"Je ne trouve pas l’intérêt d'aller à un sommet France-Afrique, alors que la France n'encourage pas la démocratie que veulent les peuples de ses anciennes colonies. En effet la France renforce et consolide ses intérêts dans ses anciennes colonies; dès qu'on veut la rappeler à l'ordre, elle n'hésite pas à déstabiliser les nationalistes qui trouvent gênant qu'après la soit-disant indépendance, les richesses du colonisé continuent de nourrir l'économie du colonisateur. Nous voulons une Afrique forte et avec un leadership encourageant, et non une Afrique que la France initie dans un processus de continuité et de renforcement du pillage de ses ressources."
Jacob ZUMA, le 1er décembre 2013 à une semaine du sommet France-Afrique dont il a été invité par François Hollande et dont il a refusé l'offre.
Comme à son accoutumé, la République française organise un raout d'honneur avec les plus grands dictateurs au monde qu'elle a porté au pouvoir dans l'espace francophone africain. Après Mitterrand, Chirac, Sarkozy, c'est au tour du "warlord" François Hollande dans la plus grande tradition néocoloniale gaulliste qui n'est pas sans accointance avec l'impérial-socialisme français de Jules Ferry à François Mitterrand. Dans le cadre du sommet Afrique-France qui se tiendra du 5 au 7 juillet, François Hollande va donc recevoir nombre de ses amis dictateurs qui servent les intérêts français avant ceux de leur propre peuple. Jacob Zuma a jeté un pavé dans la marre en refusant de servir de caution démocratique à ce sommet néocolonial qui lutte contre les démocraties en Afrique et qui contribue à redonner une virginité, au coeur de l'Elysée, aux pires dictatures africaines. Nombre de ces dirigeants sont des dictateurs et vont défiler à l'Elysée comme de coutume. Un palace qu'ils connaissent très bien puisqu'ils y défilent depuis des dizaines d'années de père en fils pour servir la nation française, ses entreprises et ses partis politiques tandis que leurs armées sanguinaires défilent quasiment tous les ans au Champs-Elysée.
Sont conviés à cette grand-messe totalitaire à la française :
- Blaise Compaoré, dictateur mis en place au Burkina Faso par la France et les USA après s'être débarrassé de Thomas Sankara. Blaise Compaoré a fait le job pour le compte de Charles Taylor au Libéria et de Ouattara en Côte d'Ivoire.Il est au pouvoir depuis 1987 et donne des leçons de démocratie dans la presse française qui ferme les yeux sur l'imposture personnalisée du grand jeu françafricain.
"Afrik.com : Comment envisagez-vous le développement d’un pays comme le Burkina Faso, avec autant de contraintes et dans un contexte mondial de crise ?
Blaise Compaoré : A travers le développement de notre capital humain qui, à la faveur des espaces de liberté et de démocratie, trouvera le génie et les talents pour entreprendre et créer les richesses nécessaires au développement économique et social de notre pays. "
- Faure Eyadéma dictateur de père en fils. Son père fut installé sous De Gaulle par l'Etat français, lui le fut grâce au soutien militaire et politique français au travers d'élections truquées et d'une vaste répression contre son propre peuple en 2005 soutenue diplomatiquement par la France du temps de Jacques Chirac et encore actuellement.
- Ali Bongo dictateur de père en fils. Son père fut installé par l'armée française, le fils a pris le relai au travers d'élections truquées en 2009 avalisées par Paris qui dispose d'une base militaire au Gabon.
- Sassou Nguesso, dictateur installé par ELf, l'Elysée et l'Eta-major français au prix d'une terrible guerre civile qui a fait des centaines de milliers de morts en 1997.
- Idriss Déby dictateur tchadien en place depuis 1990 avec l'appui de la France et qui a gardé in extrêmis sa place de dictateur e 2008 grâce à l'intervention militaire française sous Sarkozy I. Il en a profité pour nettoyer physiquement l'opposition politique de son pays. Mohammet Saleh le principal figure de l'opposition politique démocratique fut assassiné par ses sbires sous protection française. Idriss Déby est devenu le noouveau chouchou du "chef de guerre" François Hollande de par son aide militaire en soutien de l'armée française au Mali et pour avoir fait le sale boulot en Centrafrique pour dégager Bozizé lâché par les Français au profit de la Séléka soutenue par Ndjamena avec l'appui de Paris. Nouveau prétexte pour une intervention militaire française poour pacifier le pays que la France pompier pyromane a contribuer à faire embraser.
- Paul Biya installé à la suite d'Ahidjo avec le soutien de l'Etat et l'armée française qui oraganisa la répression des indépendances dans les années soixante-dix avec des dizaines de milliers de morts à la clé auquel participa Biya comme militaire de haut rang. Il est en place au Cameroun depuis 1982. Son pays sert actuellement de base militaire au troupe française pour intervenir en Centrafrique.
- Omar Guelleh, dictateur de Djibouti depuis 1999 avec la caution des armées US et française qui apportent la stabilité d'un régime totalitaire.
- Enfin les kleptocrates installés directement par l'armée française au travers d'élections truquées seront de la partie. Notamment Alassane Dramane Ouattara nouveau chouchou de la classe politique française de l'UMP au PS.
Ces sommets de la Françafrique sont une sombre farce qui ternissent l'image de la France en montrant son vrai visage à savoir celui du soutien sans faille aux pires dictatures africaines en vue de défendre ses intérêts économiques au détriment des populations du pré-carré francophone africain.