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Dans un pays qui n'a de démocratique que l'apparence, le "chef de guerre" François Hollande a décidé de renforcer la présence militaire française et de faire la guerre en Centrafrique sans avoir même eu la présence d'esprit de consulter le Parlement. De même qu'il avait soutenu l'arrivée de la Séléka début 2013 en refusant toute intervention militaire française (dont des troupes étaient déjà déployées en RCA) contrairement aux accords de coopération franco-centrafricain, de même il déploiera des troupes soit-disant contre la Séléka sans qu'il y ait eu le moindre vote à l'Assemblée nationale. Dans la pure tradition gaullienne de la Vème République, le monarque décide seul des guerres qu'il entend faire sans que les représentants de la plèbe puissent en discuter. Le "warlord" Hollande avait décidé seul avec son Etat-major de la guerre en Syrie et avait refusé tout vote au Parlement avant de faire marche arrière seul comme un monarque face au retrait US. Pendant ce temps là, la presse française, dans son immense majorité, est au garde à vous et propose une vision racialiste du conflit en Centrafrique en omettant systématiquement d'évoquer le rôle de déstabilisation de premier ordre de l'Etat français dans la crise actuelle que traverse le Centrafrique.
Alors que le Président français a dû attendre la décision du conseil de sécurité de l'ONU pour lancer ses troupes en RCA, le président français n'a pas jugé nécessaire de débattre de la question en son propre Parlement national avant toute intervention.
Et si jamais quelques Parlementaires français, représentants du peuple de France, avaient des questions à poser pour dissiper ce voile opaque de la politique françafricaine avant même l'intervention, on leur répondrait "Circulez y a rien à voir !" Tandis que les nombreux journalistes continuent de marcher au pas et au son du canon dans une monarchie républicaine qui se prétend postcoloniale mais qui n'a jamais rompu avec sa politique (néo)coloniale.
En général l'Etat français, sous la Vème République, fait la guerre [comme en Côte d'Ivoire (2010), en Centrafrique (2013), au Mali (2013), en Libye (2011)...] puis demande au peuple via le Parlement d'avaliser sa guerre déjà commencée en se servant de la propagande journalistique et de l'appui favorable d'instances internationales pour soutenir son projet jules ferryen de civiliser (ou pacifier) les peuples d'Afrique et créer ainsi un engouement et une adhésion aux projets militaro-industriels sous couverts de défense des "droits de l'homme". Il est vrai que les Français sont de grands enfants, des "veaux" comme le disait "mon Général". Alors pourquoi donc leur demander de se prononcer via leurs parlementaires sur l'entrée en guerre que l'on effectue avec leurs impôts ?
Ces gens là sont-ils seulement en mesure de comprendre la politique que l'on mène en leur nom en Afrique ? En ont-ils vraiment les capacités ? Un peuple sous tutelle ?
Vous avez dit démocratie ?
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