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Mali, Centrafrique, Irak: François Hollande, le président qui aime faire la guerre Par Lénaïg Bredoux et Thomas Cantaloube Mediapart
C'est la troisième fois en deux ans. En engageant militairement la France en Irak, François Hollande confirme son statut de président le plus interventionniste de la Ve République en si peu de temps. À chaque fois, le même argument est avancé : la lutte contre le terrorisme, que ce soit au Mali et en Centrafrique depuis 2013, aujourd’hui en Irak ou demain, probablement, en Libye. À tel point que le président français est régulièrement taxé de néoconservateur, et accusé de s’aligner sur les États-Unis.
Lundi, à l’occasion de la conférence sur la paix et la sécurité en Irak, organisée à Paris avec une trentaine d’États représentés, le chef de l’État français a de nouveau défendu la nécessité de frapper militairement l’État islamique (EI), que les autorités françaises n’appellent plus désormais que par son acronyme en arabe, Daech, pour lui dénier le droit de constituer un État. « Les États-Unis ont agi pour former une large coalition. La France y prendra sa part », a-t-il expliqué....
...Hollande, contaminé par le néoconservatisme?
Contrairement à l’intervention malienne de janvier 2013 (officiellement à la demande du président de l’époque et sous la menace des combattants venus du Nord), les soldats français de Barkhane opèrent au nom d’accords bilatéraux avec les cinq pays concernés et donc avec des règles d’intervention qui changent d’une nation à l’autre. Quant à la gestion politique de cette crise qui affecte le Sahel, elle semble toujours au point mort.
« La crise politique malienne, qui était à l’origine de l’affaissement de l’État qui a suscité l’intervention française, n’est absolument pas résolue, soupire un diplomate européen en poste à Bamako. Le président Ibrahim Boubacar Keita s’est coulé dans les habits de ses prédécesseurs et il traine des pieds pour entreprendre les réformes ou renouer le dialogue avec les Touaregs. Quant à la formation de l’armée malienne par les Européens, on nous dit que cela va durer des années… ».
Sur France Info, le général Palasset, en charge de l’opération Barkhane, parle d’une durée minimum de trois ou quatre ans. Connaissant les prévisions généralement optimistes des militaires dans ce domaine, il faut admettre que la France est réengagée lourdement et pour très longtemps dans cette partie du Sahel.
De plus, le ministre de la Défense Jean-Yves Le Drian a récemment appelé à « agir en Libye », estimant que Barkhane pourrait être amené à « monter vers la frontière libyenne »...
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