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Afrique-France : place au business Par Alain Faujas JAI
Après avoir convaincu ses pairs d'élaborer une stratégie commune en matière de lutte antiterroriste et les avoir sensibilisés à la question du climat, le président français espère doper le business avec le continent. Ce sera l'enjeu du forum franco-africain, qui se tient à Paris ce vendredi 6 février.
Quatorze mois après le sommet Afrique-France, réuni à Paris le 6 décembre 2013, le chef de l'État français garde le cap qu'il avait alors fixé. Ses trois priorités demeurent, dans l'ordre, la sécurité, le climat et les relations économiques. Pour les deux premières, la mobilisation commence à produire ses effets. En ce qui concerne la sécurité, les jalons posés au forum de Dakar les 15 et 16 décembre derniers, la prise de conscience des États africains qu'ils devront se substituer un jour à la France pour d'autres opérations Serval ou Sangaris et le départ du président (sic, ndlr) burkinabè Blaise Compaoré ont permis au Mali, au Burkina Faso, à la Mauritanie, au Niger et au Tchad de se retrouver enfin sur la même longueur d'onde pour combattre le terrorisme. Une stratégie comparable prend forme contre Boko Haram avec le Bénin, le Cameroun, le Niger, le Nigeria et le Tchad.
François Hollande ne manque pas non plus une occasion de parler à ses pairs africains de la lutte contre le réchauffement climatique. Dans la perspective de la conférence Paris Climat 2015, qui se tiendra au Bourget du 30 novembre au 11 décembre, le président français entend faire de l'Afrique une alliée pour parvenir à un accord mondial ambitieux comportant les fonds et l'aide technique nécessaires pour permettre aux pays en développement de maîtriser leurs émissions de gaz à effet de serre. La France contribuera pour 1 milliard de dollars (environ 885 millions d'euros) aux 10 milliards prévus dans le Fonds vert de l'ONU pour le climat.
Elle a également promis que l'Agence française de développement (AFD) consacrerait 1 milliard d'euros à cette question sur les 4 milliards qu'elle alloue au développement. Et elle a fait le forcing pour "verdir" l'aide européenne, obtenant que 20 % des sommes débloquées par le Fonds européen de développement (FED) soient affectés à la prévention des excès climatiques. En matière de relations économiques, les avancées sont beaucoup moins notables. Certes, on a fait en sorte que les entreprises françaises bénéficient de quelques retombées en contrepartie de la contribution de Paris à la défense du continent. La société Razel-Bec participera ainsi à la construction des camps de la Mission des Nations unies au Mali (Minusma). Quant à l'armée tanzanienne, elle sera équipée pour la première fois d'hélicoptères de transport venus de l'Hexagone....