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Saadi Kadhafi, extradé du Niger, serait dans le coma après avoir été torturé (Mondafrique)

par Nicolas Beau 28 Mars 2014, 12:46 Saadi Kadhafi Torture Coma Niger Libye

Saadi Kadhafi, extradé du Niger, serait dans le coma après avoir été torturé (Mondafrique)
Saadi Kadhafi, extradé du Niger, serait dans le coma après avoir été torturé
Mondafrique
Par Nicolas Beau

Extradé par le Niger, le fils de l'ancien chef d'Etat libyen, Saadi Kadhafi, qui a été photographié par les autorités de Tripoli le 6 mars à son arrivée en prison, aurait été sauvagement torturé par le nouveau régime de Tripoli. Il serait aujourd'hui mourant ou du moins, dans le coma. C'est du moins ce qu'ont affirmé au site Mondafrique des sources proches de l'ancien régime libyen et dignes de foi.

Un des fils de feu le guide libyen, Saadi, avait été extradé par les autorités nigériennes, voici une dizaine de jours, dans des conditions mal éclaircies. Le journal "Jeune Afrique" avait annoncé qu'une rançon de vingt millions d'euros avait été versée par la Libye au Niger, une information démentie par le ministre des Affaires Etrangères nigérien, Mohamed Bazoum. Comment ne pas lui faire confiance? D'origine libyenne, Bazoum a été à la belle époque très proche du régime de Kadhafi et connait les possibilités financières de cette Libye assise sur une montagne d'or noir. Effectivement, la somme de vingt millions d'euros n'est pas exacte, parceque très nettement en dessous de la réalité. Ce sont, d'après les sources de Mondafrique, plusieurs centaines de millions d'euros qui ont été versées pour l'extradition d'une dizaine de dignitaires libyens présents à Niamey, dont les principaux étaient Saadi Kadhafi et le général Mansour. Ce dernier était le responsable pendant trente ans de la lutte contre le terrorisme dans la Libye dirigée par le Guide. Interrogé voici quatre jours par email, Mohamed Bazoum n'a pas fourni de réponse a nos interrogations.

En fait, le fils Kadhafi qui à la belle époque, était en charge des contacts avec les entreprises étrangères désireuses de commercer avec la Libye, pèse à lui seul, encore aujourd'hui, quelques milliards de dollars. La Banque Mondiale a évalué, voici un an, à près de 150 milliards de dollars les biens des kadhafistes dissimulés dans une cinquantaine de pays (dont un gros paquet dans les pays du Golfe, le Qatar notamment). A l'évidence, Saadi disposait d'une partie de ce pactole.

Autrefois au mieux avec Kadhafi et parfaitement au courant de ces flux d'argent, les autorités nigériennes ponctionnaient régulièrement la fortune dissimulée par Saadi. Qu'il s'agisse de la location au prix fort de la demeure où le fils Kadhafi logeait à Niamey ou de la facturation des forces de sécurité qui asssuraient la garde de ce réfugié VIP. Les factures étaient calculées, on s'en doute, au prix fort. Pour convaincre le président Issoufou et son fidèle Bazoum de tuer la poule aux oeufs d'or et d'extrader un tel otage avec ses fidèles, il fallait y mettre un sacré prix. C'est à quoi se sont employé les autorités de Tripoli, qui auraient mis sur la table, d'après nos informations, deux milliards de dollars ( dont une partie, nous dit-on,pour des intermédiaires amis au Nigeria où de grands établissements financiers sont connus pour blanchir l'argent).

Dans quel dessein les libyens ont-ils voulu mettre la main sur ces anciens dignitaires? Et bien, les autorités de Tripoli, qui devraient organiser fin mars un procès médiatisé de certains d'entre eux, dont l'ancien Premier ministre Baghdadi, cherchent à mobiliser l'occident face au péril que ferait courir à la nouvelle Libye les plans de conquête des anciens kadhafistes. Le propos des autorités libyennes actuelles est en gros le suivant: Français, Anglais et qataris, vous avez combattu le régime de Kadhafi en 2011? Et bien, il s'agit maintenant de nous aider à mettre définitivement hors d'état de nuire les derniers fidèles du "Guide".

Bulletin de victoire

Lors d'un colloque organisé à Paris, les 21 et 22 mars, par l'OCDE sur la lutte contre la corruption, deux hauts cadres du ministère des Affaires Etrangères libyen, dont le directeur de la coopération internationale à Tripoli, annonçaient déjà victorieux: "Saadi a été interrogé par un journaliste libyen en prison. Il a tout reconnu, tout ce qu'on suspectait, notamment un vaste plan pour prendre le pouvoir en Libye. Le Procureur général a refusé que cette vidéo soit divulguée. Mais certains extraits ont été divulgués sur internet". Un tel bulletin triomphaliste, quelques jours après l'extradition de Saadi, paraissait déjà surprenant, notamment venant de fonctionnaires plutôt pas très bavards sur le reste des dossiers en cours. Les informations qui arrivent, aujourd'hui dimanche 23 mars, sur les mauvais traitements qu'aurait subi le fils Kadhafi aujourd'hui comateux, font mieux comprendre comment on est arrivé à un tel "entretien" entre Saadi et un journaliste libyen.

Les zélés fonctionnaires du ministère libyen des Affaires étrangères reconnaissaient, samedi dernier, qu'en échange de Saadi, les autorités de Tripoli avaient promis au Niger de financer des vastes travaux d'infrastructure. Mais aucune rançon, selon eux, n'aurait été versée. A moins que quelques avances n'aient été consenties sur les travaux à venir...

Par Nicolas Beau

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