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« Sanctions libyennes » des Etats-Unis et de l'UE (VdR)

par Voix de la Russie 21 Octobre 2014, 07:16 Libye Sanctions USA UE Milices Kadhafi

« Sanctions libyennes » des Etats-Unis et de l'UE (VdR)
« Sanctions libyennes » des Etats-Unis et de l'UE
Voix de la Russie

Par La Voix de la Russie | Les Etats-Unis et plusieurs pays de l'UE ont déclaré qu'ils imposeraient des sanctions à ceux qui « menaçaient la paix, la stabilité et la sécurité en Libye ». Cette déclaration conjointe a été adoptée par la France, l'Italie, l'Allemagne, la Grande-Bretagne et les Etats-Unis. La menace de sanctions a été brandie juste à la veille du troisième anniversaire de l'achèvement de « l'intervention humanitaire » « victorieuse » des Etats-Unis et de l'OTAN.

En mars 2011, Paris, Londres et Washington, «soucieux » de la nécessité de « sauver la population » et se sont mis à bombarder les « forces de Kadhafi » et à aider l'opposition islamiste radicale dans la guerre civile contre Tripoli. Le sens de la résolution 1973 du Conseil de sécurité de l'ONU sur la Libye a été complètement dénaturé et au lieu de l'aide humanitaire Washington et l'UE se sont enlisés dans une guerre civile. A présent la Libye en tant qu'Etat n'existe pratiquement plus. Le point final de « l'invasion humanitaire » de la Libye a été l'assassinat sauvage le 20 octobre 2011 à Syrte de l'ancien dirigeant libyen Mouammar Kadhafi, puis de son fils. Les deux devenus victimes d'une exécution sommaire.

Le président russe Vladimir Poutine a fait remarquer un jour : « J'ai l'impression que quoi que les Américains touchent, ils finissent toujours par la Libye ou l'Irak ». Même dans le cas de l'Ukraine, les sanctions de l'Occident contre la Russie ont une explication évidente : Moscou défend les droits de la population russophone dans le pays frère voisin ayant déjoué les plans de Washington visant à « amputer l'Ukraine ». L'irritation de Washington s'est traduite par des sanctions.

En Libye il n'est pas clair qui sera la cible du mécanisme d'interdictions et de restrictions. Le parlement et le gouvernement libyens ont été chassés par des groupes islamistes à 1 000 kilomètres de Tripoli, à Tobrouk, une ville située près de la frontière avec l'Egypte. Ils demandent l'aide de l'Occident et il est évident que les sanctions ne seront pas dirigées contre eux. Quant aux groupes de l'opposition radicale, ils n'y attacheront aucune importance. Nombre d'entre eux sont liés à l'Etat islamique qui a déjà occupé la moitié et l'Irak et une part de la Syrie.

Les Etats-Unis et l'UE ont promis à la Libye l'aide, les finances et l'assistance dans l'édification des « institutions démocratiques ». La Libye n'a rien reçu et elle est aujourd'hui une copie exacte d'une Somalie rapiécée, mais au bord de la Méditerranée.

Une guerre civile oppose depuis trois ans les islamistes radicaux et les restes des troupes gouvernementales. Les islamistes ont déjà pris Tripoli, de nombreuses autres villes, ainsi que les principaux gisements de pétrole du plus riche pays d'Afrique en termes d'hydrocarbures. L'Occident et plus particulièrement les Etats-Unis est le principal coupable de la désintégration de la Libye : Mouammar Kadhafi a été renversé, mais personne n’accordé à la Libye aucune aide en matière d'organisation des infrastructures de l'Etat, de l'Etat en tant que tel et des structures élémentaires du pouvoir. Selon l'analyste Alexandre Kouznetsov, c'est contre lui-même que l'Occident doit introduire les sanctions :

« Ces trois dernières années, une seule chose a changé en Libye: la Libye n'existe plus. En trois ans depuis la mort de Kadhafi les structures d'Etat ont été entièrement détruites. Nous constatons une nouvelle intensification de la guerre civile. Cette dernière soit se calme, soit reprend. Il n'y a aucun plan réel de normalisation. Pis encore, des instruments de normalisation n'ont pas été mis au point. La Libye ne dispose pas d'institutions normales du pouvoir d'Etat, elle n'a qu'une population militarisée à l'extrême ».

La vice-présidente du Comité de solidarité avec les peuples de Libye et de Syrie Daria Mitina estime qu'il y a tant de mythes et de mensonges à propos de Mouammar Kadhafi que beaucoup ne se rappellent plus ce qu'il a fait avec la Libye et pour la Libye :

« C'est l'homme qui a fait réellement son pays prospère. Il y a 40 ans il a remporté la victoire dans une révolution, soit dit en passant sans verser une goutte de sang, et depuis il est parvenu non seulement à garder le pouvoir, mais aussi à organiser une vie décente pour les Libyens dans un pays qui était, avant lui, un morceau de désert avec trois villes maritimes. Cela ressemblait peu à un Etat. Après l'arrivée au pouvoir de Kadhafi et le renversement du roi fantoche Idris la Libye est devenue un Etat national ».

Le gouvernement qui a perdu la foi dans l'aide de l'Occident tourne le regard vers les anciens partenaires de la Libye. Le premier ministre Abdallah al-Thani a déclaré le 20 octobre que lui et certains membres de son gouvernement se proposaient de se rendre en Russie à la fin d'octobre ou au début de novembre. Selon lui, la Russie est le partenaire principal dans la réorganisation de l'armée libyenne. « Environ 80% des armes de l'armée libyenne proviennent de la Russie et des pays de CEI. Nous trouvons préférable de développer les relations avec la Russie car les armes russes sont les plus répandues chez nous », a déclaré M. al-Thani.

La Libye n'a encore demandé aucune aide à la Russie. Selon le premier ministre libyen la Russie pourrait aider à redresser l'infrastructure et à équiper l'armée. La Libye et la Russie ont des projets communs dans le domaine ferroviaire et pétrogazier et Abdallah al-Thani a dit que les entreprises russes y étaient les bienvenues.


Lire la suite: http://french.ruvr.ru/2014_10_20/Sanctions-libyennes-des-Etats-Unis-et-de-lUE-8691/

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