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Quid des valeurs européennes après les charniers de Donetsk ? Par Bruno Drweski La Voix de la Russie
Rappelons, il s’agit d’une information confirmée depuis déjà le 1 octobre, que plus de 400 corps ont été retrouvés dans des fosses communes près de Donetsk. Une grande partie d’entre eux se trouveraient encore actuellement dans les morgues de la ville.
Entre-temps, Mme Merkel nous apprend que l’Allemagne ne serait pas prête à lever les sanctions contre la Russie. Même plus ! Elle promettrait de les renforcer s’il arrive que la Résistance du Donbass reprenne l’aéroport de Donetsk ce qui signifierait, à s’en tenir au point de vue officiel, que la Russie ne contribue pas assez au processus de stabilisation en Ukraine … un processus que même Porochenko ne semble plus contrôler, pris entre sa volonté d’eurointégration et le diktat sanguinaire des nazillons partis guerroyer dans le Sud-Est ukrainien.
Bruno Drweski, géopolitologue et directeur de publication de la revue La Pensée Libre, nous a livré son analyse de la situation.
La Voix de la Russie. La trêve conclue par les partis belligérants a été mise à mal. Les maisons continuent à être pilonnées, des enfants ont tout récemment trouvé la mort alors qu'ils se rendaient à l'école. Faut-il penser que Kiev ne contrôle pas les groupuscules radicaux actifs dans le Sud-Est, manifestement sponsorisés par un certain nombre de clans oligarchiques en concurrence?
Bruno Drweski. Plusieurs éléments nous montraient déjà avant le cessez-le-feu que les groupes qui attaquaient au Donbass étaient plus ou moins liés à Kiev et se soumettaient plus ou moins bien à ses ordres puisque les combats étaient quelquefois assez désordonnés. J’imagine que depuis la situation est loin de s’être améliorée puisque, comme on peut le constater, beaucoup de forces liées à Kiev et particulièrement celles qui combattent dans le Donbass ne sont pas du tout satisfaites de ce fameux cessez-le-feu et le font savoir d’une certaine façon en le rompant ici ou là. Tout porte donc à croire qu’effectivement, Kiev ne contrôle pas la situation sur le terrain, dans le Donbass, si bien que je me demande d’ailleurs s’il garde le contrôle sur ce qui se passe dans un certain nombre de régions du pays.
LVdlR. Des charniers ont été retrouvés dans la région de Donetsk. Les rapports dressés par l'OSCE confirment bien qu'il s'agit de civiles torturés et massacrés par des bataillons punitifs. En a-t-on des nouvelles dans la presse occidentale ou c’est toujours le silence radio?
Bruno Drweski. C’est plutôt le silence ! De temps en temps on voit passer quelques brèves informations que je dirais extrêmement lacunaires. Manifestement, la presse occidentale est très gênée par cette affaire qui de toute façon va connaitre son cours et que, tôt ou tard, il faudra donc bien traiter. Pour le moment, on relève surtout un sentiment d’attentisme. On ne sait comment réagir.
LVdlR. Merkel n'est pas prête à lever les sanctions. Il est pourtant bien connu que la Russie n'intervient pas en Ukraine. Quel est donc le but poursuivi par Mme Merkel? Suivrait-elle les directives de Washington ou d'autres motifs sous-jacents transparaissent ?
Bruno Drweski. Je pense que l’Allemagne se trouve dans une position très difficile dans la mesure où la société allemande est très partagée, particulièrement au niveau de ses élites économiques. Ca tire à hue et à dia à Berlin ! Je me demande si Merkel a une ligne politique très claire ou si elle ne subit pas les très fortes pressions des USA, parce qu’il faut savoir que l’Allemagne est un pays où la présence américaine est énorme ! Je ne parle pas seulement de la présence militaire ! On sait que tous les services allemands, notamment les services secrets, sont depuis l’époque de la Guerre Froide totalement contrôlés par les USA. On aurait donc le plus grand mal à s’imaginer comment est-ce que Berlin pourrait bien se défaire de la tutelle de Washington. D’un autre côté, on sent bien qu’il y a dans la société allemande, y compris au sein du patronat allemand, un désir de rendre au pays sa pleine souveraineté. Dans ce contexte-là, les choix politiques de Mme Merkel ne sont pas évidents à interpréter ».
Commentaire de l’auteur. Le nazisme dans sa forme la plus accomplie, renaitrait-il en plein centre de l’Europe, avec l’aval des puissances européennes qui pourtant continuent à défendre ce que l’Humanité a de plus saint : la Liberté, la Vie, la liberté de vivre. Comment peut-on philosopher après Auschwitz, se demandait-on après la II GM ? Comment peut-on aujourd’hui raisonner en termes de droit international et de mémoire historique alors que des femmes enceintes, des adolescents et des vieillards sont mis à mort parce qu’ils sont russes, russophones, russophiles et/ou opposés à la politique de Kiev ?
Il est bien beau de multiplier les sanctions en réponse à ce que la Russie n’a pas fait et de cautionner, affublant cette approbation d’un silence complice, les agissements des groupuscules néo-bandéristes qui ont inondé la région, se livrant à une véritable purge ethnique, incitant la population à dénoncer le voisin au moyen de lettres anonymes glissées dans des boîtes aux lettres spécialement installées dans un grand nombre de villages (témoignage d’autochtones). Seulement voilà : subissant les pressions de son allié imaginaire américain, l’Occident a déjà pactisé au Moyen-Orient avec des éléments sans véritable loi et sans véritable foi. On connait le résultat. Où donc le mènera un nouveau pacte avec ce que l’on croyait mort aux heures de Nuremberg ? Les USA auront tout loisir de se cacher derrière l’immensité de l’Atlantique. Mais qu’en sera-t-il du Vieux Contient ?
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