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" Lors d’un point de presse le 14 septembre dernier, le Professeur Alpha Condé avait affirmé : « J’ai dit à Vincent Bolloré, c’est vrai c’est un ami personnel de plus de 30 ans, que s’il ne respecte ses engagements, l’Etat guinéen n’hésitera pas à annuler son contrat »Alpha Condé.
Le grand balai des firmes et multinationales semble s'agiter autour du clan Condé depuis son élection au pouvoir, sans doute l'une des plus démocratiques qu'ait connues la Guinée Conakry. Alpha Condé a décidé fin septembre de rediscuter les contrats miniers selon des bases légales et démocratiques. Cette remise à plat des contrats à susciter l'ire des perdants comme le franco-israélien Beny Steinmetz et bien d'autres. Mais croire benoitement que Condé pourra réviser le code minier de manière transparente et démocratique c'est oublier la corruption endémique qui ravage le pays et dont Condé n'est pas exempt (Une compagnie liée à un proche d'Alpha Condé obtient une dérogation pour exporter le fer par le Libéria). Certains observateurs craignent que les entreprises minières poussent à la congolisation du pays pour continuer le pillage des ressources en ne s'adressant plus à un pouvoir étatique centralisé mais à des chefs de guerre comme au Congo ou au Libéria (Risque de congolisation de la Guinée ? , Dossier : Le rôle des lobbys miniers dans la division et la « congolisation » progressive de la Guinée (suite et fin)). Ce risque a été évoqué au sujet de l'entreprise de Steinmetz, BSGR. Ce milliardaire, héritier d'un empire dans les diamants s’intéresse aux mines et à l'Afrique après avoir participé à des trafics peu clairs en Angola et en Russie où il devint l'ami du redoutable et peu fréquentable Gaymarack, impliqué dans l'Angolagate. Il aurait selon Le Canard Enchaîné planifié un putsch contre l'actuel président de Guinée. Le Canard a repris des sources de la CIA et de la DGSA concernant Steinmetz qui selon le pouvoir en place en Guinée visait à réaliser un coup d'Etat (Des mercenaires français, sud-africains et israéliens, préparent un coup d'Etat en Guinée (Le Canard Enchaîné) ). Info ou intox, il est difficile d'y voir clair mais dans les coulisses les réseaux s'activent et les appétits sont féroces car les contrats juteux portent sur des milliards d'euros.
L'histoire commence en 2008, alors que le vieux président guinéen Lansana Conté termine son cinquième quinquennat de dictature. Le milliardaire franco-israélien Beny Steinmetz, qui a fait fortune (la première d'Israël) dans le diamant, lorgne cette fois le plus grand gisement ferreux non exploité de la planète, le site de Simandou, au sud-est de la Guinée. Le magnat courtise le chef de l'Etat, son épouse, ses ministres, et son groupe (BSG) récupère pour 165 millions de dollars une partie des droits d'extraction. Quelques semaines plus tard, il en revendra la moitié au groupe brésilien Vale au prix de 2,5 milliards !
A la mort de Conté (en décembre 2008), une junte militaire prend le pouvoir et Steinrnetz tente de « sécuriser » son bien. Un de ses agents, Victor Kenan, passe un contrat avec la société israélienne de 'sécurité CS'l' Global, qui se met au service de la junte. Cette boîte, raconte la note des Renseignements américains, formera et entraînera la garde présidentielle des « bérets rouges », responsable du massacre de 157 civils, le 28 septembre 2009, dans un stade de Conakry.
Mais, en décembre 2010, la première élection démocratique du pays, remportée par Alpha Condé, inquiète Steinmetz. Ce socialiste n'envisage-t-il pas de remettre à plat tous les contrats miniers ? Le Président lance une opération mains propres, aidé par diverses organisations internationales et par le financier George Soros. Résultat : l'enquête rebondit aux Etats-Unis, où la veuve de Lansana Conté possède un compte, nourri de plusieurs millions par le groupe de Steinmetz...
Steinmetz a-t-il décidé de sauvegarder ses intérêts guinéens par des moyens musclés ? C'est la conviction des services français et US, qui. n'apportent pas de preuves mais font des rapprochements. Les Américains sou lignent qu'un certain Victor Nassar, israélien et « consultant en. sécurité pour BSG depuis des années », s'est pointé, en juillet, à Johannesburg pour une « opération de recrutement de mercenaires », aidé par le Sud-Africain Willem Ratte, naguère « lié à l'extrême droite pro-apartheid ».
(Des mercenaires français, sud-africains et israéliens, préparent un coup d'Etat en Guinée (Le Canard Enchaîné) )
"Une note d'une quinzaine de pages attribuée à la CIA a, selon nos sources, été remise en août 2013 au président Condé. Sa version traduite en français, dont J.A. a pris connaissance, porte sur le financement des partis d'opposition guinéens, en particulier de l'Union des forces démocratiques de Guinée (UFDG) et de ses deux ailes rivales, celle de Cellou Dalein Diallo et celle d'Oury Bah. Ce document fait également apparaître deux personnages, deux Israéliens, en relation, selon ses rédacteurs, avec Beny Steinmetz et/ou avec BSGR : le diamantaire Victor Kenan, installé à Conakry depuis vingt ans (mais désormais persona non grata en Guinée) et un certain Victor Nassar, qui fut brièvement incarcéré à Madagascar début 2012 pour tentative supposée de coup d'État, que la note présente comme un ancien "conseiller en sécurité de BSGR". Surtout, cette note très détaillée revient sur un épisode concomitant à l'acquisition des blocs miniers de Simandou par BSGR : la signature le 4 mai 2009 d'un contrat de sécurité entre le capitaine Dadis Camara alors au pouvoir et la firme israélienne CST Global - contrat qui a nécessité le déplacement à Conakry d'anciens responsables israéliens tel Shlomo Ben Ami, le général Ziv, Nissim Zvili, et même l'ex-Premier ministre et mentor de Steinmetz, Ehoud Olmert. Kenan aurait facilité la conclusion du contrat, et Nassar a par la suite été l'un des principaux formateurs de l'unité des "bérets rouges" de Dadis, laquelle s'illustra dans le massacre du stade de Conakry le 28 septembre 2009. Le document se garde cependant de mettre directement en cause la galaxie Steinmetz-BSGR dans l'attaque contre la résidence d'Alpha Condé en juillet 2011 ou dans une tentative de coup d'État : "Aucune preuve concrète d'un tel plan n'a encore vu le jour", conclut-elle." (Affaire Condé-Steinmetz : quand la CIA s'en mêle )
Le grand jeu à la mode de ces opérateurs miniers est d'acheter un terrain très riche en matière première notamment les gisements de fer puis d'en revendre une portion à un prix exorbitant à un autre groupe minier pour empocher la plus-value sans avoir fait la moindre prospection et sans reverser le moindre impôt à l'Etat. Ce qui s'appelle de la spéculation sauvage sur les richesses minières africaines dans un Etat déréglementé.
Le milliardaire franco-israélien Steinmetz a fait une opération fort juteuse (cf ci-dessus et aussi JAI la filière des relations entre BSGR, Mamadie Touré, Mahmoud Thiam, Lansana Conté et Dadis Camara).
Le seul hic, c'est que le vent tourne à Conakry et son homme de main au pouvoir, Mamadou Thiam, ministre des mines, se voit délester de son poste par un certain Alpha Condé élu lors des élections de décembre 2010. Et qui plus est, le nouveau président poussé par ses réseaux (Soros, Kouchner Françafrique : Kouchner et Condé dinent ensemble... ) entend réviser le code minier pour qu'il soit plus favorable aux intérêts guinéens. Accusé d'avoir acquis ses permis de manière frauduleuse, BSGR se voit retirer les blocs de Simandou et ses hommes de main Mahmoud Thiam et Samuel Mebiame (fils d'un ancien premier ministre de feu le dictateur du Gabon Omar Bongo), jurent de vouloir faire tomber Alpha Condé (Guinée: corruption, putsch et eldorado minier).
Mais, il y a une ribambelle de groupes qui rodent autour de la présidence et des contrats miniers. La compagnie chinoise Chalco, partenaire de Rio Tinto et de la Banque Mondiale dans le projet d’exploitation du gisement de fer du Mont Simandou, vient d’annoncer la vente de sa part pour la somme de 2,07 milliard de dollars. "Et pourtant, la chinoise avait obtenu sa part du gisement en déboursant «seulement» 1,35 milliards de dollars à Rio, qui avait précédement retrocédé 700 millions à la Guinée pour confirmer son titre sur Simandou. Mathématiquement cela fait un profit de 50 pour cent alors qu’il n’y a presque plus d’investissement en Guinée même sur ce projet." (Chalco - partenaire de la Banque Mondiale et de Rio Tinto - revend avec profit sa part de Simandou ). Cette plus value faramineuse sera-t-elle taxer par l'Etat comme la bonne gouvernance le voudrait ?
Pendant ce temps-là, Bolloré, prévoyant, s'est vu confier la construction d'une ligne de chemin de fer Conakry-Kankan dans le cadre de l'exploitation de la mine de fer du Simandou, située dans le sud de la Guinée. Ce Groupe bénéficie aussi du contrat d'extension du terminal à containeurs du port autonome de Conakry, dont les travaux ont débuté en 2011. Un contrat attribué à Bolloré après que Alpha Condé ait résilié le 8 mars 2011, par décret, la convention de concession du terminal à conteneurs du port de Conakry octroyée en 2008 pour une durée de vingt-cinq ans à Getma déclenchant une bataille judiciaire entre les deux rivaux (Guinée: Bolloré condamné à payer 2 millions d’euros pour le port de Conakry (AFP) ). Nombreux sont les Guinéens qui s'inquiètent du manque de transparence de l'attribution des marchés et des mines et du maintien de la corruption y compris au sein du nouveau pouvoir en place depuis 2010.
Un pouvoir soumis aux réseaux françafricains, américafricains, isaréloafricains et russafricains sans oublier la Chine.
"Mais l’attention portée par la presse internationale n’est pas que bonne pour le Professeur Alpha Condé. Tantôt il est peint comme un champion de la bonne gouvernance dans les ressources minières, tantôt c’est le président corrompu qui règne en « empereur des mines » sur une clique affairiste dont l’objectif est de mettre la Guinée en coupes réglées. Les langues commencent même à se délier sur les méthodes peu catholiques utilisées par le chef de l’État guinéen pour financer la conquête du pouvoir. Si le président Condé joue le rôle du « bon », les rôles de « la brute » et du « truand » iraient comme des gans à Benny Steinmetz et à George Soros, respectivement."...( La Guinée transformée en champ de bataille par des lobbys miniers internationaux (1ère partie) Le duel entre deux requins Benny Steinmetz et Georges Soros se transporte en Guinée).
" L’appât des mines a dû changer le philanthrope Soros, qui n’est même pas venu sauver son « grand ami » de la colère des populations sur l’incapacité du gouvernement à résoudre le problème d’électricité. Au lieu d’aider Alpha Condé à résoudre les problèmes urgents de la population, notamment la fourniture d’eau et d’électricité, l’attention de Soros s’est tournée vers le très juteux secteur minier de la Guinée qui enregistrait un potentiel d’investissements de près de 60 milliards de dollars et qui était la convoitise de tous les grands noms de l’industrie minière mondiale. Il propose à Alpha Condé de se passer des offres d’assistance d’organismes spécialisés et désintéressés tels que la Banque mondiale, la Banque africaine de développement et l’Agence française de développement pour l’élaboration du code minier. Sans aucune expérience dans le domaine, il propose à Alpha Condé de l’aider à élaborer un code minier taillé sur la mesure de ses intérêts futurs en Guinée. Il établit une cellule de son ONG « Open Society Institue » (OSI) à Conakry et fait venir Revenue Watch Institute pour entre autre conseiller Alpha Condé dans la révision de la législation minière et piloter le comité de revue des contrats miniers. Un coordinateur fut affecté à Conakry et soutenu par le bureau régional du Ghana et un réseau d’experts internationaux, de juristes et d’économistes.
Comme son rival Steinmetz, la stratégie de Soros a été d’infiltrer et de caporaliser l’appareil de décision de l’Etat en devenant un conseiller bénévole et un financier incontournable du cercle présidentiel. Son « Think-Tank », l’OSI, présenté comme une ONG « philanthropique », a plutôt servi à donner une caution morale à la mauvaise gouvernance du secteur minier sous Alpha Condé. " (La Guinée transformée en champ de bataille par des lobbys miniers internationaux (3ème partie) : Soros, le philanthrope intéressé)
En ce qui concerne les réseaux françafricains, ils sont branchés sur le socialiste Kouchner et sur les frères Bourgui ainsi que d'autres réseaux issus de l'UMP.
"Ce lobby est centré sur le carnet d’adresse de Bernard Kouchner, « frère jumeau » du Professeur et ancien ministre français des Affaires étrangères ainsi que des réseaux occultes de la françafrique gravitant autour d’Albert Bourgui. C’est Albert qui avait présidé le comité de soutien pour la libération d’Alpha Condé lorsque celui-ci fut emprisonné par Lansana Conté. Son frère, Robert Bourgui, est aussi assez actif dans le réseau d’Alpha Condé. Avec Vincent Bolloré, Pierre-André Wilzer (ministre de la coopération sous Raffarin et camarade de classe du professeur), Alpha bénéficie non seulement du soutien de la françafrique, mais aussi de l’internationale socialiste. "
Le risque est grand d'une perversion du pouvoir démocratique naissant en Guinée par les opérateurs miniers et leurs réseaux de parasites qui surfent allègrement sur la corruption endémique gangrénant la Guinée.