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L’IRE DU DICTATEUR SASSOU NGUESSO S’ABAT SUR MATHURIN BAYI ET CORNEILLE MOUKALA MOUKOKO

par Benjamin BILOMBOT BITADYS 3 Mai 2014, 02:52 Congo-Brazzaville Sassou Nguesso CORNEILLE MOUKALA MOUKOKO MATHURIN BAYI

L’IRE DU DICTATEUR SASSOU NGUESSO  S’ABAT SUR MATHURIN BAYI ET CORNEILLE MOUKALA MOUKOKO
L’IRE DE SASSOU S’ABAT SUR MATHURIN BAYI ET CORNEILLE MOUKALA MOUKOKO

Par Benjamin BILOMBOT BITADYS

Verdict

On savait que les magistrats qui avaient « donné du sursis » à Marcel Ntsourou n’étaient plus en odeur de sainteté à Mpila. On savait qu’ils étaient en sursis. On savait aussi que ces magistrats allaient être remplacés. On ne savait pas quand ; on savait qu’ils allaient être sanctionnés.
Désormais c’est chose faite. Ainsi, Denis Sassou N’Guesso a présidé le mardi 29 avril 2014 à Brazzaville, une session du conseil supérieur de la magistrature au cours de laquelle deux magistrats Mathurin Bayi et Corneille Moukala Moukoko ont été révoqués et deux autres, Christian Oba, ci-devant frère de l’ancien ministre de l’intérieur et actuel ministre des mines Pierre Oba et Théophile Mbitsi, nommés aux postes de président et de procureur général près la Cour d’appel de Brazzaville.


Décès professionnels

C’est un secret de polichinelle. Le jugement du procès du 4 mars 2012 sur l’explosion de la poudrière de Mpila avait fortement irrité Sassou et Aimé Emmanuel Yoka, le juriste conseil. Le sursis du colonel téké Marcel Ntsourou, cheville ouvrière des massacres dans la région du Pool, qui s’était répandu dans les medias avait été vécu comme un geste de soutien des magistrats à l’égard de l’officier téké et comme une manifestation de défiance à l’endroit de Sassou et Yoka. Mathurin Bayi et Corneille Moukala Moukoko voulaient signifier, à l’occasion de ce procès, la marque de l’indépendance de la magistrature vis à vis du pouvoir qui trancherait contre l’allégeance et la soumission aveugle ambiante de la justice du Congo-Brazzaville. Ils ne s’imaginaient pas qu’il paraphait leur acte de décès professionnel.

Juges indépendants
Les réquisitoires du procureur Corneille Moukala Moukoko demandant la relaxe de Marcel Ntsourou et le verdict du président Mathurin Bayi le condamnant à 5 ans avec sursis, conformément aux règle de l’art, avaient déplu et fait bondir les épigones du « chemin d’avenir ». Les consignes de la condamnation à la prison ferme du colonel téké Marcel Ntsourou n’avaient clairement pas été respectées. L’esprit et la lettre n’y étaient pas. Les recommandations concoctées dans les officines de Talangaï avaient été foulées aux pieds par les deux haut-magistrats récalcitrants. Un véritable crime de lèse-majesté. D’où le recours du jugement auprès de la cour suprême. Dès lors, le sort de Mathurin Bayi et Corneille Mounkala Moukoko était scellé. Débarquement sans ménagement de l’avion à l’aéroport de Pointe-Noire pour Mathurin Bayi au lendemain du prononcé du verdict et interdiction de sortie du territoire pour Corneille Moukala Moukoko. L’affrontement par institution interposée, entre Sassou Nguesso et Aimé Emmanuel Yoka d’une part et Mathurin Bayi et Corneille Moukala Moukoko d’autre part aura eu le mérite de clarifier les rôles et les rapports entre le pouvoir exécutif et le pouvoir judiciaire au Congo-Brazzaville.

Dent
Denis Sassou Nguesso a la rancœur à fleur de peau, le ressentiment chevillé au corps et la rancune tenace. Au Congo-Brazzaville, la justice est l’une des institutions les plus corrompues. Les scandales dans le corps de la magistrature sont légion. Le conseil supérieur de la magistrature ne s’est jamais préoccupé de cet état de fait, suivant le slogan pécétiste : « ébonga ébonga té toujours jazz ». A-t-on déjà sanctionné les juges dans ce pays ? Les magistrats véreux qui piétinent ostensiblement la déontologie ont-ils été inquiétés par le conseil dediscipline ? Le conseil supérieur de la magistrature qui ne s’était plus réuni depuis mai 2013 est curieusement sorti du bois et a repris du service sous la présidence de Sassou pour mieux sanctionner les deux haut-magistrats indélicats. Œil pour œil, dent pour dent.

Collusion
Désormais l’ethnocentrisme des hommes de L’Alima marche à visage découvert. Jugez-en : Christian Oba, cadet de Pierre Oba, Théophile Mbitsi, chaussent les chaussures du président de la Cour d’appel de Brazzaville Bayi et Corneille Mounkala Moukoko, procureur général près la cour d’appel de Brazzaville. Oba et Mbitsi : deux hommes liges qui prendraient des instructions directement au palais de Mpila à l’instar
du procureur de la République près le tribunal de grande instance de Brazzaville le magistrat colonel André Oko Ngakala. Comme naguère Charles Assémékang et Jacques Okoko qui condamnèrent à la peine capitale onze innocents (Ndoudi Nganga, Mizélé, Kanza, Samba dia Nkoumbi,…) lors du procès de l’assassinat du commandant Marien Ngouabi en 1978 à l’époque du comité militaire du parti (CMP) dont le premier vice-président était le commandant Denis Sassou Nguesso.

Déjà Madzou
Parmi les juges aux ordres des faux procès qui ont émaillé la triste histoire judiciaire du Congo-Brazzaville, figurent en haut du palmarès Charles Madzou et Paul Ngatsé Obala. Sassou Nguesso et Aimé Emmanuel Yoka sont infiniment plus tatillon avec les lois lorsqu’elles garantissent leur propre protection et celle du clan (affaire des disparus du Beach, affaire des Biens mal acquis). Sassou Nguesso et Aimé Emmanuel Yoka exigent des magistrats qu’ils soient perpétuellement longanimes. Ce qui n’a pas été le cas de Mathurin Bayi et Corneille Moukala Moukoko. Et, c’est ce qui explique le courroux de Sassou Nguesso et Aimé Emmanuel Yoka. En coupant la tête des deux « vilains petits canards » de la magistrature, Sassou Nguesso et Aimé Emmanuel Yoka démontrent qu’ils tiennent fermement et solidement la barre du pouvoir judiciaire.

Péril en la demeure
Au Congo-Brazzaville, à l’approche des échéances électorales de 2016 qui s’annoncent périlleuses pour le clan au pouvoir depuis 1997, le climat politique est plus électrique que jamais. Le signal avait été donné le 16 novembre 2013 avec l’arrestation rocambolesque et le renvoi en prison après quelques mois de répit du colonel téké Marcel Ntsourou. Tous ceux qui contreviendraient à la volonté de Denis Sassou Nguesso de modifier la Constitution du 20 janvier 2002 et de mourir au pouvoir seraient châtiés d’une manière ou d’une autre. Le message était clair : « Ou tu es avec Sassou et donc tu dois lui obéir au doigt et à l’œil, ou tu es contre Sassou et par conséquent s’attendre à attirer la foudre ».


Cardinal Emile Biayenda, l’abbé Fulbert Youlou, Alphonse Massamba Débat,
Marien Ngouabi, réveillez-vous, Denis Sassou Nguesso et Aimé Emmanuel Yoka sont devenus fous !


Benjamin BILOMBOT BITADYS

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