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Sarkozy-Kadhafi: des experts valident l’authenticité du document de Mediapart Par Fabrice Arfi et Karl Laske Mediapart
Les juges chargés d’enquêter sur le document publié par Mediapart concernant les financements libyens de Nicolas Sarkozy en 2007 ont désigné un collège d’experts en écritures. Rendue le 6 novembre, la conclusion des trois graphologues est formelle : la signature figurant sur le document est « de la main de Moussa Koussa », l’ancien chef des services secrets du régime libyen.
Les experts judiciaires ont tranché. Sans réserve. Saisis collégialement, en septembre, par les juges René Cros et Emmanuelle Legrand, trois experts en écritures ont conclu le 6 novembre que la signature figurant sur un document libyen publié par Mediapart, fin avril 2012, est « de la main de Moussa Koussa », l’ancien chef des services secrets du régime Kadhafi.
Ils valident ainsi l’authenticité de ce document, rédigé en décembre 2006, qui signalait le déblocage par le régime libyen d’une somme de 50 millions d’euros en faveur de la campagne présidentielle de Sarkozy en 2007. Nicolas Sarkozy a déposé deux plaintes contre Mediapart pour « faux et usage de faux » en 2012 et 2013, à la suite de la publication de ce document. Mais l'ancien président est parallèlement visé par une enquête sur le fond des faits présumés eux-mêmes, confiée aux juges Serge Tournaire et René Grouman. L'instruction porte notamment sur des faits de « corruption ».
Entendu au mois d’août, au Qatar, où il est réfugié depuis la chute du régime libyen, Moussa Koussa avait contesté sa signature, tout en déclarant que « le contenu » du document n’était « pas faux », et en attribuant la paternité du document au secrétaire général du comité populaire général, alors premier ministre, Baghdadi el-Mahmoudi.
Le 7 juillet dernier, les gendarmes de la section de recherches de Paris chargés de l’enquête avaient déjà signalé dans un rapport de synthèse que « de l’avis unanime des personnes consultées » (diplomates, militaires, agents de service de renseignements…), le document publié par Mediapart « présente toutes les caractéristiques de forme des pièces produites par le gouvernement libyen de l’époque, au vu de la typographie, de la datation et du style employé ».
Selon le rapport graphologique consulté par Mediapart, les experts, Christine Jouishomme, Jean-Louis Lebrave et Claude Toffart, ont procédé de leur côté à l’analyse de plusieurs signatures de Moussa Koussa : celle apparaissant sur le document publié par Mediapart, celles figurant sur deux demandes de titre de séjour déposées en France, et enfin celles apposées devant les juges, sur les 13 pages de son procès-verbal d’audition du 5 août...