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Une entreprise suisse accusée d’avoir fondu de l’or pillé au Congo

par Rue 89 6 Novembre 2013, 09:23 Suisse RDC Argor

Une entreprise suisse accusée d’avoir fondu de l’or pillé au Congo

Des Suisses accusés d’avoir fondu de l’or pillé au Congo

En exclusivité française, Rue89 publie les preuves rassemblées par l’ONG Trial contre l’affineur de métaux Argor. La justice suisse a ouvert une enquête ce lundi.

En Suisse, une entreprise risque des poursuites pour avoir affiné de l’or pillé au Congo par des groupes rebelles. Selon une ONG qui l’attaque en justice, elle en connaissait la provenance illicite malgré ses dénégations. Une enquête a été ouverte.

Les colis d’or – trois tonnes en moins d’un an – voyageaient par avion de la République démocratique du Congo (RDC) à la Suisse, en passant par l’Ouganda. Leur propriétaire : une compagnie britannique basée à Jersey. Leur destination finale : des banques, une fois l’or transformé en lingots.

Mais ce commerce prenait ses origines dans l’un des conflits armés les plus meurtriers de ce siècle, la guerre au Congo. Là-bas, des combattants s’étaient appropriés la concession d’or pour s’enrichir et acheter des armes.


« Argor savait »

Plainte vs dénonciation

En Suisse, pour déposer plainte, il faut être la victime directe de l’infraction commise. Si l’on en est le simple témoin, il existe une alternative : la dénonciation pénale. Contrairement à la plainte qui ouvre des droits étendus aux parties civiles, la dénonciation permet seulement à l’auteur d’être tenu informé de l’issue qui lui a été réservée.

L’ONG Track impunity always (Trial) a décidé de frapper un grand coup. Jeudi dernier, elle a déposé une dénonciation pénale contre l’entreprise suisse Argor-Heraeus, l’un des premiers affineurs de métaux précieux au monde, pour « blanchiment aggravé de matières pillées ». Trial accuse Argor d’avoir, en connaissance de cause, affiné cet or issu de pillages de juillet 2004 à mai 2005.

Lundi, alors que l’ONG venait de rendre publique sa plainte, le Ministère public de la Confédération a annoncé l’ouverture d’une enquête pour « présomptions de blanchiment d’argent en relation avec un crime de guerre et de complicité de crime de guerre ».

Rue89 publie en exclusivité pour la France les preuves accumulées par l’ONG pendant des années pour étayer ses accusations.

Trial estime que « Argor savait ou devait pour le moins présumer que la matière première qu’elle traitait provenait d’un pillage, qui est un crime de guerre » selon les Conventions de Genève....

Lire l'article en entier sur Rue 89

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