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France / Génocide au Rwanda. Document 9 : Procès-verbal de la 3358e séance du Conseil de sécurité de l’ONU, 5 avril 1994 / Document 10 : Fiche particulière de la DGSE « Rwanda : éléments d’information », 18 février 1993

par Survie 6 Avril 2014, 17:44 Rwanda France Françafrique François Mitterrand Génocide Complicité DGSE

France / Génocide au Rwanda. Document 9 : Procès-verbal de la 3358e séance du Conseil de sécurité de l’ONU, 5 avril 1994 / Document 10 : Fiche particulière de la DGSE « Rwanda : éléments d’information », 18 février 1993

Document 9 : Procès-verbal de la 3358e séance du Conseil de sécurité de l’ONU, 5 avril 1994

La France choisit clairement son camp et soutient en particulier la Coalition pour la Défense de la République (CDR), parti le plus radicalement anti-tutsi, avec le parti présidentiel. Elle insiste pour que la CDR ait un siège de député au parlement de transition, ce à quoi le FPR est opposé. A la veille de l’attentat du 6 avril 1994, qui marque le signal de déclenchement du génocide, le représentant français aux Nations-Unies plaide encore en faveur de la CDR.

Document 10 : Fiche particulière de la DGSE « Rwanda : éléments d’information », 18 février 1993

Paris est pourtant bien informé que les durs du régime Habyarimana envisagent très sérieusement l’extermination de leurs compatriotes tutsi. Les années 1990-1993 sont en effet émaillées de massacres à caractère génocidaire, dénoncés au début de l’année 1993 par une commission d’enquête internationale composée de plusieurs organisations de défense des droits de l’Homme. Un rapport ultérieur des Nations-Unies confirme l’implication des autorités rwandaises dans ces massacres. Au début de l’année 1994, les plans des extrémistes hutu pour déclencher le génocide sont connus des responsables français, comme des dirigeants des grandes puissances, sans que ni les uns ni les autres ne se mobilisent pour empêcher la catastrophe qui emportera les Rwandais tutsi.

La Direction générale de la sécurité extérieure (DGSE) analyse longuement, le 18 février 1993, la situation rwandaise. Elle mentionne les massacres commis par les milices du parti présidentiel et de la CDR, et en propose deux interprétations : il s’agirait soit des prodromes de la « purification ethnique » à venir, projetée par des proches de Habyarimana, soit d’une instrumentalisation, de la part des mêmes personnes, du clivage Hutu-Tutsi pour s’opposer à la démocratisation du pays. L’arrivée au pouvoir au printemps 1992 d’un gouvernement multipartite a en effet porté gravement atteinte au pouvoir du petit cercle de familiers de la présidence qui tenait jusque-là tout le pays en coupe réglée.

La DGSE indique que le rapport à paraître de la commission internationale d’enquête qui s’est rendue au Rwanda en janvier 1993, et dont faisait partie Jean Carbonare, président de Survie, va dénoncer une « purification ethnique ». Autrement dit de massacres à caractère génocidaire mettant en cause le sommet de l’Etat et ses relais dans l’administration civile et militaire.

France / Génocide au Rwanda. Document 9 : Procès-verbal de la 3358e séance du Conseil de sécurité de l’ONU, 5 avril 1994 / Document 10 : Fiche particulière de la DGSE « Rwanda : éléments d’information », 18 février 1993
France / Génocide au Rwanda. Document 9 : Procès-verbal de la 3358e séance du Conseil de sécurité de l’ONU, 5 avril 1994 / Document 10 : Fiche particulière de la DGSE « Rwanda : éléments d’information », 18 février 1993
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