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Le lieutenant-Colonel Zida a confisqué la transition au profit des militaires malgré la demande de la société civile et de l'opposition politique. Il a été nommé à l'unanimité par l'Etat-major burkinabè.Comme son prédécesseur le général Traoré exclu car jugé trop proche du dictateur Compaoré et de la France, il est lui aussi un militaire du régime Compaoré.
Il fut officier de liaison dans le cadre de la médiation Compaoré durant la crise ivoirienne (2002-2011) c'est à dire qu'il a participé dans les coulisses au renversement du président démocratiquement élu Laurent Gbagbo en coordination avec la France dont le général Honoré Traoré avait reçu les lauriers du Chef d'Etat major des Armées françaises pour cette action conjointe des militaires burkinabé et français en Côte d'Ivoire.
Selon RFI, il fut également commandant de compagnie puis commandant de groupement puis chef de corps adjoint au sein du Régiment de sécurité présidentielle (le RSP, une unité d'élite qui assurait la sécurité du président Compaoré). Il est donc militairement proche de Compaoré mais de façon moins marqué que son supérieur hiérarchique, le général Traoré. Selon l'Agence France-Presse, le lieutenant-colonel Zida est par ailleurs un proche du général Gilbert Diendéré, chef d'état-major particulier de Compaoré.
Il a été sorti du chapeau par l'Etat-major burkinabè, à l'unanimité, au moment où le peuple refusait la prise de pouvoir du général Honoré Traoré jugé trop proche du dictateur Compaoré mais aussi au moment où la société civile et l'opposition politique réclamaient le retour du général à la retraite, Kouamé Lougué, pour prendre les rênes du processus de transition. Le général Kouamé Lougué est la bête noire du dictateur Compaoré et a été débarqué en 2003, il n'est pas non plus en odeur de sainteté auprès des autorités françafricaines et américafricaines.
Pendant que la France et les USA oeuvrent dans les coulisses ayant elles-mêmes des bases militaires au Burkina Faso, la présidence de la Commission de l'Union africaine a déclaré qu' « Une transition civile et consensuelle répondrait non seulement aux aspirations légitimes du peuple du Burkina Faso au changement, mais faciliterait également la mobilisation de l'appui international nécessaire pour permettre une sortie de crise réussie ». La présidente Nkosazana Dlamini-Zuma a menacé en filigrane le corps militaire en place et demandé aux forces armées burkinabè « de se mettre à la disposition des autorités civiles ».
Malgré la demande de l'Union Africaine pour une passation du pouvoir à la société civile et à l'opposition politique, le Lieutenat-Colonel a défait la Constitution empêchant toute base légale à ce que la société civile et l'opposition politique mène la transition qui est dès lors aux mains des militaires proches de Compaoré révélant la réalité militaire et dictatoriale du pouvoir en place.
Faut-il croire que Zida étant moins marqué par ses liens avec les intérêts français et étatsuniens que Traoré a été choisi dans l'optique de poursuivre les orientations du pouvoir militaire de Compaoré favorables à la France et aux USA derrière une révolution de palais ? On change les hommes mais la politique burkinabè continuera à suivre les orientations de la politique néocoloniale française et impérialiste étatsunienne ainsi que leurs intérêts ? Y a-t-il une lutte entre l'influence française dans la région et les USA qui se feraient au travers d'hommes liges ? Ou bien Zida pourra-t-il mettre les forces armées au service de l'émancipation de la société civile et d'un changement de régime vers la démocratie tant souhaitée par Sankara ?