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Devoir d'Histoire / Comment Ali Bongo est arrivé au pouvoir (Le Gri-Gri)

par Le Gri-Gri 22 Juillet 2014, 19:13 Ali Bongo Gabon Françafrique France

Devoir d'Histoire / Comment Ali Bongo est arrivé au pouvoir

Extraits d'un article signé JMS, paru au Gabon dans l'hebdomadaire Échos du Nord (n°242)
Le Gri-Gri


Ali Bongo Ondimba s'active actuellement pour perpétrer, "comme en 2009", un coup de force pour conserver le pouvoir. Notre confrère « La Griffe » le confirme dans son édition de vendredi dernier. L’hebdomadaire, au travers d’une phrase qui fait froid dans le dos, indique que l’issue de la prochaine consultation électorale en 2016 sera identique à celle de 2009. Pire encore, que le lendemain de cette élection sera semblable à ce qui s’est passé fin 2009. Jugez-en.

« ...Comme on sait comment ça s’est terminé en 2009, on a déjà une idée de comment ça se terminera en 2016. Comme on sait comment c’est devenu après 2009, on a déjà une idée de la manière dont ça deviendra après 2016... »

À ce stade, il est important de rappeler à tous ce qui s’est passé en 2009. André Mba Obame, alors candidat indépendant, affirme avoir remporté le scrutin, sur la base des procès-verbaux collectés par son état-major de campagne. D’éminentes personnalités de la droite française le reconnaîtront sur les ondes de la chaîne publique de télévision française France 2. Malheureusement, le général d’armée Jean-Claude Ella Ekogha va orchestrer un coup de force qui va permettre au président de la Commission électorale nationale autonome et permanente (Cenap), René Aboghe Ella, d’abord, au ministre de l’Intérieur, Jean-François Ndongou, ensuite, de proclamer des résultats qui n’étaient nullement conformes aux votes des Gabonais. André Mba Obame, qui était arrivé en tête, a tout simplement été rétrogradé à la troisième place. Celle qu’occupait Ali Bongo Ondimba, à en croire la révélation d’un ancien conseiller de Jacques Chirac sur France 2.

La Cour constitutionnelle de Marie-Madeleine Mborantsuo va confirmer ce résultat en jugeant non recevable les arguments des autres candidats à l’issue d’un simulacre de contentieux électoral. Il s’ensuivra alors des manifestations de rue à Libreville et surtout à Port-Gentil. Le pouvoir, alors tenu par madame Rose Francine Rogombé, en qualité de président de la République par intérim, et Jean-François Ndongou, ministre de la Défense nationale et de l’Intérieur, va donner l’ordre à « l’armée » de commettre des crimes et autres exactions sur la population de Port-Gentil. Une commission d’enquête de l’opposition conduite par Pierre-André Kombila conclura à près de 300 personnes tuées dans cette ville.

C’est dans ce climat de terreur qu’Ali Bongo Ondimba a prêté serment dans l’enceinte du palais présidentiel et qu’il a installé une dictature au Gabon, comme l’a reconnu le Haut commissariat des Nations unies pour les réfugiés (UNHCR) en 2011. C’est ce scénario qu’il s’apprête donc à rééditer. C’est pourquoi il lui faut coûte que coûte à cette élection « son candidat » qu’il estampillera « opposant », à côté de la candidature que présentera le front uni qui s’est constitué samedi dernier. Ainsi, « comme en 2009 », cet opposant fantoche permettra au pouvoir de légitimer l’usage de la force pour rester en place. Notamment en ne reconnaissant pas la victoire certaine de l’opposition. Tout « comme en 2009 », car si André Mba Obame ou Pierre Mamboundou avait reconnu l’un la victoire de l’autre et vice versa, à l’issue de l’élection présidentielle, Ali Bongo Ondimba aurait eu le plus grand mal du monde à convaincre quiconque qu’il était arrivé en tête à cette élection.

L’homme a profité de la confusion qui s’est installée lorsque André Mba Obame, Pierre Mamboundou et lui-même s’étaient, chacun, proclamé vainqueur. Il veut donc reproduire ce schéma en s’appuyant cette fois-ci soit sur Pierre-Claver Maganga Moussavou, soit sur Bruno Ben Moubamba, voire les deux, dans ce rôle de « lièvre » d’une course à la présidentielle "pipée". (...)

Documentaire de Patrick Benquet "Françafrique : La raison d'Etat". Les 5 premières minutes portent sur le trucage des élections gabonaises en aout 2009 avec le soutien français

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