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Le Nord-Kivu supplante le Katanga avec 1, 076 millions de déplacés internes Le Potentiel
Drame humanitaire dans l’Est
Dans son bulletin d’information publié le jeudi 3 avril 2014, le Bureau de coordination des affaires humanitaires (Ocha) indique avoir recensé 1 076 745 déplacés internes rien que pour la seule province du Nord-Kivu. Ce document fait état des personnes qui ont quitté leurs milieux d’origine entre janvier 2009 et février 2014. L’agence humanitaire renseigne que ce chiffre représente 37% du nombre de déplacés enregistrés dans tout le pays, estimé à 2,9 millions de personnes.
Ocha indique que les déplacements des populations demeurent une constante au Nord-Kivu et sont à plus de 90% de cas liés à l’insécurité causée par l’activisme des groupes armés et les opérations militaires menées par les forces armées contre ces derniers.L’agence humanitaire déplore la dégradation de certaines routes qui ne facilite pas l’acheminement de l’aide aux déplacés.
« Certains tronçons de la route Sake-Masisi centre connaissent une dégradation suite aux pluies abondantes qui se sont abattues depuis ces dernières semaines. Il faut signaler également l’inaccessibilité de certains axes secondaires au sud et au nord de Masisi tels que Karuba-Ngungu, Kibabi-Katoyi, Kibabi-Luke et Nyabiondo-Lukweti.
Ces zones inaccessibles regorgent des milliers de personnes déplacées qui sont privées d’assistance à cause du mauvais état de route. En outre, en raison du mauvais état de route, 720 ménages déplacés qui seraient récemment arrivés à Bibwe (nord-ouest de Kitchanga, dans le Territoire de Masisi) en février 2014 risquent d’être privés d’assistance humanitaire si des travaux de réhabilitation ne sont pas entrepris », lit-on dans le bulletin d’Ocha.
La question des déplacés qui regagnent leurs localités est aussi abordée dans le document d’Ocha. L’agence humanitaire sollicite une intervention en faveur de ces personnes qui rentrent dans leurs villages quelque fois après plusieurs années passées en déplacement. Ces familles sont démunies. Le rapport cite notamment le cas de plus de 26 500 personnes qui sont rentrées à Nyabyondo.
500 000 déplacés pour le Katanga
Le nombre de déplacés internes s’élèvent actuellement à plus cinq cents mille dans la province du Katanga, selon Ocha. Dans son document, Ocha indique que soixante-quinze mille nouveaux déplacés ont été enregistrés dans la province depuis le début de l’année. Selon l’agence humanitaire, ces mouvements des populations sont causés notamment par des attaques armées des miliciens Maï-Maï ainsi que les opérations militaires contre les groupes armées notamment à Pweto et Kalemie.
Le déplacement des populations enregistré depuis le début de cette année s’observe essentiellement dans les territoires de Malemba Nkulu, Pweto, Manono, Mitwaba et Moba, selon la commission Mouvement des populations de la province citée par Ocha.
Depuis janvier 2014, c’est le territoire de Malemba Nkulu qui a enregistré la plus forte augmentation du nombre de nouveaux déplacés avec trente-cinq mille personnes. Le territoire de Pweto en a enregistré plus de vingt-trois mille et celui de Manono, plus de seize mille.
Le bulletin d’Ocha note également que les acteurs humanitaires du Katanga s’inquiètent de la diminution du nombre de personnes qui regagnent leurs milieux dorigine notamment à Mitwaba. Mais ces retournés sont obligés d’abandonner à nouveau leurs villages à cause de l’insécurité.
Le nombre de déplacés a presque décuplé en moins de trois ans au Katanga. En 2011, Ocha en comptait cinquante-cinq mille.
Entre octobre 2013 et mi-janvier, la situation sécuritaire s’est détériorée dans la province du Katanga, particulièrement dans les territoires de Manono, Pweto et Mitwaba – appelé le « Triangle de la mort ». Plusieurs centaines de maisons ont été incendiées et pillées, des tueries et autres violences contre des civils ont été enregistrées dans cette partie du Katanga. Durant cette période, plus de huit nouveaux groupes Maï-Maï avaient vu le jour dans la région, soulignait Ocha en février.
En dehors du « Triangle de la mort », Malemba Nkulu, Kambove et Kipushi, traditionnellement calme, sont en proie à l’activisme des miliciens Maï-Maï.