Percer le rempart des BRICS ? Par PRCF Agoravox
Brésil, Russie, Inde, Chine populaire et Afrique du Sud (« South Africa »), les BRICS sont cinq grands Etats à perturber le sommeil des stratèges de l’Union transatlantique (USA et UE) et de leurs amis de l’Union dite « transpacifique » (USA bien sûr, Japon et Corée du sud).
Ces cinq géants émergents contestent le sanglant monde unipolaire de l’Oncle Sam en effet par leur dynamisme économique et politique.
Bien sûr, il s’agit de pays capitalistes… ou fortement tentés par le retour au capitalisme (Chine). Mais outre que la messe n’est pas totalement dite en Chine, où la classe ouvrière est très active sur le front social et où nombre de militants du PCC n’ont pas oublié la Révolution du 1er octobre 1949, tous ces pays sont dotés de puissantes traditions communistes : Lénine était russe, Chris Hani sud-africain, deux PC indiens dispose d’une large influence au Bengale et au Kérala ; quant à Carlos Prestes et Niemeyer, ils étaient brésiliens et un Parti fidèle au léninisme, le PCB, agit avec dynamisme au Brésil.
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Voilà qui est intolérable pour Washington, d’autant plus que ces pays réfléchissent à la mise en place d’institutions internationales indépendantes des institutions de la mondialisation néolibérale (FMI, Banque mondiale, OMC…) sous gouvernance jalousement euro-américaine.
C’est donc un pur hasard de calendrier si, suite à l’ingérence grossière de l’UE-OTAN dans les affaires de l’Ukraine et à la guerre civile qui s’en est suivie, on a affaire en ce moment à une réédition (que plusieurs médias annonçaient depuis des semaines !) de la « révolution orange » à Saint-Pétersbourg, la ville la plus occidentalisée de la Russie. La preuve que l’Occident et ses services ne sont pour rien dans cette poussée orange, c’est qu’au même moment, alors que toute la Chine ouvrière et paysanne célèbre la Révolution populaire du 1er octobre 1949, la jeunesse dorée de Hong-Kong descend dans la rue pour appeler, en fait… au changement total de couleur de la République populaire voisine*. Déjà les manifestants de l’Euro-Maïdan avaient tenu la principale place de Kiev durant deux mois jour et nuit sans qu’aucun média occidental ne se demande qui les fournissait en tentes et en vivres et qui payait les journées de travail chômée. A Hong-Kong aussi, bizarrement, les manifestants qui dorment sur place sont approvisionnés gracieusement sur la base de « dons » : faits à qui et par qui alors que les manifestants n’ont « pas d’organisation » ? En tout cas, tous ceux qui ont organisé des sittings populaires en France et qui ont vu de près les matraques de CRS, aimeraient bien savoir comment faire camper pendant des semaines, avec vivres et boissons, des milliers de manifestants…
Au Brésil, mettant à profit les dérives et les inconséquences lourdes de Lula, puis de sa successeuse Dilma Roussef, une candidate pseudo-« socialiste » proche des milieux évangélistes nord-américains espère reconquérir la présidence aux élections présidentielles toutes proches : Washington espère que cela déstabiliserait les BRICS et, par effet domino, les pays progressistes regroupés dans l’ALBA (Cuba, Venezuela, Bolivie, Nicaragua, Equateur…).
Bref, les dirigeants indiens et sud-africains ont intérêt à se tenir à carreau. Par ex., l’Inde devrait obtempérer aux appels pressants de Washington à participer à la coalition euro-atlantique en Irak : sans quoi, on peut prédire, sans se prendre pour Cassandre, que des émeutes religieuses et communautaires ne tarderont pas à éclater en Inde…
Quant à nous, soyons plus vigilants que jamais à l’égard des énormes manips des médias occidentaux mobilisés pour la défense de l’Empire transatlantique pris de vertige : car face à ces monuments de cynisme, Goebbels et Goering n’étaient que des artisans !
Commission Internationale – Pôle de Renaissance Communiste en France (PRCF)
source : http://www.initiative-communiste.fr...
*Preuve, soit dit en passant, que le principe « un pays, deux systèmes » n’est pas viable à long terme et qu’en effet, la Chine devra finalement choisir clairement entre le capitalisme et le socialisme sur l’ensemble de son territoire. La question est seulement de savoir qui, dans ce basculement, aura l’initiative des communistes ou des capitalistes, qui disposent désormais de très puissants relais désormais en Chine populaire.
Le site officiel chinois Huanqiu Wang a condamné l’attitude des Etats Unis, qui sont « en train de changer discrètement la couleur de Hong Kong par des actions dangereuses ». « Le Hong Kong American Center, hébergé par l’université chinoise de Hong Kong, est en fait une base américaine qui forme les activistes d’Occupy Central. Le directeur exécutif de ce centre, Morton Holbrook III, est en réalité un espion américain. Ce centre a monopolisé l’édition des manuels de culture générale dans huit universités à Hong Kong. Les Américains sont en train de transférer leur expérience du Moyen-Orient vers Hong Kong, cela est très dangereux », affirme le site ( Courrier international).
Selon France Culture les dirigeants du mouvement « Occupy central » à Hong-Kong sont : Aek, 19 ans, président de la Fédération des Étudiants, Chou, pasteur batiste, 70 ans, ancien responsable de la filière d’extraction de Chine des contre-révolutionnaires de la Place Tienanmen, Beni Taï, 50 ans, responsable Démocrate-chrétien, le professeur Chian, 55 ans, ancien professeur à Yale (USA).
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