Échos du Nord n°234
Lu sur
Le New York Forum Africa à Libreville tire sa révérence. Sa petite majesté Ali Bongo Ondimba est gêné aux entournures. En trois ans, l’attitude des Gabonais vis-à-vis de cet événement a été entre indifférence et rejet. Le rejet ayant la plus grande proportion. En trois ans, un front des Indignés, mouvement fondé par le défunt Grégory Ngbwa Mintsa, associé à Aminata Ondo, Blanche Simony, Modeste Abaga, Marc Ona Essangui et d’autres, opposera publiquement son refus de cet événement au point que, pour contenir la contestation en 2012, le pouvoir de sa petite majesté n’a pas eu d’autre solution que de les embastiller. Mais cela n’a pas freiné leur détermination.
Que refusent ces Gabonais ?
D’abord que les fonds publics ne soient pas utilisés dans l’intérêt des populations. Ensuite, que ces fonds ne servent pas à satisfaire les frasques d’un couple dont le goût du luxe a été dénoncé récemment en fanfare par la presse française. Au point qu’à ce jour, Cecilia et
Richard Attias, ce couple sulfureux ou pour emprunter l’expression du Nouvel Observateur (N°328, 21/05/14), le « Power couple », regarde son événement et tout ce qu’il organise comme une vaste escroquerie. Et c’est réel. Qu’a rapporté le New York Forum Africa au Gabon ? À la conférence de presse marquant l’ouverture du Attias show, Richard
Attias, le petit Marocain émigré en France à l’âge de 16 ans, a prétendu que son événement a permis de créer des sociétés de transporteurs au Gabon. Un gros mensonge. En réalité, s’agissant des transports, ce sont au contraire des personnes du cercle de sa petite majesté Ali Bongo Ondimba, détenteur de parcs automobiles de luxe, qui en tirent profit. Et non pas le quidam du quartier. Étant pour la plupart présents dans les commissions, ces derniers mettent leurs véhicules en location à grands frais ; les montants oscillent entre 80 000 et 300 000 FCFA, voire plus selon le modèle.
En réalité, il n’y a pas eu de boom dans l’investissement du transport au Gabon par le fait du New York Forum Africa. Richard Attias, acculé par des journalistes gabonais, a cherché une échappatoire, oubliant qu’il s’adressait à des personnes qui connaissent les réalités de leur pays. Voilà pourquoi nombre d’entre eux quitteront la salle, las de sa langue de bois et de ses mensonges. Il vend du vent. Il est tout juste tombé sur un enfant gâté qui avance sans discernement et tombe sous le charme du premier vendeur d’illusions qui se présente
à lui. Le Nouvel Observateur rapporte à cet effet que la rencontre entre Attias et sa petite
majesté, Ali Bongo Ondimba, a été orchestrée par sa soeur aînée Pascaline Mferri Bongo Ondimba, qui aura été le directeur de cabinet d’Omar Bongo Ondimba, leur père. La scène se passe en janvier à l’hôtel Georges-V à Paris, rapporte le magazine.