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Congo-Brazzaville. KINFOUSSIA: "NOUS APPLIQUERONS LA DESOBEISSANCE CIVILE" (AEM)

par Afriqu'Echos Magazine 26 Avril 2014, 05:10 Congo-Brazzaville Constitution Sassou Nguesso Dictature

Congo-Brazzaville. KINFOUSSIA: "NOUS APPLIQUERONS LA DESOBEISSANCE CIVILE" (AEM)
KINFOUSSIA: "NOUS APPLIQUERONS LA DESOBEISSANCE CIVILE"

Afriqu'Echos Magazine

Guy-Romain Kinfoussia : "En 2016, Sassou ne sera pas éligible et en cas de passage en force, nous appliquerons la désobéissance civile"
mercredi 23 avril 2014 Herman Bangi Bayo (AEM), Brazzaville, Congo


Président de l’UDR/Mwinda, l’un des partis phares de l’opposition congolaise, Guy-Romain Kinfoussia s’est confié à notre magazine sur la situation politique du Congo, notamment sur le dossier épineux de la révision de la constitution qui permettrait au président Sassou de briguer un nouveau mandat.

AFRIQU’ÉCHOS MAGAZINE (AEM) :La révision constitutionnelle est au cœur du débat politique au Congo et cela semble vous préoccuper ?
GUY-ROMAIN KIMFOUSSIA(GRK) : Le débat sur cette question a été lancé par le pouvoir pour préparer les esprits en vue d’éventuelles magouilles de grande envergure que le président Sassou et son équipe entendent mettre en place pour demeurer au pouvoir.

AEM : La constitution est, par essence, toujours dynamique...
GRK : Nous protestons parce que nous avons compris quel est le but de cette propagande amorcée par le camp du pouvoir. Il est clair que toute constitution est susceptible d’être révisée, cependant la constitution du 29 janvier 2002 a une particularité, elle contient des verrous qui interdisent au président de la République, dans le cas d’espèce, qui aura plus de 70 ans en 2016 et aura fait deux mandats, de ne pas se représenter. C’est le sujet majeur, c’est le nœud gordien qui nous demande d’accroître notre vigilance pour que le président Sassou ne fasse pas un passage en force.

AEM : Que compte faire l’opposition pour faire échec à la révision des articles dits verrouillés ?
GRK : D’abord, mettre au courant notre base, dont une grande partie ignore ces subtilités. Il faut l’informer et la mobiliser. C’est le travail que nous sommes en train de faire en douceur partout auprès de notre peuple, qui serait mis en contribution par le président Sassou à travers une mascarade de référendum ou d’appel populaire. Nous le mettons au courant pour qu’il comprenne afin les enjeux du problème. Le président Sassou a fait preuve de son incapacité à créer les conditions d’une bonne gouvernance qui aurait dû amener le bien-être de la population depuis très longtemps. Et il veut s’éterniser au pouvoir, nous disons non !

AEM : L’opposition congolaise communique peu ou mal, qu’envisagez-vous pour porter plus loin sa voix ?
GRK : Tout d’abord les moyens de l’État qui devraient être mis à la disposition de toutes les organisations politiques reconnues comme telles sont confisqués par le pouvoir. Tous les verrous de communication ont été actionnés pour rendre inaudibles les revendications de l’opposition. Mais nous ne désespérons pas de communiquer avec nos bases par des meetings, des réunions au niveau des fédérations et des sections pour qu’elles puissent relayer nos messages vers nos militants en se passant des médias publics à la solde du pouvoir. Cela nous permet d’arroser un maximum de nos concitoyens afin que, le moment venu, nous puissions compter sur eux pour traduire en actes nos mots d’ordre.

AEM : L’une des dispositions de la charte de l’Union africaine déconseille le changement de la constitution dans le but d’empêcher l’alternance politique, avez-vous des contacts avec ses instances pour exprimer vos inquiétudes ?
GRK : Nous n’avons pas besoin des contacts particuliers pour faire entendre notre voix. Le débat est aujourd’huigénéralisé pour ne pas dire international. Toutes les grandes nations démocratiques viennent de faire entendre leur voix et pour ne citer que la France et les USA, le discours est clair. Il est demandé à tous les pays qui ont du mal à faire asseoir la bonne gouvernance de ne surtout pas toucher à leurs constitutions pour empêcher l’alternance.

AEM : On voit souvent des opposants faire du lobbying auprès des pays occidentaux, ce n’est pas le cas des opposants congolais.
GRK : Cela est dû aux aspects financiers liés à ce genre d’actions. Et ce n’est pas parce qu’on ne se déplace pas qu’on ne communique pas. Nous utilisons tous les moyens modernes, de nouvelles technologies de l’information pour faire entendre notre voix. Certes nous ne sommes pas très visibles, nous nous déplaçons peu et cela se justifie par les conditions astreignantes de sortie infligées aux opposants et faire les tournées coûte aussi cher. Pour ainsi dire, l’une de spécificités de l’opposition congolaise est qu’elle est pauvre et ne dispose des moyens conséquents. La puissance financière qu’elle aurait constituée en étant présente au sein des institutions a été enrayée par le pouvoir pour l’empêcher de bien mener ses actions.

AEM : Quelles sont les actions prévues dans les prochains jours ?
GRK : La convocation d’une concertation nationale pour mettre à plat les dysfonctionnements constatés. Si nous n’obtenons pas gain de cause et que le pouvoir fait un passage en force, nous appliquerons la désobéissance civile, ni plus ni moins.

AEM : Un message au peuple congolais.
GRK : Nous lui demandons d’être courageux et de s’apprêter à faire barrage au passage en force qu’envisage le pouvoir en place. Nous l’invitons à nous soutenir pour obtenir du régime la convocation d’une concertation nationale où toutes les forces : politiques, sociales, syndicales, des jeunes, des femmes ainsi que la communauté internationale soit représentée à cette rencontre. L’objectif poursuivi est de mettre à plat les dispositifs verrouillés du système du président Sassou afin que l’alternance se passe dans des conditions paisibles. Sinon, nous courons tout droit vers une catastrophe. Il n’y a qu’à regarder autour de nous tous les méfaits provoqués par le non-respect des dispositions constitutionnelles.
Propos recueillis par Herman Bangi Bayo(AEM), Brazzaville, Congo
http://www.afriquechos.ch/spip.php?article6072

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