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Centrafrique. L'armée camerounaise fonce vers Bangui Le Messager
L’esplanade du peloton motorisé du Lom-et-Djerem, située au quartier Yadémé dans l’enceinte de la légion de gendarmerie de l’Est, a été occupée toute la nuit du 18 au 19 décembre 2013 par un convoi de camions militaires. Selon des sources sécuritaires, « c’est une dizaine de camions qui a stationné ici aux environs de 22 heures ce mercredi 18 décembre 2013 avec à leur bord des soldats issus de plusieurs unités d’élites de nos force de défense ». Pour les habitués du « ministère du soya » de la gare routière de Bertoua, la présence massive de ces hommes en armes, coiffés de casques de combat et parés de gilets pare-balles, a créé un vent de panique à cette heure avancée de la nuit. Leur descente en ces lieux a par contre fait le bonheur des vendeuses de poisson braisé et autres victuailles sur lesquelles ces soldats se sont rués pour « calmer la faim qui nous rongeait depuis notre départ de nos bases respectives », indique une source.
Ce n’est qu’aux environs de 10 heures hier jeudi 19 décembre 2013 que le contingent en direction de Bangui, la capitale de la Rca, a pris la route sous le regard de nombreux curieux qui ont presqu’envahi les alentours de la légion de gendarmerie pour comprendre ce qui se passait réellement. Ces soldats, dont le nombre ne nous a pas été communiqué par nos sources, ont été, selon ces dernières, « puisés au sein de l’armée de terre, de la gendarmerie et du Bataillon des troupes aéroportées (Btap) de Koutaba ».
Mission
Ce contingent de l’armée camerounaise, soutient une autre source sécuritaire en poste dans la région de l’Est, « va augmenter le nombre de nos soldats déjà présents en terre centrafricaine dans le cadre de la Mission internationale de soutien à la Centrafrique sous conduite africaine (Misca) qui a officiellement pris le relais de la Force multinationale de l’Afrique centrale (Fomac)». Rappelons que les effectifs de la Misca, évalués aujourd'hui à plus de 4 500 hommes, sont appuyés par les soldats français de l'opération Sangaris. Avec l’arrivée des soldats camerounais qui ont quitté Bertoua ce jeudi 19 décembre 2013, on s’approche de l'ambition de l'Union africaine d'atteindre les 6000 soldats en février 2014.
Bon à savoir, l'équipe dirigeante de la Misca est essentiellement composée de personnalités issues des pays de la sous-région. Il s’agit notamment du général congolais Jean-Marie Michel Mokoko, le chef administratif, qui assure le rôle de représentant spécial de l'Union africaine (Ua) en Rca, du général camerounais Martin Tumenta Chomu, diplômé de l'école militaire interarmées (Emia), qui en est le chef militaire, et du colonel gabonais Patrice Ostangue Bengone, qui en dirige la composante police.
Rappelons également que ce contingent des troupes camerounaises intervient quelques deux semaines après le passage fort remarqué de l’armée française à Bertoua. Jusqu’à ce jeudi 19 décembre 2013, le matériel et les équipements militaires français continuaient de converger vers Bangui devant les regards médusés et dubitatifs des populations du chef-lieu de la région de l’Est qui craignent toujours «les effets de l’après-guerre pour le Cameroun».
Ange-Gabriel OLINGA B. (Correspondance particulière)