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Genève 2 : pourquoi l’Iran n’a-t-il pas été invité ?
Irib
Le quotidien libanais al-Jomhuriya a estimé dans un article que les efforts pour écarter....
l’Iran de la conférence de Genève 2 seraient le prix à payer par l’Occident à obtenir la satisfaction des Saoudiens.
En réalité, le message des autorités saoudiennes est clair : « Nous sommes capables de détruire les groupes terroristes sans qu’il y a besoin d’une intervention du gouvernement et de l’armée syriens. » Mais il faut admettre que les coups que le groupe de l’Etat islamique en Syrie et au levant (EIIL) a subi ces derniers temps en Syrie, ne signifierait pas vraiment la fin des activités de ce groupe extrémiste, même si le groupuscule terroriste du Front al-Nosra, lié à al-Qaïda, soit entré en guerre contre les éléments de l’EIIL. Il est à rappeler que le numéro un d’al-Qaïda, Ayman al-Zawahiri, a annoncé officiellement que le Front al-Nosra est le seul groupe qui entretient des liens effectifs avec al-Qaïda.
Par ailleurs, Ahmed Jarba a été réélu à la tête de la Coalition nationale des opposants syriens, tandis que la vice-présidence de cette coalition a été confiée cette fois-ci aux Kurdes. Cela montre que les représentants de cette coalition auraient décidé finalement à se présenter aux négociations de la conférence internationale de Genève 2, et ce d’autant plus que les groupes opposants kurdes ont des relations spéciales avec les Etats-Unis et leur présence à la conférence de Genève 2 montrent qu'ils ont réussi à se mettre d’accord avec les Etats-Unis et l’Arabie saoudite sur les questions principales liées à l’avenir de la Syrie.
Certains analystes estiment que le nouveau rapprochement entre Washington et Riyad se fondent essentiellement sur la sauvegarde des intérêts de la famille royale saoudienne dans la région du Moyen-Orient, notamment en ce qui concerne la rivalité entre les autorités saoudiennes et la république islamique d’Iran. Ce nouvel accord entre Washington et Riyad se reflètent également dans les récents événements politiques qui se sont produits au Liban où les dirigeants saoudiens s’opposent ouvertement au Hezbollah libanais et son rôle politique et sécuritaire dans le Pays du Cèdre.
Le premier objectif des Saoudiens au Liban est de monter au pouvoir d’un gouvernement de facto qui nommerait un nouveau ministre des Affaires étrangères à la place d’Adnan Mansour afin que Beyrouth change totalement sa politique étrangère notamment au niveau régional. Mais le Hezbollah a déjà annoncé son opposition implicite à la formation d’un gouvernement de facto, et tout le monde sait au Liban que les dirigeants du Hezbollah ne prennent jamais à la légère des questions importantes qui pèseraient sur l’avenir politique et sociale du pays.
Dans ce contexte, les choses semblent de moins en moins transparentes sur la scène politique du Liban. Il est vrai que nous assistons à un nouveau rapprochement entre Riyad et Washington, surtout après la récente visite du secrétaire d’Etat américain, John Kerry au royaume saoudien, mais les Etats-Unis n’ont pas renoncé à leur politique général dans la région du Moyen-Orient, annoncé en septembre 2013, politique qui consisterait surtout à une ouverture politique avec la République islamique d’Iran. Si nous acceptons cette vision, il faut donc admettre que la décision de la Maison Blanche à ne pas inviter l’Iran à la conférence internationale de Genève 2 serait plutôt un geste qui ne signifierait pas vraiment la tendance de Washington à isoler les Iraniens sur la scène régionale, mais une action qui vise plutôt a obtenir la satisfaction de l’Arabie saoudite et des opposants syriens à deux semaines seulement de la date fixée pour la tenue de cette conférence internationale.