieux se défausser, tout ceci ne trompe personne : ces autorisations ont bien été obtenues sous fortes pressions, financièrement intéressées. De surcroît, comme nous l’avons écrit, au vu et au su de tous à Madagascar. A commencer par le Crédit Agricole lui même! Car s’il était à la rigueur plausible de défendre la naïveté ou le manque de professionnalisme du Crédit Agricole au début du processus de vente, le bruit fait autour des conditions quasi mafieuses dont ces autorisations ont été obtenues et les remarques formulées par le régulateur et le pauvre Gouverneur (soudainement décédé) sur le manque de qualification des repreneurs proposés pour diriger la première banque de Madagascar, auraient dû depuis longtemps les déniaiser...
Tout groupe de dimension ou d’ambition internationale, placé dans des conditions similaires, trop conscient de l’impact de ces éléments sur sa réputation et son image pour une transaction affectant aussi peu son résultat (0,1% de son PNB) aurait depuis fort longtemps pris ses distances avec la proposition qui lui était faite. Et déclaré publiquement son désir de ne ré-examiner de nouvelles offres concurrentes, en pleine transparence, qu’après l’installation d’un pouvoir démocratiquement élu et munies d’un opérateur bancaire de taille pour le moins régional, pour faire taire toute critique à son endroit. Eh bien non! Les oppositions et réactions qui se sont manifestées à Madagascar comme en France sur cette transaction ne semblent en rien avoir entamé la détermination de nos banquiers à aller de l’avant. Dieu sait pourtant si leur image s’est pourtant fortement dégradée depuis quelques semaines! Eh bien non ! Réfugié derrière une stratégie 'communication ' visant à faire le dos rond et laisser passer l’orage qui finira bien par se calmer, ces messieurs mettent la dernière main à leur vente douteuse. On pourrait comprendre la légèreté, sans l’excuser pour autant, mais là, nous avons à faire à un singulier entêtement ... à l’opposé de tout bon sens!
Alors ? Naif ? Léger ?
Ce serait faire trop d’injure à ces banquiers que de les prendre pour des incompétents qui n’ont pas compris que le prix qu’ils paient pour cette transaction en matière de réputation est déjà trop élevé. Ce serait mal les juger que de les prendre pour des naïfs, qu’ils ne sont pas !
Mais alors, il doit donc bien avoir une raison fortement impérieuse pour s’entêter à vouloir conclure à tout prix et au plus vite, c’est à dire avant les élections! Sait on jamais, malgré l’argent qui se déverse sur les candidats 'amis', le suffrage populaire pourrait peut être réserver quelques surprises désagréables ! ...
Quelle que soit cette raison impérieuse qui motive le Crédit Agricole à réaliser cette transaction, dont l’impact sur ses résultats sera anecdotique, il doit savoir que nous finirons par la connaître, car nous la devinons honteuse. Certains pourraient évoquer demain au titre des biens 'mal acquis' par une poignée d’affairistes malgaches la complicité de cet établissement dans cette transaction : qu’ils sachent que nous nous tenons à leur disposition pour leur donner toutes les informations dont nous disposons. D’autres pourraient enfin révéler la véritable raison, forcement honteuse avons nous dit, qui pousse le Crédit Agricole à vouloir réaliser cette transaction en dépit du prix 'hors norme' qu'elle coûte à sa réputation internationale : qu’ils sachent que nous les soutiendrons dans cette quête jusqu'à ce qu’une lumière totale soit faite sur cette affaire scabreuse. Nous le ferons pour le Crédit Agricole qui mérite mieux que cela et s’est trop manifestement fourvoyé, mais aussi pour le peuple Malgache qui ne mérite pas d’être victime de ce 'Hold-Up'. Nous le ferons enfin pour l’image de la France à Madagascar qui mérite aussi mieux que d’être livré à quelques individus peu scrupuleux ...et certainement pas d’être associé à l’accusation malheureusement trop souvent exacte d’être complice du pillage des richesses de ce si beau pays!
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Blog Mediapart de Micromegas BNI Madagascar/Credit Agricole : Les jeux sont faits! Silence, rien ne va plus!
Alors qu’un imposant silence s’est abattu sur l’opération de rachat de la part majoritaire (51 %) de la BNI détenue par le Crédit Agricole et que la campagne électorale bat son plein sur d’innombrables sujets souvent mineurs, les jeux sont faits. «Silence! Rien ne va plus», comme disent les courtiers de Casino. Le Casino, c’est Madagascar, et c’est la BNI que l’on joue à la roulette! En effet,le Crédit Agricole, certes désireux de vendre,avait de multiples façons de sortir honorablement de cette transaction s’il l’avait voulu. Soit en invoquant des critères techniques et ne répondant pas favorablement aux conditions suspensives posées par le précédent Gouverneur avant de mourir: La disposition du personnel expatrié et de la direction pour une période de minimum 2 ans ainsi que la confirmation des lettres de crédit pendant la même durée de temps. Pour ne pas être très honorable, cette attitude avait le mérite de ne froisser personne et de remettre la vente à plus tard. Au fond, comme nous l’avons déjà dit, l’insignifiance du montant de la transaction par rapport au PNB du Crédit agricole, ne justifiait en rien l’urgence. L’autre attitude plus simple, plus franche et plus conforme à la «compliance» d’un grand groupe international aurait été de prendre ses distances vis à vis d’une transaction dont tout, vraiment tout, est de nature à éveiller les soupçons d’une «compliance» basique. Aucune de ces voix n’a été choisie et c’est vers un accord que l’on s’achemine, malgré l’opposition que cette transaction a suscité à Madagascar comme en France et les relents quasi mafieux de ce ragout. Cette fois, pour ceux qui (ils sont peu nombreux ) pouvaient encore douter de l’implication du Crédit Agricole aux cotés du consortium repreneur dans une communauté d’intérêts communs bien compris, les choses sont maintenant claires: Les malversations qui ont permis cette transaction ont été validées par les plus hautes instances de la Banque. Tout étant probablement bouclé et l’encre des accords probablement déjà sèche, pourquoi un tel silence? C’est que nos banquiers et leurs comparses ont certainement le souci que tout soit fait selon les «règles» afin de sauvegarder toutes les apparences qui feront le miel des communiqués de presse insipides de demain. Pour « sauver les apparences», il semble un peu cavalier aux acteurs de cette pièce minable d’annoncer cet accord au bon peuple grugé avant les élections d’un président démocratiquement élu.Cela ferait " désordre " et l'évidence de la combine n'en serait que plus transparente . Que n’irait on pas penser , font ils semblant de s’émouvoir ... Oui que n’irait on pas penser en effet , si ce n’est l’évidence, c’est à dire qu’il faut impérativement, pour des raisons maintes fois expliquées dans nos précédents articles, que la transaction soit bouclée AVANT l’élection. C’est apparement chose faite. Mais de là à l’annoncer... le courage leur manque. D’où le silence actuel qui est le fruit d’un véritable dilemme: Annoncer c’est affronter la critique en pleine campagne électorale. Ne pas annoncer c’est plus discret et conforme à la mentalité de ces Messieurs, mais le personnel et les partenaires de la BNI ne peuvent rester indéfiniment dans l’expectative. Il y a fort à parier que les équipes de communication des différents acteurs ont du être âprement sollicitées ces dernières semaines pour trouver la parade et sont encore au travail à l’heure où s’écrivent ces lignes. C’est que le temps presse et le premier tour est déjà annoncé pour vendredi 25 octobre! Le pouvoir de Transition directement ( et comment ! ) intéressé à cette transaction n’a donc plus que quelques semaines d’existence! Alors osons un pronostic et gageons que l’annonce sera faite AVANT l’annonce des résultats du premier tour, tant qu’on est encore dans l’illusion que le candidat « officiel» pourra encore l’emporter, c’est à dire au plus tard début novembre. Le faire après serait trop risqué pour ces messieurs et pourrait faire de cette affaire un des enjeux du second tour en perturbant très fortement l’avenir des nouveaux actionnaires... Quant à l’annoncer après n’est concevable que si les élections se passent bien pour nos amis : c’est un risque dont nous avons dit depuis le début qu’ils ne souhaitaient pas le prendre. A terme, à n’en pas douter, les Malgaches sauront faire droit à cette vilenie qui leur a été faite: Ce n’est qu’une question de temps. Les nouveaux actionnaires ont légitimement quelque souci à se faire pour leur investissement dans BNI et leurs actifs à Madagascar. Mais il restera cette interrogation lancinante concernant le Crédit Agricole et son acharnement à mener, envers et contre tout, cette transaction à sa fin: Pourquoi? Le temps n’est pas loin, espérons le, où seront levés les véritables mobiles d’une telle opération, dont les commanditaires sont probablement et malheureusement en France, et dont nous avons dit depuis l’origine qu’ils étaient suspects.Je ne sais pas si le «bon sens » a de l’avenir comme le dit le slogan du Crédit Agricole, mais ce que nous pouvons vous assurer, chers lecteurs, c’est que ceux qui ont présidé à cette opération n’en auront plus beaucoup lorsque la vérité aura éclaté au grand jour. Nous y veillerons depuis Sirius afin que justement le «bon sens»n’ai pas toujours «bon dos»...