/image%2F0780719%2F20140210%2Fob_eba85a_biens-mal-acquis-2.jpg)
Biens mal acquis et mal rendu? Bakchich par Xavier Monnier
Sept ans après la première plainte de l'association Sherpa dans l’affaire des biens mal acquis des dictateurs africains, s'ouvre la perspective de grands procès. Et de nouvelles difficultés.
Des voitures de luxe par dizaines, un hôtel particulier que les policiers auront mis deux semaines à vider de ses très onéreux bibelots, sans compter les centaines de factures recueillies dans des échoppes de l'avenue Montaigne, lors des ventes aux enchères de la collection Yves Saint-Laurent-Pierre Bergé… Ou les appartements, maisons et résidences, acquis ou ripolinés pour des sommes indécentes, puisées dans les trésoreries de pays où le PIB par habitant demeure ridiculement bas.
Lire: Les chèques cadeaux d'Omar Bongo, et Omar n'était pas une pince, et Obiang, la classe américaine
La liste des biens et avoirs saisis au cours des instructions portant sur les Biens Mal Acquis des dictateurs, la plupart africains, en France, a laissé entrevoir le goût pour l'art de vivre occidental des dirigeants du noir continent. Lancée en 2007 après une première plainte de l'association Sherpa, la procédure a dû franchir bien des obstacles pour prospérer. D'abord les écueils politiques et diplomatiques, qui ont pesé sur le bon déroulement de la justice. Il a fallu toute l'abnégation du président de l'ONG, Me William Bourdon, l'obstination de Transparency International pour faire plier les juridictions. D'abord classée sans suite, la plainte n'a pu être instruite qu'après une décision de la Cour de Cassation, qui a renvoyé le parquet de Paris dans les cordes. Au passage, de vieilles notes de Tracfin, le service anti-blanchiment de Bercy, sont apparues. Et une triste réalité. Tout au long des années 2000, des notes des services de l'Etat ont dénoncé les agissements et les flux financiers venus du pré-carré africain (Congo-Brazzaville, Gabon, Cameroun etc…) de la France pour abonder des comptes ou des achats sur le territoire hexagonal. Sans que les gouvernements successifs ne daignent agir.
Lire: Sarko la filière gabonaise et Bongo soutenait le candidat Chirac