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Sassou NGuesso le Machiavel du bourbier centrafricain chez François Hollande… Congo-Liberty
Coucou le revoilou !
Fermez lui la porte, le voilà qui passe par la fenêtre. Denis Sassou NGuesso, du temps de Jacques Chirac, avait son petit rond de serviette à l’Elysée et détenait le record incontesté du visiteur étranger qui avait le plus usé le tapis rouge du palais présidentiel français. En outre, il y avait un quasi-beau-fils Secrétaire Général de l’Elysée autre que le prédécesseur qu’il « tenait » selon Jean-François Probst (1).
C’est donc bien confirmé, sauf annulation de dernière minute, les deux chefs d’Etat se rencontreront encore une fois à l’Elysée aux alentours du 17. Claudia est à Paris depuis près d’une semaine et partage son temps entre lobbying intensif pour son father (avec la distribution d’enveloppes qui vont avec) et achats luxueux dans ses boutiques préférées.
La raison de cette « consultation au sommet » sera, sans aucun doute possible, la situation en Centrafrique. Le dictateur congolais ne devrait pas s’y voir décerner des lauriers, bien au contraire. Il semblerait même que l’actuel locataire, de l’ancien hôtel particulier de la marquise de Pompadour, ait enfin compris tout le rôle néfaste qu’il continue à jouer.
Le 4 décembre dernier, Denis Sassou NGuesso accordait à Paris Match une interview sur mesure comme ses costumes, ses chaussures et ses chemises, et sûrement aussi cher payée que ces derniers ! Tout y avait été millimétré par ses stratèges et communicants, ce qui n’avait pas empêché quelques bourdes et quelques coquilles de s’y glisser.
La couleur et la couleuvre s’annonçaient d’entrée :
« Paris Match : En RCA, certains prédisent déjà un bourbier pour les Français…
Denis Sassou NGuesso : Je crains que nous ne (nous) trouvions pas face à des milices aussi anarchiques et désorganisées que nous le pensions. »
« Tu parles Charles ! Tu n’y serais pas un peu pour quelque chose ! » aurait on pu entendre réagir dans une salle de rédaction parisienne si l’autocrate congolais ne les avaient pas, quasiment toutes, copieusement arrosées !
La Centrafrique, il la connait le père Denis. En 1961, l’aspirant congolais y était en formation militaire à Bouar. Son instructeur n’était autre le Capitaine Jean Bedel Bokassa. Notre président s’y était tant distingué dans sa trouille à effectuer ses sauts en parachute qu’il y avait acquis son surnom de « la femme » (en Songo) pour certains et « la femmelette » pour d’autres, sous le regard hautement méprisant du Général Bigeard qui était alors le Commandant du 6ème RIAM ! Explication de la réponse à une célèbre question qui lui avait été posée : « Quel est l’homme que vous admirez le plus ? » Réponse de Sassou NGuesso : « le Général Bigeard ! » A bon psychanalyste salut ! Dans son historique de la crise centrafricaine dans Paris-Match, il épingle aussi le président Bokassa en le qualifiant d’un méprisant « calamiteux » ; sûrement sa rancune ancienne à l’égard du Capitaine instructeur, grand soldat alors, qui lui bottait les fesses dans l’avion pour qu’il en saute en parachute.. !
Sassou NGuesso, également, a omis de citer un certain nombre de ses interférences dans les troubles qui avaient secoué ce pays voisin du sien. Il a été très proche et l’est toujours de Jean Pierre Bemba.(2)
Ce dernier a été arrêté à Bruxelles, le 24 mai 2008, à la suite d’un mandat établi la veille par la Cour pénale internationale, en raison d’accusations de crimes sexuels, crimes de guerre et crimes contre l’humanité commis lors des incursions de ses troupes en République Centrafricaine pendant la période allant du 25 octobre 2002 au 15 mars 2003. Il est étonnant que la CPI n’ait pas inquiété son trop célèbre marchand d’armes attitré, ni le financier de ces emplettes tout aussi connu.
Si la CPI avait été un peu plus diligente et exempte de toute pression, intervention et lobbying, peut-être que la République Centrafricaine se serait alors libérée de l’emprise du dangereux pyromane qui sera face à Monsieur François Hollande dans les prochains jours.
Pour l’autocrate congolais, le boucher de l’Alima, l’objectif clairement revendiqué au sein de son état-major familial, est d’entretenir le plus longtemps possible l’instabilité en Centrafrique en faisant circuler, au travers de la frontière totalement poreuse avec ce pays, l’argent et les armes nécessaires. Cela expliquerait sa réponse énigmatique à la première question de la pseudo-interview de Paris-Match.
Dans quel but ? Le bourbier centrafricain, aussi longtemps qu’il durera , entretiendra la « neutralité obligée » dans laquelle devra se contenir la diplomatie française à son égard. Déjà, l’usage disproportionné de la force contre le Colonel Ntsourou, sa détention « au secret » ainsi que celles de son épouse et d’une nièce adolescente n’ont pas été condamnés ou si peu pour passer totalement inaperçu.
Il en sera de même lorsque, à très brève échéance, le dauphin Denis Christel Sassou NGuesso sera « élu » pour lui succéder. Denis Sassou NGuesso père, comme Jean Marie Le Pen pour le Front National, restera comme « Président d’Honneur » de la République (monarchique) du Congo. Cette Régence lui permettra de satisfaire son égo et de garder la mainmise sur SON pays, SON pétrole, SES richesses et surtout sur SON immunité.
Il pourra alors régler dans le sang, une fois de plus, toute contestation qui pourra naître de la contestation de cette élection. La France de Monsieur Hollande, ou de son éventuel successeur, tétanisée par le bourbier centrafricain, s’abstiendra comme toujours d’agir diplomatiquement ou militairement contre lui.
Rigobert OSSEBI
Diffusé le 14 janvier 2014, par www.congo-liberty.com
(1) « Chirac, mon ami de trente ans » de Jean François Probst. Il était alors question de Monsieur Dominique de Villepin
(2) L’épouse de Jean-Pierre Bemba est régulièrement vue à l’Ambassade de la République du Congo à Bruxelles pour percevoir les allocations que lui octroie le Neveu, Conseiller Spécial, Jean Dominique Okemba.