Un militant écolo qui traite le groupe nucléaire Areva de corrupteur et se voit donner raison par la justice, ça interpelle !
Le 3 mars, Stéphane Lhomme, directeur de l'Observatoire du nucléaire, a appris que la cour d'appel déboutait Areva de ses poursuites au sujet d'un communiqué controversé.
A la fin de 2012, l'Observatoire révélait - par communiqué, donc - que le leader mondial du nucléaire venait de verser une "contribution" de 26 millions d'euros au budget du Niger. Et cela au moment où le Niger tentait de renégocier le montant des redevances versées par Areva pour l'exploitation de l'uranium dans le nord du pays. Cette contribution, poursuivait l'Observatoire, a permis d'acquérir un avion pour le président Mahammadou Issoufou.
Condamné en première instance, Lhomme a été jugé par la cour d'appel parfaitement fondé à évoquer une corruption "probablement juridiquement, assurément moralement" de la part d'Areva. D'ailleurs, après l'avoir attaqué, le groupe a reconnu, en janvier 2013, qu'il avait versé une aide, non pas de 26 millions, mais de 35 millions ! Tandis qu'un rapport de l'Assemblée nationale (septembre 2014) confirmait qu'Areva avait bien offert un zinc au président nigérian.
Pour une fois qu'un groupe français "aide" (presque) ouvertement un Etat africain, au lieu de verser des bakchichs en liquide, la justice française aurait pu le féliciter !