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Extrême droite : Claude Goasguen était fiché par la police (Panamza)

par Hucjam Hamza 26 Février 2014, 17:46 France Claude Goasguen Extréme droite

Extrême droite: Claude Goasguen était fiché par la police
Panamza

Sous surveillance. Une note des RG, datant de 1971, confirme l'appartenance de jeunesse du député UMP Claude Goasguen à un mouvement d'extrême droite.

Cris d'orfraie: depuis hier, plusieurs députés de l'opposition ont exprimé leur indignation à la suite des propos tenus par Manuel Valls à l'encontre de Claude Goasguen.

Interpellé sur les violences survenues à Nantes, le ministre de l'Intérieur affirmait tout haut un secret de polichinelle: le député UMP "venait de l'extrême droite".

Interrogé à la sortie de l'hémicycle parlementaire par LCP, Claude Goasguen a réfuté toute forme d'appartenance antérieure à l'extrême droite.

Rebelote sur BFM TV, quelques heures plus tard: le député s'est contenté de fustiger Manuel Valls pour avoir "perdu son sang-froid" sans éclaircir la question de son militantisme de jeunesse. Il nia également toute appartenance à un groupe d'extrême droite "quelqu'il soit", y compris "Ordre nouveau".

Au même moment, Gérard Longuet, ancien ministre et sénateur UMP de La Meuse, a réfuté sur I Télé l'appartenance de Goasguen au mouvement Occident, affirmant qu'il ne l'avait "jamais vu" dans les rangs de cette organisation dont il était lui-même membre.

Le député UDI Meyer Habib, ami personnel de Benyamin Netanyahou comme l'est Claude Goasguen, a apporté sur Twitter son soutien.

Le journaliste Frédéric Charpier, auteur du livre Génération Occident, a affirmé hier qu'il "existe différents documents périphériques, dont des courriers, qui attestent du rôle de Claude Goasguen au sein du mouvement d'extrême droite. Il a notamment joué un rôle important dans les années 1966-1967 dans l’infiltration des milieux étudiants par Occident, en particulier à Sciences Po. Ses liens avec Occident sont manifestes".

Si Claude Goasguen peut jouer de l'ambïguité à propos de son rapport à Occident, il n'en va pas de même avec un autre mouvement d'extrême droite dénommé Ordre nouveau. Une étude universitaire publiée en 2013 et co-rédigée par l'historien Nicolas Lebourg apporte un élément méconnu au sujet du député-maire UMP et candidat aux élections municipales dans le XVIème arrondissement de Paris. Extraits:

Jusqu’au printemps 1968, la violence ne cesse de croître en quantité et en vigueur. Des cadres d’Occident envisagent de franchir un pas en réalisant des attentats à l’explosif contre des bâtiments parisiens liés à l’Union soviétique ou à la Chine. C’est leur raid avorté sur la Sorbonne le 3 mai qui amène la police à arrêter les leaders gauchistes, embrasant le Quartier latin puis la France. les militants néo-fascistes agissent alors dans un total désordre individualiste et pour la plupart d’entre eux se rallient à la contre-subversion d’État. C’est à l’automne suivant, après que l’un des cadres d’Occident ait fait sauter à la bombe une librairie maoïste et que des militants aient effectué des «descentes» sur des lycées, que le groupe est à son tour interdit. un peu tard, ses dirigeants conviennent qu’il serait beaucoup plus constructif de réaliser des actions violentes de telle manière qu’elles soient attribuées aux mouvements d’extrême gauche.

Ordre nouveau fut le principal mouvement néofasciste français de l’après-1945. Son histoire ne dure pas plus de quatre ans (1969-1973) mais elle témoigna d’une série de basculements et d’oscillations travaillant l’extrême droite. Se définissant avant tout tel un parti révolutionnaire et insufflant aux militants cette identité, Ordre nouveau n’en collabora pas moins avec les instances de l’État alors en lutte contre le gauchisme. Le mouvement oscilla également, suivant le modèle à succès du MSI italien, entre un activisme médiatisé et identitaire, qui le mena à sa dissolution en 1973, et l’acceptation du jeu électoral pour lequel il fonda le Front national.

Début 1971, une note des RG indique que le groupe de direction compte François Brigneau, Claude Goasguen (actuel ténor de la droite libérale, alors assistant à l’Université Paris XIII, censé avoir rompu avec l’extrême droite après Occident), François Duprat (…) et Gérard Longuet (énarque stagiaire, le futur ministre des Président Mitterrand et Sarkozy, censé avoir rompu avec l’extrême droite après Occident).

Un reportage de l'ORTF, diffusé en mai 1970, illustre l'extrémisme du bureau politique d'Ordre nouveau. En mars 1971, Claude Goasguen, âgé alors de 26 ans, était précisément membre de la direction souterraine du mouvement. Un autre reportage télévisé témoigne de la violence de ses membres. Voici également une séquence d'immersion informative à propos de ce groupe.

Chose ironique: l'esthétisme (blousons noirs renforcés, casques de moto, gros bras postés à l'entrée des meetings) et la violence de rue des militants d'Ordre nouveau n'est pas sans rappeller celle de la Ligue de défense juive, une association ultra-sioniste proche de Goasguen, à la fois idéologiquement mais aussi physiquement comme l'illustrent des images capturées le 19 mars 2013, lors d'un rassemblement parisien dédié aux victimes de l'affaire Merah (la vidéo originelle, filmée par la web-tv israélo-ukrainienne Jewish News One, repérée par l'auteur de ces lignes et signalée alors sur Oumma, a été entretemps censurée. Il en fut de même pour la page du site de la LDJ qui faisait mention de leur participation à cette commémoration organisée devant la mairie de Goasguen).

De l'extrême droite old school à celle oeuvrant en faveur du "Grand Israël", les passerelles existent comme en témoigne le parcours de Claude Goasguen. Ses propos anti-musulmans, tenus le 2 février lors d'un gala ultra-sioniste et révélés par Panamza, n'auraient probablement pas fait rougir ses anciens camarades de jeunesse. Hicham HAMZA

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