Bernard B. Dadié in "Non Paris"
Cameroon Voice
Opération requin. Le 11 avril à 11 heures, des avions emplissent le ciel ivoirien, un président de la république nègre doit être arrêté pour marquer la victoire du Club Massiac qui n'évolue pas, lui et tous ceux qui travaillent avac lui.
Comptes bloqués, embargo sur les médicaments, le cacao, fermeture des banques. Ah Paris et ses forces révolutionnaires qui tuent, pillent et violent; Paris qui ne reconnaît ni Assemblée Nationale, ni Conseil Economique et Social parce que les membres ne seraient pas de son bord. Politique de la canonnière, rencontre, dialogue du chasseur et du gibier.
(...)
La politique ce n'est pas accomplir n'importe quoi pour s'enrichir et pavaner; le sang versé se paie et la voix du peuple au ventre creux dominera les hurlements du canon de tout mercenaire. Et plus que jamais personne ne nous parle d'un autre Assabou.
Seigneur Dieu, prière ordonner que soient libérés les assiégés prisonniers que nous sommes devenus.
Nous ne demandons pas d'être aimés, mais de nous laisser libres dans l'espace qui nous a été attribué. Or depuis 1945, fin d'une guerre ou la France, défendant son territoire, son passé et son avenir, son prestige auquel elle tient, Paris et ses chiens de garde de toujours, nous terorisent au nom d'accords dit-on secrets.
Pourrait-on les publier ? Et que justice soit rendue.
Baisse les armes, Paris, le temps nouveau est venu, le temps de la fin des traites et des conquêtes, le temps pour les hommes de se donner la main.
-Bernard B. Dadié in « Non, Paris » , Cameroonvoice,