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Israël : une loi établit une distinction entre Arabes chrétiens et musulmans JAI
Le Parlement israélien a voté lundi une loi qui reconnaît deux catégories de citoyens arabes israéliens, selon qu'ils sont de confession musulmane ou chrétienne. La nouvelle mesure très controversée a provoqué un tollé chez les Palestiniens et au sein de la communauté arabe israélienne.
Le texte, approuvé lundi 24 février en troisième lecture à la Knesset par 31 voix contre 6 après plusieurs semaines de débat, prévoit d'élargir la Commission nationale d'égalité d'accès à l'emploi (EEOC), dont la mission est de favoriser l'insertion professionnelle de catégories de la population davantage touchées par le chômage. La Commission, créée en 1988, aura désormais dix membres contre cinq actuellement. Cependant, la nouvelle répartition réserve un siège à un représentant de la minorité arabe chrétienne et un autre à un musulman, établissant de fait une distinction entre les Arabes israéliens en fonction de leur affiliation religieuse.
Le but affiché de cette réforme proposée par le député du Likoud (droite) Yariv Levin, se trouve dans les mots du travailliste Chaïm Katz (centre-gauche) : "mieux prendre en charge les catégories de population en difficulté sur le marché du travail et mieux les représenter". Au sein de la nouvelle commission siégeront notamment un délégué pour la communauté juive ultra-orthodoxe, un Druze et un Circassien, ainsi que des représentants des femmes, des personnes âgées ou des juifs d'origine éthiopienne.
"Diviser la population arabe pour mieux l'opprimer"
La mesure s'est néanmoins attiré de vives critiques. Tziona Koenig-Yair, qui siège à l'EEOC en qualité de commissaire pour l'emploi des femmes, énonçait son scepticisme face à une initiative superflue selon elle. "Séparer les Arabes chrétiens des Arabes musulmans, c'est aussi futile que de faire le tri entre les juifs orthodoxes sépharades ou ashkénazes. D'ailleurs, les différents organismes pour l'emploi des Arabes travaillent pour la communauté dans son ensemble, pas pour ses diverses composantes".
Les représentants politiques des Arabes israéliens ont été encore plus sévères. "Yariv Levin n'a que faire des droits des Arabes, a vitupéré le député Jamal Zahalka, président du parti nationaliste Balad. Il n'y a pas de chômage spécifique aux chrétiens ou aux Druzes, il y a un problème de chômage qui concerne la population arabe en général. Ce qui intéresse le Likoud, c'est de diviser le peuple arabe pour mieux l'opprimer"....