Agence Ecofin
Les gisements d’uranium Trekkopje en Namibie et Bakouma en Centrafrique seraient, aujourd’hui, un gros caillou dans la chaussure de l’ancienne patronne du groupe nucléaire français Areva, Mme Anne Lauvergeon.
Mme Lauvergeon avait fait de ces gisements l’argument de poids pour amener le groupe Areva à racheter la société minière canadienne Uramin, en 2007, en payant les actions huit fois leur prix initial pour atteindre la somme de 1,8 milliard d'euros.
Uramin, qui n’a jamais produit d’uranium, devrait, selon l’ancienne patronne d’Areva, en produire plus de 90 000 tonnes. Argument de taille avancé pour soutenir le rachat, qui s’est déroulé de façon précipitée, de cette compagnie immatriculée aux îles Vierges, un paradis fiscal des îles Caraïbes.
Mme Lauvergeon serait rattrapée par ce dossier dans lequel elle est accusée d’avoir très largement surévalué le gisement de la Namibie. En France, la Cour des comptes a ouvert une enquête préliminaire sur l’affaire pour « présentation ou publication de comptes inexacts ou infidèles », « diffusion d'informations fausses ou trompeuses » et « faux et usage de faux ».
Dans l’enquête sur le rachat d’Uramin, une dizaine de perquisitions ont eu lieu le 3 juin chez Anne Lauvergeon et au siège de la société Areva qui vient de renouveler sa concession minière sur deux gisements d’uranium au Niger.